Chapitre 10 - Escapade nocturne

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Dans le chapitre précédent : après son entrevue avec Dumbledore, Clara ne pense plus qu'à une chose : récupérer la lettre de sa mère.

***

Cette idée m'obsédait de plus et je ne pensais qu'à une chose : récupérer la lettre de ma mère. Je ne savais pas pourquoi, mais il me la fallait. C'était... comment dire... vital. J'en avais besoin. Cette idée me hanta toute l'après-midi au point que je ratais ma potion et que je faillis tomber de mon balai en Cours de Vol. Le soir venu, je ne pensais qu'à ça. Et dans la Grande Salle, je ne mangeais quasiment rien, tourmentée par cette obsession. J'aurais été incapable d'expliquer ce besoin. Mais il fallait que je la récupère. Cette nuit.

J'échafaudais donc un plan dans ma tête. Naomi me trouva l'air bizarre et me demanda si j'allais bien.

Il fallait que je sorte du dortoir, cette nuit, et que j'aille récupérer ma lettre dans le bureau de McGonagall. Je maîtrisais bien le sort             " Alohomora ", mais je doutais fortement que cela suffise à ouvrir le bureau d'un professeur. Toute la soirée, je me creusais la tête, quand, enfin, je trouvais un moyen. Seulement, il me fallait un allié.

Assise dans un fauteuil en velours vert de la Salle Commune, je regardai les Serpentards autour de moi. Il y avait bien Naomi, mais je me dis qu'elle ne voudrait pas enfreindre le règlement, d'autant plus que je soupçonnais que c'était elle qui avait parlé de la lettre au professeur. Je parcourais la salle du regard. Je connaissais quelques personnes qui pourraient peut-être m'aider, notamment un 3ème année du nom de Charlie qui était très sympathique et assez dédaigneux du règlement, mais je ne me voyais pas lui demander de m'assister.

Soudain, mon regard se posa sur Drago. Bien sûr. C'était à lui que j'allais demander. Je m'avançais donc vers lui. Il bavardait avec Blaise Zabini.

- Drago...

Il tourna la tête vers moi et leva un sourcil interrogateur.

- Je peux te parler... En privé ? fis-je en désignant Zabini.
- Deux minutes, s'excusa mon cousin auprès de son ami.

Je l'entraînais un peu à l'écart et demandai, le cœur battant :

- Est-ce que... Tu penses que tu pourrais m'aider à... à récupérer ma lettre ? Dans la salle de McGonagall ?

Le petit Malefoy m'adressa son sourire en coin teinté de mesquinerie avant de répondre :

- C'est quand tu veux.
- Cette nuit ?
- Pas de problème. T'as un plan ?
- Oui, j'ai besoin qu'on soit deux pour récupérer la clé de la salle.
- Minuit, dans la Salle Commune ?
- À tout à l'heure.

Je retournai voir Naomi, encore un peu tremblante, mais le sourire aux lèvres. Mon cousin allait m'aider et j'allais récupérer cette précieuse lettre.

Nous décidâmes de monter nous coucher.
Je fis semblant de dormir pendant un temps qui me parut durer une éternité et quand, enfin, l'horloge indiqua minuit, je me vêtis d'une cape et je descendais.

Drago n'était pas là. Il a peut-être simplement du retard, me dis-je. Il a sûrement oublié. Ou peut être qu'il s'est moqué de toi, tout à l'heure. J'attendis donc encore quelques minutes et finit par m'endormir dans mon fauteuil.

- Clara, me chuchota une voix dans l'oreille.

Je sursautai. C'était Drago. Il était venu. Je lui souris et me levai.
Sans dire un mot, nous ouvrâmes la porte de la Salle Commune et nous nous retrouvâmes dans le couloir. 

- Je t'explique, dis-je en chuchotant. On va aller prendre la clé dans le bureau de Dumbledore, je connais le mot de passe et...
- J'ai réfléchi, me coupa mon cousin, et j'ai une meilleure idée. Suis-moi.

J'étais plutôt étonnée, mais je suivis Drago sans rien dire. Il m'entraîna dans une partie du Château où je n'avais quasiment jamais mis les pieds. Nous marchions, seuls. Poudlard était endormi, calme et silencieux. Seuls nos pas résonnaient dans les couloirs vides.

Au bout de trois ou quatre minutes à déambuler dans le château, Drago m'indiqua une petite porte par laquelle je pouvais tout juste passer ma tête.

- Regarde ça, Clara, me fit mon cousin, son sourire narquois sur le visage.

Il ouvrit la porte et en sortit une sorte de tuyau argenté, qui devait faire environ la taille de mon pouce. Il regarda l'objet avec contentement, comme un jouet désiré depuis longtemps qu'on peut enfin utiliser. Il le contemplait, le retournant dans tous les sens.

- Qu'est-ce que c'est ? demandai-je, intriguée.
- C'est mon père qui me l'a donné avant que j'entre à Poudlard. Il m'a dit de ne le montrer à personne et de ne m'en servir que si j'en avais vraiment besoin. Je l'ai caché ici...
- Et ça sert à quoi exactement ? fis-je, un peu sarcastique.

Drago leva les yeux vers moi et, toujours avec son sourire arrogant, répondit :

- Ça peut ouvrir n'importe quelle serrure.

Je ne dis rien, mais je souris à Drago qui me rendit mon sourire, mais pas son habituel sourire en coin, un vrai sourire franc qui voulait dire " Je tiens à toi. " Je fus très touchée, je ne savais pas vraiment pourquoi, mais je me doutais qu'il était rare que Drago Malefoy s'attache à quelqu'un.

Sans rien ajouter, nous nous dirigeâmes vers le bureau de McGonagall. J'avais le cœur battant. Et si on se faisait prendre ? Que nous arriverait-il ? Je n'osais pas partager mes craintes avec mon compagnon, qui avait l'air totalement détendu.

Enfin, nous arrivâmes devant la porte. Je fus prise d'un sentiment d'excitation intense en pensant que la lettre de ma mère était juste derrière cette porte.

Drago inséra le tuyau dans la serrure, et je regardai avec fascination le tuyau changer de forme et s'adapter tout seul à la serrure. Il y eut un déclic et la porte s'entrouvrit. Mon cousin et moi échangeâmes un regard d'excitation.

Tout s'était bien passé jusqu'à présent. Nous pénétrâmes silencieusement dans la pièce. Je marchais en faisant le moins de bruit possible vers le bureau. Soudain, j'entendais des bruits de pas lointains. Je sentais mon coeur battre dans ma poitrine. Drago surveillait. Entendait-il ? J'étais peut être simplement paranoïaque ?

J'arrivais devant le bureau. Il n'y avait presque rien dessus, sinon une plume et quelques parchemins. Je réalisai avec effroi que les bruits de pas se rapprochaient, et il me sembla que Drago entendit également.

Vite, j'ouvrais le premier tiroir et mit tout sans- dessus-dessous, les plumes, les parchemins, les objets quelconques, mais rien qui ressemblait à ma lettre.

Les bruits de pas approchaient.

- Clara... murmura Drago, l'air affolé.

J'ouvris le second tiroir. Ma lettre. Vite. Je cherchais.

C'était tout près, à présent.

Oui ! Je la trouvais enfin. Elle était là. Je la pris et refermais les deux tiroirs. Je remarquai avec soulagement que les bruits de pas s'étaient arrêtés. Mais quand je relevais la tête, je vis que nous n'étions plus seuls dans la pièce...

SANG-PUR 🖤Où les histoires vivent. Découvrez maintenant