COLLATERAL DAMAGE

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Mon corps est en cours de démarrage. J'ai l'impression d'être tombée comme une masse hier soir. J'essaye de m'étirer mais je suis coincée. Ne comprenant pas, je tente d'ouvrir les yeux...Mais la lumière qui traverse les rideaux me rend la tâche plus compliquée. Après plusieurs tentatives, mes paupières se soulèvent enfin. Je reste interdite quelques instants, je ne reconnais pas ma chambre, je réfléchis, ce n'est pas non plus celle d'Helen. Je lève la tête et j'essaye de me redresser mais quelque chose m'en empêche. Et je m'aperçois que ce quelque chose est en faite un bras. Qu'est ce qu'un bras fait dans mon lit? Alors je me retourne et tombe nez à nez avec un homme. Je suis un peu chamboulée... J'imagine ce qui a dû se passer mais je ne me souviens de rien. Remontée contre moi même, je m'extirpe de son étreinte le plus délicatement possible pour éviter de le réveiller, histoire de partir discrètement. C'est pas très courageux mais ça colle avec ma personne. Debout au milieu de la pièce je commence une véritable chasse au trésors dans tout l'appartement. Mes vêtements sont éparpillés dans tous les coins. Mon impert est à l'entrée, mon sac sur le divan et ma robe sur la table basse. Mais là maintenant, je fouille le séjour à la recherche de ma deuxième chaussure. Impossible, elle est introuvable, et je vois le temps qui défile sur l'horloge de la cuisine. Alors je me considère perdante et laisse la victoire à mon escarpin. C'est pied nus avec une chaussure à la main que je quitte l'appartement et descend les étages de l'immeuble. Je tombe dans une grande rue où défile les musiques, on a constamment l'impression d'être en boîte de nuit ici. Et c'est à ce moment précis que reviennent les souvenirs de la soirée d'hier. Helen, le restaurant, la discothèque, Dean... Bien sûr il doit manquer quelques détails mais le souvenir global ne cesse de repasser en boucle dans mon cerveau... Les passants du trottoir d'en face doivent me prendre pour une écrevisse, je suis rouge de honte... C'est dans cet état d'esprit que j'appelle un taxi. Je doit rentre chez moi le plus rapidement possible, me doucher et me faire un petit ravalement de façade dans l'objectif d'avoir une tête potable. Je me suis souvenue soudainement que j'ai rendez vous cette après-midi chez le notaire, afin de discuter de la mort de mes parents mais surtout de l'héritage. Question de détruire ma journée et sûrement les semaines à venir... J'aimerais qu'Helen m'accompagne mais elle travail aujourd'hui alors je suis obligé d'y aller toute seule... Le taxi me dépose une demie heure plus tard devant chez moi. Je gravi le plus rapidement possible les étages qui relis le hall et mon appartement, l'ascenseur est en panne ce matin. Une journée bien pourrie m'attend on dirait. C'est dû moins l'occasion de commencer à perdre les quelques kilos que j'ai entassé depuis ces dernières semaines... Je rentre chez moi et je fonce sous la douche, le miroir m'appelle mais je n'ose même pas le regarder, de peur de voir un monstre. Alors je met l'eau à couler et plonge dans l'eau. Immobile, je reste là de longue minutes en ne pensant à rien, le regard dans le vide comme si le temps c'était arrêté. Or ce n'est pas le cas, l'heure tourne et il ne me reste que très peu de temps avant mon rendez-vous. Je m'active de nouveau et camoufle mon visage pitoyable avec le tube de fond de teint. Je finis en vitesse et descend au parking. Sur la route, ma concentration me joue des tours. Je ne compte plus le nombre de feu que j'ai grillé ou le nombre de piétons que j'ai fallit renversé. En arrivant le parking est vide, désert. Heureusement sinon combien de personnes seraient mortes sous les roues de ma voiture? Je sors et me dirige vers ces grandes portes qui m'impressionnent.

C'est elles qui vont marquer la fin. La fin de ce calvaire, de ces angoisses. Mais aussi la fin de leur existence, le début des souvenirs. Il ne sera maintenant plus que de leur présence, de leur visage sur les photos.