Rencontre hasardeuse [TERMINÉ]

Chapitre 1

La peur, une douleur aiguë, puis plus rien.

Je me réveillai sur le pont d'un bateau, une douleur lancinante en travers de la tête. Je regardai autour de moi sans comprendre où je me trouvai. Il me semblait pourtant que je m'étais endormie dans le lit confortable d'une auberge, bien que mes souvenirs soient très flous, mais me retrouvai soudainement allongée sur un sol dur. Je me redressai et remarquai que je n'étais pas seule. D'autres filles, qui semblaient être âgées de 15 à 25 ans, me regardaient d'un air inquiet. L'une d'elle, menue et brune, avec d'adorables yeux noisette, se rapprocha.

- Est-ce que ça va ? demanda-t-elle.

Est-ce que ça allait ? Pas vraiment non, ma tête me faisait horriblement mal, et j'étais complètement perdue. J'hochai cependant la tête, incapable de prononcer un mot.

Mais où suis-je ? Qu'est-ce que je fais ici ?

La jeune fille me sourit, et reprit la parole :

- Je m'appelle Alice. Merci de m'avoir défendue. Et je suis désolée qu'il t'ait frappée...

Elle avait réellement l'air peinée. Je ne comprenais pas. Je l'avais défendue ? On m'avait frappée ? Mais que racontait-elle ?

Alice resta un instant à me regarder et, devant mon air surpris, continua, hésitante :

- Tu... tu te rappelles m'avoir défendue ?

Je fis non de la tête. Honnêtement, je ne me rappelai de RIEN. Rien de rien, ni sur les évènements, ni sur moi-même.

La petite brune regarda sa voisine et chuchota d'une voix paniquée :

- Il l'a frappée tellement fort, elle en est devenue amnésique. Que devrions-nous faire ? Puis d'une voix plus forte, elle continua : Nous sommes sur un bateau pirate. Ils ont enlevé toutes les filles qu'ils jugeaient « de bonne qualité » pour ensuite les vendre au plus offrant...

Elle eut un petit rire nerveux. J'aurais aussi pu rire devant l'énormité de ce qu'elle me racontait tant cela me paraissait absurde.

Un bateau pirate ? Un enlèvement massif ? N'importe quoi.

Je regardai les autres filles une à une, comprenant lentement, à leur tête, que c'était loin d'être une blague.

Je soupirai. Je n'aurais su expliquer pourquoi, mais j'eus l'impression que cette situation ne me concernait pas. Comme si j'étais là totalement par erreur.

Des pas lourds se firent entendre, et je vis toutes les filles se figer. Je tournai la tête vers la droite et aperçus un homme immense s'approcher de nous, l'œil mauvais.

- Ah tiens, la demoiselle est réveillée, dit-il à mon intention d'une voix gutturale. Je t'ai peut-être pas tabassée assez fort ?

Il rit d'un rire moqueur.

Ainsi donc c'est cette brute qui m'a défoncé le crâne ?

Il ne se formalisa pas une seule seconde de mon manque de réaction, et continua à rire. J'ignorai ce qu'il trouvait drôle dans cette situation, mais je n'avais pas spécialement envie de me retrouver avec une seconde bosse sur le corps, je préférai donc reporter mon attention ailleurs.

Et c'est là que je le vis. Un sous-marin jaune canari était tranquillement à la surface de l'eau et semblait naviguer vers nous.