Partie 11

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- wouahww...tu es magnifique...
Sara s'écarta de la porte pour laisser entrer Vincent et se tourna pour lui montrer sa belle robe.
- tu n'as mis la robe que je t'ai amenée ?
Sara secoua la tête. Non, elle n'avait pas mis la robe qu'il lui avait offerte. Elle la trouvait...trop. Juste trop belle, trop de paillette, trop courte et trop sexy. Ce n'était pas son genre. Elle avait préféré mettre une belle robe que lui avait offerte Médoune. Une magnifique robe fourreau noire longue et qui épousait ses formes et montait en col roulé sur son long cou. Elle était légèrement ouverte sur le dos donnant un petit côté sexy à la tenue. Elle avait agrémenté cela avec de beaux bijoux et de très hauts talons, lui donnant une prestance et une classe incroyable. Tout cela associé à un chignon haut, dégageant son port de tête et un maquillage discret, la faisait se sentir femme. En se regardant dans les yeux de Vincent, elle se sentait vraiment belle.
- Celle-ci te vas à ravir ma chérie...murmura-t-il admiratif
Elle s'approcha de lui et était presque à sa hauteur avec les talons.
- toi aussi tu n'es pas mal...
Il était également très élégant, tout de noir vêtu et surtout Sara le trouvait très attirant. Il avait ce quelque chose qui attirait les regards. Peut-être ses yeux...ou sa bouche. Elle ne savait pas. Mais elle ne put s'empêcher de déposer un rapide baiser sur ses lèvres et en voulant reculer, il la prit par la taille et la regarda un long moment.
- tu me fais un de ces effets Sara...Mon Dieu...murmura-t-il avant de l'embrasser.
Elle ne voulait pas reprendre son maquillage, mais sa bouche avait un gout de menthe tellement agréable qu'elle se laissa aller et lui rendit son baiser.
- Arrête Vincent...Mon maquillage...
Elle le repoussa gentiment et retourna dans les toilettes pour remettre du rouge à lèvres.
On était le 31 décembre et Vincent l'avait invité à l'accompagner à une soirée organisée par ses amis. Au début elle ne voulait pas, lui disant qu'elle trouvait que c'était trop tôt pour rencontrer ses amis. Mais en fait, elle était encore dans le flou complet concernant sa relation avec Vincent. Et elle se laissait aller, suivait son rythme sans vraiment réfléchir. Il était arrivé à un moment où elle se sentait tellement seule et avait tellement besoin de réconfort. Tout cela associé à l'attirance qu'elle avait pour lui, faisait qu'elle se plaisait à être avec lui. Vraiment. Ces dix derniers jours avec lui étaient juste magnifiques. Il avait été attentionné et avait su la rassurer et l'amadouer. Même si dès le départ, elle avait voulu être claire sur ses principes. Ils ne coucheraient pas ensemble et se limiterait à de simple bisous. En plus, elle ne tolérerait aucune forme d'infidélité de sa part eu égard à sa réputation de don juan. Toutes ses règles avaient fait rigoler Vincent et elle devait reconnaitre qu'elle était tombée dans son propre piège. Le jour du réveillon, ils étaient partis diner ensemble dans un prestigieux restaurant et au retour, dans l'intimité de son studio, ils s'étaient retrouvés dans une situation très...dangereuse pour elle. Emportée par le tourbillon de sensations délicieuses qu'il lui procurait, elle s'était laissé aller. Heureusement qu'elle lui avait demandé d'arrêter quand il a voulu se déshabiller entièrement et ils étaient resté dans les bras l'un de l'autre à discuter une bonne partie de la soirée avant qu'il ne rentre. Et depuis, elle était sur ses gardes. Refusant presque tout contact, même si elle voyait dans son regard ce désir. Elle sortit de ses pensées elle l'entendant crier...
- Sara...on va être en retard...dépêche-toi...
++++++++++++++
Depuis qu'elle connaissait Vincent, ils ne se voyaient que tous les deux. Elle n'avait jamais imaginé qu'il évoluait dans ce monde. Un monde qu'elle ne voyait que dans les films. LA haute société. En entrant dans la maison ou se tenait la soirée, elle fut tout juste...impressionnée. Le décor était somptueux, des serveurs qui circulaient avec des verres contenant des coupes de vin ou de champagnes, des tenues extravagantes. Elle observait, perdue et se contentait de suivre Vincent qui la présentait à tantôt un ambassadeur d'un pays africain, tantôt à un magnat du pétrole des émirats qu'elle ne voyait que dans des magazines d'affaire ou encore des acteurs de série. Elle se demandait surtout comment Vincent avait fait pour connaitre ce beau monde, surtout que tout le monde semblait le connaitre parfaitement, plaisantant avec lui. Il la présentait comme sa fiancée et tout le monde le félicitait pour son choix, le complimentant sur la beauté de Sara. Mais elle ne fit pas attention, trop impressionnée. Un moment, elle le vit la tirer vers un groupe de jeunes hommes. Il s'agissait de son groupe de copains. Il parlait souvent d'eux et ils l'accueillirent avec beaucoup de bruit.
- Wouah...c'est elle Sara si je comprends bien...entendit-elle demander.
Elle se sentit soudain intimité avec trois paires d'yeux posées sur elle. Vincent l'attira à lui et la présenta.
- Bon Ma chérie, le plus gros c'est Ahmed, le plus petit c'est Laurent et celui qui fait le malin c'est Dave...Et je vous présente Sara...Ma chérie...
Il avait tout résumé. Ahmed était un arabe très mignon avec un peu d'embonpoint, Laurent était plus petit mais tout aussi souriant et Dave était très sapé et on ne remarquait que lui. Elle sourit.
- en tout cas, on comprend pourquoi tu nous délaisse ces temps-ci...et j'avoue que ça en vaut la peine.
Sara se sentit mal à l'aise d'un coup. Elle n'aimait pas être détaillée ainsi. Heureusement qu'Ahmed lui prit la main pour se mit à discuter avec elle, la dégrisant un peu. Au bout de quelques minutes, elle eut l'impression de les connaitre depuis longtemps tellement ils étaient quand même sympa. Laurent disparut un moment avant de revenir avec des verres. Le contenu ne l'enchantait pas et elle préféra ne pas prendre. Vincent avait disparu un moment et elle le vit de loin discuter avec un monsieur qu'elle semblait reconnaitre à la télé. Quelques temps après, il s'approcha d'elle, un verre à la main. En se penchant pour déposer un bisou sur sa joue, il sentit qu'il avait bu. Elle ne dit rien, mais était très contrariée et continua à discuter tranquillement avec Ahmed. Heureusement que la soirée se passait bien et à minuit, tout le monde se fit la bise, tandis que Médoune l'attira pour l'embrasser. Mais elle tourna la tête, évitant ses lèvres. Il sentait l'alcool et elle n'aimait pas cela. Un moment, il l'entraina pour danser et elle en profita pour lui parler.
- comment se passe ta soirée ? demanda-t-il en la serrant contre lui avant de l'entrainer au rythme doux d'un slow.
- tu bois ?
Elle ne pouvait s'empêcher de lui demander. Il la regarda, étonné.
- j'ai pris un ou deux verres...rien de méchant. Ça te pose un problème ?
Elle ne dit rien et son silence le perturba
- Sara...je n'en prends pas souvent. C'est juste de temps en temps...arrête voyons.
- je n'aime pas ça Vincent. Je...
Elle ne savait pas quoi dire et s'en voulut. Elle était avec lui presque sur un coup de tête sans vraiment le connaitre. Aujourd'hui elle découvrait son environnement, son milieu. Et ça ne lui convenait pas.
- Vincent Diallo...
Ils se séparèrent légèrement et Sara vit une jeune fille venir vers eux. Une magnifique femme. Métisse aux cheveux bouclés, l'air d'un mannequin, habillé d'un robe tellement serrée et courte que Sara avait l'impression qu'on aurait pu voir ses fesses. Mais elle était d'une beauté époustouflante.
- Diane...entendit-elle Vincent murmurer.
La « Diane » se mit en face d'eux et se mit à la toiser de manière impudique. De haut en bas.
- c'est avec ça que tu m'as échangé ces temps-ci ? dit-elle sur un ton dédaigneux.
- Diane...je n'ai ni le temps, ni l'envie de discuter avec toi...
- Dans ce cas, il fallait répondre quand je t'appelle. Tu penses que tu peux me larguer ainsi du jour au lendemain sans explication. Tu penses que je suis une pute qu'on baise pour ensuite la larguer au bout d'un mois. Non Vincent...ça c'est mal me connaitre.
Sara se sentit tout à coup dépassée. Les gens commençaient à les regarder et Vincent la lâcha pour s'approcher de « Diane ».
- Diane arrête. Ce n'est ni le lieu, ni le moment...
- Vas te faire foutre Vincent. Quand tu en auras fini avec ta nouvelle pouffiasse et que tu reviendras à moi comme d'habitude, je te le ferais payer...connard.
Ahmed s'était approché et l'avait pris par le bras pour qu'elle arrête. Mais Elle le bouscula avant de s'éloigner en insultant. Ahmed s'était approché.
- Vince, laisse tomber. Sara, ne t'en fais pas...Cette fille est complètement à côté de la plaque.
Elle se contenta de hocher la tête, honteuse d'être le centre de tous les regards. Elle n'avait jamais vécu une situation pareille et était complètement déboussolée. Vincent était revenu à elle et voulait continuer à danser comme si de rien n'était. Il lui parlait, mais elle n'entendait rien. Un moment il s'éloigna un peu pour la regarder. Sara avait les larmes aux yeux. S'excusant auprès de ses amis, il l'entraina dehors.
- Sara...c'est mon ex et...ce n'est pas la peine de te mettre dans ces états voyons...
Elle ne disait rien et frissonna, complètement perdue.
- je veux rentrer Vincent...s'il te plait...
Il l'observa un moment avant de lui demander d'attendre. Il revint et le chemin du retour se passa dans le plus grand silence. Vincent lui jetait de temps en temps des coups d'œil et elle le sentait nerveux.
- Sara...parle-moi...dis-moi...
Elle soupira et garda le silence. Elle n'avait pas envie de parler. Elle ne savait quoi dire. C'était de sa faute. Elle n'aurait jamais dû accepter de sortir avec lui. Une fois chez elle, elle le laissa entrer et s'avança vers la table pour déposer son sac avant de se tourner vers lui. Il attendait, les mains dans poches, le regard légèrement brillant. Elle espérait qu'il était assez sobre pour comprendre ce qu'elle allait lui dire.
- Vincent...J'ai passé une excellente soirée. Tes amis sont adorables. J'ai découvert ton milieu et...Et Je...suis désolée, mais il faut qu'on arrête tout cela. Je crois que je me suis précipitée dans cette relation, et je m'en rends compte maintenant. Vincent, on n'évolue pas dans le même monde. Je...mon père était un homme de tenue. Plus jeune on vivait au camp et mon père ne tolérait aucun écart. Et moi aussi, je n'ai pas le droit de ne pas être exigent avec les gens avec qui je suis. Je t'ai vu boire aujourd'hui, j'ai vu ton environnement, ton ex...et je ne suis pas dans ce monde Vincent. Et je crois que même toi tu dois te rendre compte que tu n'as rien à faire avec moi.
Vincent s'approcha d'elle.
- Sara, arrête. Si je ne pensais pas que tu avais une place dans ma vie, je ne serais pas ici actuellement. J'ai 40 ans et j'ai passé le temps de m'amuser. Ne me juge pas sur cet aspect de ma vie. Cet environnement comme tu dis c'est mon milieu de travail Sara. Je bosse avec ces gens. Mon entreprise collabore avec eux. Donc je suis obligé de venir à ce genre de cérémonie. Maintenant, oui j'ai bu, mais je ne le fais pas souvent. Depuis qu'on se connait tu ne m'a jamais vu ivre. Je ne bois presque pas et si tu le demande et que ça te dérange, je ne le ferais plus. Mais encore une fois, j'ai aussi reçu une bonne éducation.
Sara secoua la tête. Elle avait l'impression de ne pas se faire comprendre. Elle ne lui demandait pas de se justifier.
- Mais tu le fais. Ce n'est pas la fréquence qui importe Vincent...c'est juste le fait que tu le fasses. Que tu n'es pas de principe par rapport à cela, de barrières qui puisse t'empêcher de la faire. Comme la religion.
Il ne dit rien un moment avant de soupirer.
- Sara, oui je connais ces limites. J'avoue que j'ai un peu tout négligé, mais je suis dans les dispositions pour changer. On peut toujours trouver des consensus. C'est aussi ça un couple.
Sara secoua la tête.
- je ne te demande pas de changer pour moi Vincent. C'est ta vie Donc tu peux continuer à mener ta vie comme tu m'entends...mais sans moi. Car sur des principes comme ceux-là, je ne transigerais pas. Je ne serais jamais avec un homme qui boit. Quelle que soit la quantité et la fréquence.
Vincent leva les mains en un geste d'apaisement car Sara avait légèrement haussé le ton.
- Ok ok ma chérie...d'accord, dit-il de manière presque désespéré en s'approchant d'elle avant de lui prendre les mains. J'ai compris, et je te demande de m'excuser.
Sara soupira. Ça semblait tellement simple avec lui. Un peu trop.
- ton ex copine...tu sors avec ce genre de fille ? Je...ne comprends pas ce que tu fais avec moi Vincent ?
Vincent la regarda sans comprendre en fronçant les sourcils.
- je ne sais pas moi...elle est magnifique, on la croirait sorti d'un concours de miss univers...
Vincent sourit
- et alors ?
- enfin, je veux dire...on est tellement opposé...
Il sourit
- oui...justement. Même si je trouve que tu es encore plus belle. Mais, je ne veux plus de ce genre de fille dans ma vie. Je veux maintenant me caser et fonder une famille. Tu comprends.
Elle secoua la tête.
- Non, ce que je comprends, c'est que je suis peut-être un terrain de jeu pour toi. Une curiosité. Différente de ce que tu as l'habitude de fréquenter et...ce n'est pas sérieux. Elle a dit quand tu en auras fini avec moi et que tu reviendras encore avec elle...Vincent...je ne suis pas idiote tu sais. Ça veut dire que vous avez peut-être duré et que...Enfin...Et je n'ai pas envie...je n'ai plus envie de souffrir dans ma vie. Et je ne laisserais personne m'utiliser. Donc je pense qu'il faut arrêter maintenant.
Elle avait parlé d'une traite avant d'aller dans les toilettes pour essayer d'enlever sa robe. Elle y resta un long moment à réfléchir à tout cela. Elle ressortit en débardeur et pantalon de jogging. Elle trouva Vincent, debout au milieu de la pièce, là où elle l'avait laissé. Elle s'approcha lentement.
- tu ferais mieux de partir Vincent
Il se tourna vers elle et l'observa longuement.
- Arrête de me chasser Sara. Non, je ne partirais pas tant qu'on n'aura pas éclairci tout cela. Sara...je t'ai trouvé. Et je ne te laisserais pas. Tu es libre de me juger sur ce que tu as vu. Mais tu dois également me donner une chance de te prouver que j'ai changé Sara, que j'ai envie de construire quelque chose avec toi. Et que je t'aime...
Cette fois, elle ne sut quoi dire. Elle ne voulait toujours pas. Elle n'avait plus le temps ni le courage de souffrir à nouveau. Et elle n'avait pas confiance en lui. Mais tout ce qu'il venait de lui dire, sur un ton si sincère, la fit douter. Elle ne disait rien, se contentant juste de le regarder, l'esprit en ébullition. Elle avait l'intime conviction qu'il n'était pas fait pour lui. Mais à ce moment, elle n'avait pas la volonté de le sortir de sa vie maintenant.
- Ok...Mais laisse-moi le temps de réfléchir à tout cela Vincent. Je...ne suis pas habitué à cela et je veux prendre un peu de recul. Je mentirais si je disais que tu me laisse indifférente, mais je ne suis pas disposé à te laisser t'amuser avec moi. Je me suis rendue compte aujourd'hui que je ne te connaissais pas assez, qu'on n'a pas la même perception de la vie, qu'on n'a pas les même principes. Et comme je ne suis pas du genre à m'engager à la légère, je crois qu'on n'a rien à faire ensemble. En plus, tu es plus âgé que moi, tu as plus d'expérience que moi sur pleins de choses et...je dois vraiment y réfléchir Vincent.
Il resta quelques secondes sans rien dire avant de hausser les épaules et de reculer un peu et de se tourner vers la porte. Elle le suivit et il se retourna brusquement pour la prendre doucement dans ses bras avant de poser lentement ses lèvres sur les siennes. Elle le laissa faire, mais quand il introduisit sa langue, elle trouva ce gout amer de l'alcool dans sa bouche et le repoussa en grimaçant.
- tu empestes l'alcool Vincent...vas-t-en.
Cette fois, il partit et elle ferma la porte avant d'aller se coucher. Il était presque deux heures du matin et elle n'avait pas sommeil. Elle prit son téléphone pour répondre aux messages de ses amies qui lui souhaitaient la bonne année. Elle vit celui de Médoune, mais se rendit compte qu'il s'agissait juste d'un message standard envoyé à tout le monde et choisit de ne pas répondre. Comme d'habitude, elle passa du temps à penser à lui avant d'être perturbée par les massages de Vincent. Qui lui demandait de lui pardonner et d'essayer de lui faire confiance. Elle ne savait pas quoi penser. Vincent devait être riche, ou alors il avait réussi à s'intégrer dans cette société de riche et pouvait se permettre d'avoir toutes les femmes qu'il désirait. Pourquoi elle ?
++++++++++++
Sara reprit ses cours quelques jours plus tard. Vincent avait respecté son choix de la laisser réfléchir sur leur relation. Mais il était toujours très présent dans sa vie. Et elle avait l'impression qu'il avait changé. Il était plus sérieux, moins dans les blagues, moins dans le show, mais toujours aussi attentionné et gentil avec elle. Chaque weekend, il lui faisait ses courses, l'invitait parfois à sortir au cinéma pour décompresser. En fait, elle avait juste l'impression que leur relation était plus...saine. Il parlait de lui, de sa mère qui semblait avoir une place importante dans sa vie. De son enfance, de ses relations avec les femmes. Simplement. Elle comprit beaucoup de chose sur le personnage. Elle aurait voulu que leur relation se limite à cela car elle appréciait l'ami qu'il était devenu pour elle. Mais malgré tout l'effort qu'il faisait, il ne cachait pas ses intentions. Subtilement. Et elle n'était pas indifférente à tout cela. Même si ses doutes étaient toujours présents. Même si elle n'avait pas vraiment de sentiments pour lui. Non juste une folle attirance qui l'énervait car elle avait parfois l'impression de n'être plus le maitre de ses pulsions en sa présence. Elle avait toujours ces envies de l'embrasser, de le toucher, de sentir ses mains sur son corps. Mais elle se retenait. Et lui aussi.
Parfois pour l'éviter, elle se cachait chez Camille les weekends et ça ne faisait que se rendre compte qu'il occupait une place dans sa vie tellement elle était pressée de le revoir. Elle avait réussi à trouver un certain équilibre et devait même reconnaitre que sur le plan scolaire ça s'améliorait pour elle. Elle suivait mieux, était plus à jour et surtout s'était un peu plus ouverte. Elle avait des relations amicales avec la petite communauté sénégalaise de la ville. Et le comble c'était Camille qui l'y avait introduite. Elle était tellement amoureuse de son sénégalais de copain qu'elle s'intéressait à tout qui touchait de près ou de loin le Sénégal. Donc elle allait souvent à leurs petites rencontres, surtout pour manger de délicieux plats de thébou dieune. Et elle fit la connaissance d'Ousmane. Un jeune homme tout à fait charmant qui ne cachait pas ses sentiments pour Sara. Mais elle le freina gentiment en lui disant qu'elle était avec quelqu'un, sans toujours être sûre de sa relation avec Vincent. Un jour, elle en parla à sa mère, lui disant qu'elle avait rencontré un homme ici qui lui faisait des avances mais qu'elle hésitait car ils n'avaient pas les même principes, ni le même mode d'éducation. Bien sûr, elle n'était pas entrée pas dans les détails et sa mère rigola avant de lui dire que l'essentiel c'est de trouver une personne qui par amour serait prêt à changer pour elle. Elle ne manqua pas de la conseiller encore et encore, lui rappelant que ce n'était pas parce qu'elle était divorcée qu'elle pouvait tout se permettre et que si le gars était prêt, il n'avait qu'à passer aux choses sérieuses. Bon, elle comprit le léger sous-entendu, mais préféra ne pas s'y attarder.

Le temps passait et les vacances d'hivers arrivèrent rapidement. Comme d'habitude, elle s'était donné à fond dans les études et était complètement épuisée. Vincent avait encore voyagé et elle n'avait plus eu de ses nouvelles toute la semaine, sauf de petits sms envoyés. Mais il se pointa alors qu'elle rangeait ses affaires. Les bras chargés.
- bonjour le père Noel est arrivé...Dit-il en prenant une grosse voix en déposant sur la table un gros paquet.
- Et depuis quand le père Noel sort au mois de Mars ? demanda-t-elle en rigolant
Trop curieuse, elle s'approcha et en sortit un immense nounours. A l'effigie de son dessin animé préféré. Jerry, la petite souris. Elle éclata de rire.
- Mon Dieu, mais ou as-tu trouvé cela ? demanda-t-elle en serrant le gros nounours dans ses bras. Il était doux.
- je l'ai trainé depuis New-York ? Une petite fille m'a fait les yeux doux durant tout le trajet, mais j'avais cette image de toi...et...j'ai résisté à l'envie de le lui refiler.
Ils se regardèrent un moment et Sara sentit tellement de tendresse dans son regard qu'elle fondit. Plus le temps passait, plus elle était convaincu que Vincent était peut-être ce qu'il lui fallait. Ses doutes étaient toujours là, mais il avait posé tellement d'actes qui montraient son attachement pour elle qu'elle avait juste envie de se laisser aller. De ne plus se poser trop de question. Et surtout d'essayer d'oublier Médoune. Elle posa le nounours avant de s'approcher de lui lentement. Hésitant un court moment, elle finit par se hisser sur la pointe des pieds avant de déposer ses lèvres sur les siennes. Brièvement. Il la regarda avec un petit sourire en coin.
- Merci Vincent. Vraiment.
- tu peux faire mieux pour me remercier.
Elle sourit, mais il était sérieux, lui transmettant une tension qu'elle ne put gérer. Donc quand il l'attira à lui pour l'embrasser elle n'opposa aucune résistance. Au contraire. Elle l'enlaça et passa ses bras autour de son cou en se haussant sur la pointe des pieds. Il lui avait manqué. Ses lèvres lui avaient manqué. Le baiser s'éternisa et c'est lui qui s'écarta pour la regarder fixement, les yeux brillants d'un désir contenu.
-ça veut dire quoi ?
Elle secoua la tête en souriant légèrement
- je ne sais pas...murmura-t-elle en s'éloignant timidement.
Il y eut un silence gêné
- et tu vas ou comme ça ? demanda-t-il en voyant sa valise
- chez Sophie. On a des vacances de 15 jours et j'ai envie de me changer les idées...Si je pouvais aller voir mes parents, ça serait le top, mais là...
Il la regarda, étonné...
- tu veux que je te prenne un billet ?
Elle rigola, mais vit que lui était très sérieux.
- Non...voyons...je...Arrête Vincent...Je ne te demande rien
Il soupira
-Sara, parfois je ne sais pas par quel bout te tenir. Tu sais que je tiens à toi. Tu m'as demandé du temps pour réfléchir et...je t'en ai donné et...
- un homme ne change pas en deux mois tu sais, l'interrompit-elle
- pas un homme amoureux...ne répondit-il du tac au tac.
Elle rigola nerveusement, repensant aux paroles de sa mère.
- Arrête de dire que tu es amoureux de moi Vincent. Tu n'es pas le genre à tomber amoureux d'une fille comme cela. D'une fille comme moi.
- Et tu es comment ? demanda-t-il du tac au tac
Elle hésita.
- banale...répondit-elle, en revoyant l'image de son ex
- Je ne trouve pas...tu es intelligente, cultivée, pleine de valeurs, éduquée, et surtout tu es très belle...là, tu es sans maquillage et je trouve que...tu es juste...bouleversante.
Ils échangèrent un long regard et Sara finit par détourner les yeux, troublée.
- arrête ton baratin Vincent.
- et toi arrête de me juger Sara...ce n'est pas parce que tu as vu une ex que tu penses que je superficiel.
Elle ne trouva pas quoi dire.
- Je veux construire quelque chose avec toi. Mais pour cela, il faut que tu me fasses confiance. Je te dirais et je vais te répéter encore et encore que je suis amoureux de toi parce que c'est la vérité. Je n'ai aucune envie de te perdre Sara. Et je suis prêt à attendre le temps qu'il faudra.
Elle sourit. Nerveusement. Prenant soudain peur. Il avait l'air sérieux. Mais elle ne voulait pas s'engager dans une histoire sérieuse. Pas tant que dans son subconscient elle gardait encore cet espoir qu'entre elle et son ex-mari, les choses pouvaient s'arranger.
Elle ne répondit pas.
- ça te dirait qu'on aille diner ensemble aujourd'hui ? Finit-il par proposer.
- je dois aller à Marseille tout à l'heure, répondit-elle, l'air faussement désolé.
Il s'approcha d'elle lentement et la tira à lui doucement en se mordant les lèvres avant de l'enlacer par la taille en souriant. Elle sourit également en évitant son regard, se laissant aller contre lui.
- et si je te demandais de rester avec moi, murmura-t-il doucement en se penchant à son oreille.
Elle frissonna et jetant la tête en arrière pour le regarder. Regarder ses lèvres. Elle sentit une vague de chaleur l'envahir. La tension était palpable. Il approcha ses lèvres, effleurant légèrement les siennes, la faisant soupirer de tension contenu.
- Non...souffla-t-elle contre ses lèvres.
Il l'embrassa doucement. La torturant en prenant la lèvre inférieure un bref moment, avant de s'éloigner, puis la lèvre supérieure. Il détacha ses lèvres et dans un réflexe, elle se hissa et tendit les siennes, voulant continuer ce doux baiser. Il sourit. Leurs lèvres presque collées.
- donc je vais partir...murmura-t-il avant de recommencer à l'embrasser un bref instant avant de détacher encore ses lèvres.
- Non...Non, ne pars pas...
Frustrée, elle lui prit le visage entre ses mains et prit l'initiative d'un baiser...langoureux. Il la torturait. Lui procurant des sensations qu'elle avait oubliées. Elle plongea dans un tourbillon de délices. Il s'éloigna au bout d'un moment avant de l'observer longuement.
- on va diner ensemble ? demanda-t-il encore.
Cette fois elle acquiesça doucement et il se pencha pour l'embrasser à nouveau. Et ils passèrent le reste de l'après-midi à discuter et à se câliner, blottis sur le lit. Ils parlèrent d'eux, de leurs futures relations, de leurs attentes. Sara lui fit part de ses doutes et il s'employa à la rassurer, lui promettant de l'aimer encore et encore. Vincent voulait qu'il lui parle de son divorce, de ce qu'elle reprochait à son ex-mari pour en arriver à une séparation. Mais elle était bloquée par rapport à ça. Elle n'aimait pas parler de Médoune. Son grand amour. Surtout avec un homme avec qui elle était censée être en couple. Elle préféra lui dire simplement que c'était du passé et que c'était elle qui avait pris la décision de partir. Heureusement qu'il n'insista pas et ils parlèrent d'autres choses. Et le temps passa tellement vite entre discussion et câlins qu'ils finirent par reporter le diner. Sara du appeler Sophie pour lui dire qu'elle avait un contretemps et qu'elle n'était pas vraiment sûre de pouvoir venir.
Le lendemain, Vincent vint la chercher, et il l'amena dans un restaurant situé dans un quartier huppé du centre-ville. Elle préférait les petits restaurants car l'ambiance était moins guindée, mais préféra juste le suivre. En s'avançant bras dessus bras dessous vers une table ou était déjà installée une femme d'âge mure qui se leva à leur approche avec un grand sourire. Elle avait des allures de diva avec ses gros bijoux et aussi les mêmes yeux de Vincent. Encore très beaux malgré son âge. Sur un visage qui gardait encore des traits de beauté indéniables.
Vincent lui fit la bise avant de se tourner vers elle.
- Sara, je te présente ma mère, Sylvie...
Elle ouvrit la bouche, mais surprise, elle ne sortit aucun mot. Heureusement qu'elle s'approcha pour lui poser deux bises sur la joue.
- Enchanté...s'entendit-elle dire. Je...suis ravie de vous rencontrer.
Elle sourit.
- Vincent...Je suis sûre que tu ne lui a pas dit que tu venais diner avec moi...
Alors que Vincent l'aidait à s'installer, elle sentit son regard indiscret posé sur elle.
- En fait c'est hier qu'on avait prévu de diner ensemble, mais...on a été retardé et...comme je ne voulais pas fausser tes programmes, j'ai décidé de...
- nous faire faire connaissance, continua sa mère.
Sara ne savait encore quoi dire, ni faire. Elle se força à sourire en prenant le menu que venait de tendre le serveur.
- en tout cas Sara, c'est un plaisir de vous rencontrer. Ça fait un moment que mon fils ne m'avait pas présenté à sa copine du moment...
- maman...
Sara encaissa et se força à sourire encore. « Sa copine du moment ». Sympa. Elle osa un regard vers Vincent. Il avait l'air gêné par la dernière remarque de sa mère et il y eut un petit moment de silence. Heureusement que maman Sylvie avait de la conversation, mais elle s'était tourné vers son fils, lui demandant comment s'était passé son voyage, l'oubliant complètement. Ou l'ignorant complètement. De temps en temps, Vincent essayait de l'intégrer, mais à peine commençait-elle à répondre que la bonne dame l'interrompait soit pour appeler un serveur, ou faire un commentaire sur son plat. En tout cas, ça se voyait qu'elle n'avait aucune envie de lui parler. Elle toucha à peine à son plat et ne fit aucun commentaire quand le serveur lui versa un verre de vin apparemment haut de gamme. Tandis que sa mère mouillait ses lèvres dans le breuvage, il demanda au serveur d'amener son verre, sans y toucher, provoquant l'étonnement de sa mère qui lui demanda pourquoi il ne buvait pas aujourd'hui. Il fixa Sara un moment avant de lui dire qu'il avait juste décidé de ne plus boire. Sara se leva à ce moment. Il faisait tard et elle s'excusa tout en annonçant son départ. Maman Sylvie se contenta d'acquiescer avant de continuer à siroter son verre, l'ignorant encore. Elle prit son sac et s'éloigna car elle avait senti Vincent hésiter à se lever. Finalement alors qu'elle franchissait la porte du restau, Vincent la rattrapa et ils sortirent ensemble. Elle n'avait pas envie de polémiquer.
- ne t'en fait pas...ma mère n'a jamais aimé les filles avec qui j'étais, commença-t-il
- peut-être parce que tu ne restais pas avec elle bien longtemps...
Il sourit et se tourna vers elle.
- tu penses toujours que je suis avec toi pour m'amuser ?
Elle ne dit rien et haussa juste les épaules. Ce dont elle était sûre à cet instant c'est qu'elle ne ferait jamais sa vie avec lui. Mais elle était aussi certaine qu'elle ne voulait pas être seule et que Vincent tenait à elle. Donc, elle ne fit pas part de tous ces doutes et se contenta juste de lui sourire.
- Non, et c'est pourquoi je ne vais faire aucun commentaire sur le comportement de ta mère...
Ils rigolèrent et flânèrent encore un long moment avant de rentrer. Et durant toutes les vacances, ils se voyaient tous les jours. Vincent avait pris quelques jours et décida d'aller passer quelques jours à Marseille avec elle. Et Camille. Une fois sur place, il prit une chambre d'hôtel et avec Sophie ce fut du grand délire. Quand deux grands fous se rencontrent. Et il avait aussi quelques amis à Marseille et les sorties se transformaient en de grandes folies. Sara n'avait jamais vécu cela. Et elle adorait s'amusait ainsi. Elle s'ouvrit et se familiarisa rapidement avec les amies de Sophies, ceux de Vincent, les connaissances de Camille. Et passa quelques jours magnifiques ou ses amies étaient tous sous le charme de Vincent. Sophie ne comprenait pas pourquoi elle avait tous ses doutes. Mais comment expliquer qu'elle n'avait pas vraiment pansé la plaie Médoune. Qu'elle ne faisait pas vraiment confiance à Vincent, même si elle devait reconnaitre qu'il ne cessait de poser des actes pour lui montrer qu'il tenait à elle. Il était câlin, amoureux et le montrait à tout le monde. Et elle devait reconnaitre qu'il y avait une attirance entre eux. Elle avait toujours envie de le toucher, de l'embrasser. Mais les sentiments ne suivaient pas. Elle ne ressentait pas les mêmes choses qu'avec Médoune. Elle n'avait pas cette sensation de plénitude, cette impression d'être comblée. Non, elle n'était pas encore amoureuse. Mais n'ayant plus aucune nouvelles de Médoune, ne sachant plus s'il lui fallait encore espérer, elle décida de lui donner pleinement sa chance.
Donc une fois de retour à Paris, elle se laissa encore aller plus avec lui et accepta d'aller diner avec ses amis pour mieux faire connaissance. Il lui reprochait de parler chaque jour avec sa mère et de ne jamais songer à lui parler de leur relation. Mais Sara lui expliquait qu'elle le ferait un jour et que ce n'était pas la même chose qu'en parler avec des amis. Ils se retrouvèrent chez Ahmed qui leur concocta un délicieux tadjine et elle apprit à mieux les connaitre, apprécia leur humour décalé et surtout s'amusa. Les amis de Vincent appréciaient sa simplicité et son naturel et surtout sa grande culture générale. Et Vincent était toujours aux petits soins, lançant des regards tellement éloquents qu'elle en était parfois gênée.
Plus tard, alors qu'il l'avait accompagné chez elle, elle lui proposa de regarder ensemble un film. Ils se chamaillèrent un moment sur le choix du film avant de se décider à regarder encore...un dessin animé. Mais Vincent avait d'autres idées en têtes et dès qu'elle se blottit dans ses bras, il commença à lui caresser doucement la nuque, la faisant frissonner. Il ne s'arrêta pas là et se pencha pour déposer ses lèvres sur son cou, juste là ou battait frénétiquement sa veine. Elle gémit et se tourna vers lui, rencontrant ses magnifiques yeux. Il se redressa et se mit à déboutonner lentement sa robe avant d'écarter les pans, dévoilant son corps. Elle se redressa également et prit l'initiative de l'embrasser. Et les choses s'embrasèrent. Sara se plut à passer ses mains sur les muscles tendus de Vincent en des caresses douces, le faisant gémir quand elle y plaçait ses lèvres. Quand il lui dégrafa son soutif, elle se laissa faire et poussa un léger cri quand il se mit à sucer ses tétons, passant de l'un à l'autre. Emportés par un tourbillon de délice, elle sursauta quand elle sentit ses doigts sur son intimité. C'était la première fois qu'on la touchait comme cela. Elle s'était redressé et avait ouvert grand les yeux, le souffle court, la respiration saccadé, regardant Vincent en secouant légèrement la tête. Mais son corps disait le contraire. Elle voulait plus. Elle referma les yeux en poussant un long soupir en sentant ses doigts s'attarder sur un point sensible. Elle se tortilla, essayant d'échapper à la douce torture, mais il la bascula et sa bouche prit rapidement la place de ses -doigts. Cette fois, elle cria, essaya de s'éloigner pour échapper à cette douce torture, sentant une langue fouiller son intimité et elle perdit pied. Tremblante, elle ne put rien contre ses sensations qui l'envahissait, qui montait, qu'elle ne maitrisait pas. Tout à coup, son corps fut traversé par décharge et elle fut prise de tremblements incontrôlables. Elle entendit un cri et se demanda un moment si ça venait d'elle. Elle essaya de se reprendre, le cœur battant très fort dans sa poitrine, ne comprenant pas ce qui venait de se passer. Elle ouvrit grand les yeux et rencontra le regard de Vincent sur elle. Rempli de désir. Et il se remit à l'embrasser et à la caresser alors qu'elle tentait encore de contrôler ses émotions. Et là, elle sentit à ce moment une chose dure sur elle, essayant de se frayer un chemin. Elle était tellement mouillée, tellement excitée qu'elle ne fit rien pour l'en empêcher. Après avoir frotté son membre dur contre elle, elle le sentit essayer de forcer, de pousser. Mais elle avait mal et se ressaisit. Enfin. Se redressant brusquement avant de s'éloigner.
- Vincent arrête...pousse-toi, cria-t-elle en le bousculant, se rendant compte tout à coup qu'ils étaient tous les deux nus et surtout qu'il était...très excité. Elle regarda le membre dressé avec effroi. C'était la première fois qu'elle en voyait un dans cet état. Et elle recula brusquement avant de prendre le drap pour se couvrir.
- Sara...non...s'il te plait, gémit-il en tirant le drap.
- NON...
Elle avait crié et s'était mise à trembler, avant de se couvrir la tête, pour ne plus le voir, prenant soudain peur. L'avait-il pénétré ? Cette petite douleur qu'elle avait ressentie...
- Sara...qu'est-ce qui se passe ?
Il l'avait touché et elle s'était encore plus recroquevillée sur elle en criant.
- Ne me touches pas...je ne veux pas...
- c'est bon Sara, je ne te touche pas...Elle le sentit se lever et s'éloigner. Au bout d'un moment, il revint et souleva doucement le drap, inquiet.
- Sara, je suis désolé. Je suis vraiment désolé de t'avoir fait peur. Regarde-moi...
Il l'obligea à le regarder en lui prenant le visage. Il s'était rhabillé et la regardait, perdu
- je suis désolé mon cœur...
Elle était au bord des larmes.
- je t'avais dit que je ne voulais pas...je t'avais dit...
- mais on n'a rien fait...murmura-t-il doucement
Elle le regarda, ne sachant quoi croire.
-je ne te forcerais jamais Sara...murmura-t-il doucement.
Elle hocha doucement la tête et se leva pour se diriger vers les toilettes. Elle avait ressenti des choses tellement...extraordinaires, des sensations tellement grisantes qu'elle frissonna en y repensant. Elle revint dans la chambre, rhabillée et le trouva assis sur le canapé, perdu dans ses pensées. Elle s'installa à côté de lui et lui prit doucement la main.
- je suis désolé Vincent. Mais il faut que tu comprennes que...
- Ton mari te forçait ? demanda-t-il brusquement, devant son hésitation
Elle ouvrit la bouche...surprise, avant de secouer la tête
Il haussa les épaules
- En tout cas, ce genre de réaction...c'est soit tu es vierge...
Il rigola en disant cela, et heureusement qu'il ne fit pas attention à sa mine,
- ce que je ne crois pas vu tu as été marié, soit...ton mari t'as traumatisé et...c'est peut-être la raison pour laquelle tu as divorcé...et que tu refuses les contacts...
Il s'arrêta en la regardant, s'attendant à une réponse. Elle rigola nerveusement
- Non...Vincent, non...c'est juste par principe. J'ai été éduqué comme cela....je...
Elle bafouilla encore et hocha la tête en souriant avant de se pencher pour déposer un baiser sur ses lèvres.
- Ne t'en fais pas. J'ai compris Sara. Mais tu peux me faire confiance. Même si tu refuses de me parler de ton mariage, je veux que tu saches que je n'ai jamais forcé une fille à faire ce qu'elle ne voulait pas. Si tu ne veux pas on ne le fera pas. Jusqu'à ce que tu sois prête.
Elle se contenta de sourire en hochant la tête. Elle allait lui expliquer qu'ils ne le feraient pas tant qu'ils n'étaient pas mariés mais son téléphone sonna. Il était tard et elle hésita à prendre.
- La plus belle...
Elle avait reconnu la voix.
- Paul...
- lui-même...comment tu vas ma Sara ?
Elle sourit et se leva. Pourquoi Paul l'appelait ? Était-il arrivé quelque chose à Médoune ?
- Je vais bien et toi ? Comment vas Médoune ? demanda-t-elle, impatiente.
Elle l'entendit rire.
- Super. Je l'ai laissé à Dakar en fait, mais je crois qu'il viendra dans deux semaines en principe.
Elle ne savait pas pourquoi son cœur se mit à battre sourdement.
- Ah...
- je t'avais dit que j'allais t'inviter pour mon mariage...eh bien, prépare-toi. C'est dans deux semaines et je t'ai déjà mis sur la liste des invités, rajouta Paul, enjoué.
- oh...toutes mes félicitations Paul...je serais ravie de venir.
- en tout cas ça me ferais vraiment plaisir. Et j'espère que ça vous permettra de discuter toi et Médoune. Il...tu sais Sara, il tient beaucoup à toi et je sais que tu es la seule à pouvoir l'aider.
Elle jeta un coup d'œil à Vincent qui s'était tourné vers elle.
- je...ne suis pas vraiment sûr. Il...
Vincent s'était levé et elle ne pouvait plus parler.
- Enfin, de toute façon, je serais au mariage. On aura l'occasion d'en parler...
Et elle raccrocha rapidement.
- c'était qui ?
Elle soupira
-un ami. On était dans la même boite à Dakar. Il se marie dans deux semaines et il m'a invité, répondit-elle simplement, encore légèrement perturbée.
- ok...et nous ? On se marie quand ? demanda-t-il en l'attirant à lui avant de l'embrasser légèrement.
Elle rigola.
- Vincent...pas maintenant. On apprend à se connaitre et après on verra, répondit-elle doucement en l'enlaçant par la taille.
- Je t'aime Sara...tu sais ça non ? Tu sais que je t'aime et que pour la première fois de ma vie je suis sûr que je veux faire ma vie avec toi. Donc c'est du tout vu. C'est écrit. On se mariera et tu seras ma femme. Point final.
- si tu le dis...
Et elle s'en voulut de ne pas être sur la même longueur d'onde que lui. Il voulait construire quelque chose avec elle et elle, elle ne voulait juste pas rester seule. Tout simplement. En attendant qu'avec Médoune ça s'arrange.
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- arrête de me regarder comme ça Vincent...
Il détourna encore le regard et se concentra à nouveau sur sa conduite. Arrivé à destination, il se gara sur le parking de la grande salle des fêtes ou devait se tenir la cérémonie de réception. Il lui jeta un autre coup d'œil avant de sortir lui ouvrir la porte. Elle sortit de la voiture et ajusta sa belle robe cocktail. Elle était perlée sur le bustier et descendait en coupe mondial. Vincent s'approcha pour lui remonter son bustier qui dévoilait le haut de sa belle poitrine avant d'ajuster le voile qu'elle avait négligemment posé sur ses épaules, essayant de cacher le maximum. Elle rigola légèrement tandis que toujours sérieux, il lui arrangeait les cheveux derrière les oreilles avant de la regarder un long moment.
- tu ne laisses personnes te parler, tu m'appelles dès que tu finis et...n'oublie pas que je t'aime... Elle sourit en passant ses mains sur sa taille.
- bébé, mais c'est juste une réception...je t'ai dit que je n'allais pas durer.
- oui, mais tu es trop belle et...les hommes vont te regarder et...je n'aime pas cela.
Elle se colla à lui et déposa un léger baiser sur ses lèvres avant de nettoyer délicatement les traces de rouge à lèvres avec son pouce.
- je vais porter une pancarte marquée « propriété de Amadou Vincent Diallo ». Comme ça personne n'osera me regarder...ça te va comme ça ?
Il sourit avant de la serrer contre lui.
- j'ai une plaque de bois dans la malle. Plus un marqueur et...
- nooooonnn....s'écria-t-elle en rigolant.
- je t'aime mon cœur...vas-y et appelle moi dès que tu finis. Je suis juste à côtés avec les potes.
- promis.
Ils se firent un rapide bisou et elle s'avança vers la salle, le cœur battant. Et une boule au ventre à l'idée de le rencontrer. De revoir son ex-mari. Elle avait passé les derniers jours à imaginer leur prochaine rencontre, à réfléchir à quoi lui dire, que quel ton. Et s'il était dans ses mauvais jours et décidait de ne même pas lui parler. Oui, ça lui avait pris tellement de temps qu'elle pensait que le revoir ne devait pas être si compliqué. Sauf qu'elle ne s'attendait pas à sentir son cœur battre si fort dans sa poitrine lorsqu'elle l'aperçut en entrant dans la salle en grande conversation avec un groupe d'invités. La salle était pleine à craquer mais elle eut l'impression de ne voir que lui. Dans son élégant costume et nœud papillon bleu. Elle essaya de se ressaisir quand elle le vit se diriger vers elle avec un grand sourire. Pourquoi en sa présence elle était aussi perturbée. Pourquoi n'arrivait-elle pas à refréner les battements de son cœur. Elle essaya de sourire quand il s'arrêta devant lui.
- la plus belle...ça va ?
Avant qu'elle ne réponde, il s'était approché pour poser délicatement ses lèvres sur sa joue. Le léger contact la fit frissonner. Il lui avait pris la main et l'observait un long moment.
- ça va, redemanda-t-il doucement
Elle hocha doucement la tête en souriant
- Oui, ça va...
Leurs yeux étaient comme scotché et personne ne se décidait à détourner le regard. Pendant combien de temps, elle ne savait pas. Elle savait juste qu'elle était encore consciente à ce moment qu'elle ressentait encore des choses pour lui. Malgré tout le temps.
- heu...tu es magnifique...
Elle sourit et baissa les yeux sur sa robe, essayant de se ressaisir.
- tu trouves ? Merci. Toi aussi tu es...
Il rigola.
- garçon d'honneur, donc obligé de m'habiller comme 3 autres mecs ici...
Ils rigolèrent et il y eut un moment de silence. Avec le brouhaha des invités, ils étaient obligés de parler un peu fort et de se rapprocher pour s'entendre. Donc quand il lui demanda comme se passaient ses cours, elle fit court et lui répondit que tout allait bien.
- ça me fait super plaisir de te revoir Sara et...je suis là pour quelques jours, j'espère qu'on aura l'occasion de se voir et...de discuter un peu...
Surprise, elle ne sut quoi répondre sur le coup et songea à Vincent. Un bref moment avant de sourire et d'accepter.
- Tu as mon numéro. Appelle-moi dès que tu as du temps libre.
- ça marche. Tient, ma mère viens d'arriver, dit-il en regardant derrière elle.
En se retournant, elle vit tata Mado s'avancer en compagnie de Khady. Tata Mado ne put cacher sa joie de la voir et la serra longuement dans ses bras. Elle lui avoua qu'elle n'avait pas eu le temps de prévenir sa mère de sa venue en France. Quand à Khady, elle lui déposa de grosses bises sur les joues avant de la serrer également et de regretter de ne pas l'avoir appelé depuis leur dernière conversation. Mais ils n'eurent pas le temps de beaucoup discuter car les mariés venaient d'arriver et la fête commença. Les mariés étaient magnifiques et la femme de Paul tout simplement ravissante. Mais durant toute la cérémonie, elle pouvait difficilement détacher son regard de Médoune. Et très souvent leurs regards se croisèrent. Et elle détournait rapidement les yeux. Honteuse. Comme à tous les mariages, elle pleura au moment de la cérémonie d'ouverture tellement les mariés étaient beaux et semblaient amoureux. En essuyant ses larmes, elle sentit une main effleurer son épaule. Médoune l'invitait sur la piste. Elle hésita un moment avant de se laisser entrainer pour un slow. Elle eut l'impression qu'ils étaient seuls dans la salle. Elle sentait son souffle sur sa tempe, sa main sur sa taille, son corps contre le sien, son parfum. Elle suivait son rythme.
- tu m'as manqué ma Sara...
Elle s'écarta lentement pour le regarder en souriant, se demandant si elle avait bien entendu. Elle le vit sourire également et se mordre les lèvres.
- tu vas me prendre pour un fou, je sais, mais c'est comme cela.
Elle choisit de ne pas répondre et heureusement que la musique prit fin et elle le sentit se baisser pour déposer rapidement un baiser sur ses lèvres. Très rapidement. Et avant qu'elle ne comprenne, il l'entraina vers Paul
- Sara...toujours aussi belle. Alors, les zamoureux se sont retrouvé ?
Il se moqua d'eux encore un moment avant de tirer sa femme pour faire les présentations. Elle s'appelait aussi Sarah, mais Sara lui révéla qu'en fait son vrai nom était Sarata. Elles discutèrent un peu et Sarah lui révéla être basée à Dakar dans une ONG. Après cela, elle rejoignit sa table ou elle ne trouva ni tata Mado, ni Khady et en faisant le tour de la salle, elle n'aperçut nulle part Médoune. En sortant son téléphone, elle vit que Vincent avait essayé plusieurs fois de l'appeler. Elle sortit donc de la salle et emprunta un couloir pour s'éloigner du bruit et en voulant composer, entendu comme une dispute dans une pièce à côté. Elle s'approcha et reconnut les voix.
- maman, je ne refuse pas de rentrer encore une fois. Mais il faut que tu comprennes que je ne fais pas exprès d'être là. Je ne sais pas ce qui me retient ici.
- Arrête de mentir. Tu mènes une vie de débauché c'est pourquoi tu ne veux pas rentrer, entendit-elle Médoune crier à Khady
- Toi je ne te parle pas...
- tu n'oses pas. La dernière fois je t'ai pris un billet et tout et au dernier moment tu as disparu. Et après tu vas venir nous emmerder en disant que c'est des choses mystiques et tout. NON...tu peux rentrer mais tu ne veux pas c'est tout. Arrête de faire culpabiliser maman
- JE NE TE PARLE PAS...MERDE Médoune.
Elle entendit une gifle retentissante ainsi que le cri de tata Mado.
- Médoune, mais arrêtes.
- Non laisse-le man...tu penses que je suis la seule qu'ils ont atteint, mais non. Demande-lui aussi ce qu'ils lui ont fait. Dis-lui de te dire maman. Il sait. Il sait que j'ai raison. On lui a également jeté un sort c'est pourquoi il a divorcé. Et e te dis et répète d'aller voir les parents de papa. C'est eux. Et ils te l'ont dit clairement. Si maintenant tu refuses de croire à ces choses à cause de ce crétin de Médoune...
Avant qu'elle ne continue, Sara entendit un bruit de chaise, puis des coups et des cris. Puis un calme.
- Khady, je t'en prie ne dis pas cela. Tu sais que c'est un cercle vicieux et ton papa m'avait interdit de continuer ses pratiques. Donc je ne peux...
- Mais il en va de notre vie Maman...tu veux continuer à me voir mener cette vie, et ton fils là, ne jamais réussir à avoir une famille, continua Khady
- Cette vie que tu mènes c'est entièrement de ta faute. N'accuse personne, cria Médoune
Et encore un gros brouhaha ou tout le monde parlait. Et son téléphone choisit ce moment pour sonner. Et la porte de la pièce s'ouvrit grand sur Médoune qui lui fit face. Si elle pouvait disparaitre à ce moment...tout simplement. Si elle pouvait revenir en arrière et ne pas laisser sa curiosité l'emporter. Et ce téléphone qui continuait à sonner. Dans un geste pour l'arrêter, il tomba alors de Médoune s'était approché.
- tu ne changeras jamais. Toujours aussi fouineuse et cachotière. Tu nous as suivi pour savoir que quoi on parlait n'est-ce-pas ? Tu ne te fatigues donc jamais ?
Le ton était glacial, méchant. Et elle eut honte.
- je...ne voulais pas...
- Arrête de mentir....cria-t-il
- Mais arrête de lui crier dessus. Elle ne t'a rien fait merde...entendit-elle Khady protester
Et il se tourna vers sa sœur pour encore crier. Mais elle n'attendit pas la suite, elle esquiva rapidement pour disparaitre et rejoindre la salle, le cœur battant et humiliée. Elle décida de partir et voulut rappeler Vincent mais se rendit compte que son téléphone était tombée dans le couloir. Elle ressortit pour le prendre et tomba sur Médoune, le visage fermé qui tenait son téléphone.
- tiens ton « honey » appelle, dit-il en prenant un air méprisant. Puis levant les yeux vers elle, il commença « tu n'es qu'une... »
Elle prit le téléphone d'un geste brusque et leva la main en un geste pour l'arrêter
- ARRETE...ça suffit...tu n'es qu'un pauvre type qui pense qu'il faut humilier les gens pour exister...
Elle le vit s'approcher dangereusement d'elle.
- Qu'est-ce que tu as dit ? murmura-t-il entre ses dents,
Elle l'affronta
- Tu m'as entendu. Tu es un pauvre type. Heureusement que maintenant j'ai rencontré un homme, un vrai cette fois qui sait comment traiter une femme...
Il rigola cyniquement
- pauvre bonhomme. Est-ce qu'il sait que cette femme est encore folle amoureuse de son ex-mari et qu'elle serait prête à tout pour retourner auprès de lui.
Surprise, elle bafouilla
- ce n'est pas vrai...murmura-t-elle
Il rigola encore
- vraiment ???demanda-t-il en s'approchant lentement d'elle. Leurs deux visages étaient à quelques millimètres et son regard s'attarda sur ses lèvres avant de le regarder fixement et de sourire, tout aussi cyniquement
- ça c'était avant que je ne connaisse la valeur d'un homme...un vrai cette fois. Ça m'a permis de comprendre que je perdais mon temps à aimer un type qui n'en valait même pas la peine.
Médoune se décomposa et elle le vit serrer les points pour se contenir. Elle tourna les talons et s'éloigna rapidement, le cœur battant, les larmes aux yeux.
Vincent appelait encore. « Honey ». C'était Vincent qui avait changé le nom en rajoutant honey et en mettant un gros cœur. Elle répondit et ce dernier lui signifia qu'il avait déjà quitté. Elle aurait voulu dire aurevoir à Tata Mado, mais elle avait vu sa mine quand Médoune lui parlait. Elle devait penser comme lui et n'avait donc pas envie de la revoir. Elle se dirigea donc vers Paul pour lui dire qu'elle devait y aller et ce dernier la remercia pour sa présence. Médoune était revenu dans la salle mais l'avait complètement ignoré et heureusement. Elle sortit en rappelant Vincent et heureusement que ce dernier était déjà à la porte. Elle s'engouffra dans la voiture l'esprit ailleurs et surtout réfléchissant à tout ce qu'elle venait de vivre. Elle entendit à peine les questions de Vincent qui lui reprochait de ne pas avoir répondu à ses nombreux appels. Elle était furieuse et ressassait sa dispute avec Médoune. Pourquoi lui parlait-il ainsi toujours. Pourquoi il semblait toujours la détester. Et Vincent lui parlait. Et elle répondait évasivement. Son esprit toujours tourné vers Médoune. Une fois chez elle, elle prétexta des maux de tête terrible pour espérer qu'il la laisse seule. Elle avait besoin de réfléchir seule. Mais c'était sans compter avec les attentions de Vincent. Ce dernier fouilla les tiroirs à la recherche d'un médicament avant de sortir lui chercher des cachets. Ensuite il refusa de partir tant qu'elle ne se sentirait pas mieux. Il l'aida à se changer en lui sortant un pyjama et en le lui enfilant avant de l'obliger à manger. Mais elle voulait juste rester seule, elle fit tout ce qu'il lui demandait et lui jura que ça allait mieux. Dès qu'il sortit de chez elle, son téléphone sonna.
- Sara ? C'est moi Khady...
Sara soupira. Elle commençait à en avoir marre de cette famille.
- Salut Khady, murmura-t-elle en se laissant tomber sur le lit
- Sara, je suis désolée. Vraiment désolé pour le comportement de Médoune.
Elle rigola nerveusement en se pressant les tempes, fatiguée
- Ce n'est pas grave Khady. Depuis le temps, je crois que je commence à m'habituer à son comportement.
Il y eut un silence et elle sentait que Khady hésitait à lui demander quelque chose
- et malgré ça tu aimes toujours mon crétin de frère.
Elle garda le silence, se demandant pourquoi elle lui demandait cela, surtout maintenant
- tu n'es pas obligé de me répondre Sara, mais je vous ai regardé et j'ai vu les regards que vous échangiez et...enfin, ce n'est pas pourquoi je t'appelle. Je veux juste te dire que j'ai besoin de toi Sara. Tout à l'heure, maman m'a expliqué que tu t'immisçais dans la famille et que tu avais même essayé de les marabouté, raison pour laquelle je dois me méfier de toi.
- Non...non Khady ça ne s'est pas passé...
- Je ne te demande pas de m'expliquer Sara. Je te connais et je sais que tu ne ferais rien de mal à Médoune. Et c'est pourquoi je te demande de m'aider. De nous aider. Il faut que tu ailles au Sénégal, en Casamance, à Ziguinchor, dans le village de Foukounty. Il faut que tu demandes à parler à la famille Kampan
- Khady...khady...arrête voyons. Il est hors de question que je m'immisce encore dans vos histoires de famille...
- Sara...si tu ne m'aides pas, je vais mourir ici. Je dois rentrer, je dois me soigner. Je suis malade Sara. Je t'en supplie. Et tu aideras également Médoune. Il t'aime. Il n'aime que toi. Tout à l'heure, je l'ai entendu dire à maman qu'il regrettait de t'avoir parlé ainsi et qu'il ne savait pas pourquoi il se comportait ainsi. Mais avec le mauvais sort jamais vous ne vous entendrez. Et moi si je reste ici encore longtemps, je vais...mourir Sara. Je vais me tuer...je ne supporte plus. Je vois des choses terribles...et...
La dernière phrase la ramena sur le champ à une phrase que Médoune avait déjà prononcé. Lui aussi lui avait dit qu'il voyait des choses terribles. Qu'il voyait une...femme et que ça avait l'air effrayant...Elle eut soudain peur.
- Khady...je ne sais pas si...
- Pour l'amour de Dieu...ma mère refuse de me croire. Elle refuse de croire que Médoune a des problèmes. Mais je suis sûre que tu sais qu'il est malade. Tu le sais toi, même si tu refuses de lui parler. Donc aide-nous...je t'en prie....
- Khadyyy
- pour moi alors Sara...je t'en supplie. Fais-le pour moi.

Sara : Du rêve à la réalitéWhere stories live. Discover now