Chapitre II

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Tout autour de moi était immense, je me sentais pareil à une fourmi dans une maison de poupée. Marguerite se tenait près de moi, attendant que je reprenne mes esprits. J'avais soudain l'impression qu'elle avait l'air plus humaine, elle avait perdu sa couleur de peau blanche comme la porcelaine.

Il ne m'avait pas fallu beaucoup de temps pour comprendre que l'endroit où nous étions arrivées n'était autre que ma propre chambre de bonne. Ce qui m'avait mis la puce à l'oreille était les dessins sur la porte. Chacune de mes amies avaient marqué un petit mot sur cette porte lors de mon déménagement pour me souhaiter bonne chance dans la réalisation de mon rêve. C'était il y a 2 ans et demi et j'avais perdu de vue la plupart d'entre elles. J'eus un pincement au cœur en pensant à toutes ces filles qui avaient fait partie intégrante de ma vie et que je ne voyais plus. Je me mettais en tête de les retrouver au retour de ce mystérieux voyage. Marguerite qui commençait à s'impatienter me tendit une pièce de monnaie que je reconnaissais immédiatement.

- Elle aussi a rapetissé ??demandais-je.

- Bien sur ! On ne peut évidemment pas se balader avec une clé qui fait 5 fois notre taille dans la poche.

- Cela paraît évident, répliquais-je ironiquement en levant les yeux au ciel.

Marguerite haussa les épaules et avança vers ce qui était à la base mon meuble à chaussures mais qui vut d'ici ressemblait plutôt au plus grand gratte-ciel de New-York. Je la suivais et plus j'avançais plus il faisait sombre. En me retournant, j'aperçus un fin liseré de lumière. Je continuais de marcher en arrière jusqu'à voir la lumière disparaître, c'était comme si j'assistais à un coucher de soleil en pleine journée, quand je me pris Marguerite qui s'était arrêtée en face de ce qui semblait être une porte en bois massif.

- Tu peux pas faire attention. Regarde un peu où tu marches !

- Excuse-moi mais on n'a pas tous une vision infrarouge !

- Infra-quoi ?

- Laisse tomber, dis-je en levant les yeux au ciel.

Le comportement de Marguerite m'énervait au plus au point, je la trouvais hautaine et je voyais qu'elle prenait un malin plaisir à me voir paniquer pour toutes ces choses qui semblaient être son quotidien.

- À partir du moment où tu passes cette porte tu dois être consciente du fait que tu ne pourras parler à personne de ce que tu vas voir sans la permission du Grand. Ne fixe personne, nous, les Moms, nous sommes très susceptibles et paranos.

- Ça je le sais déjà.

Marguerite ne releva pas ma remarque. Elle prit cette réponse pour un accord et ouvrit la porte.

C'était comme rentrer dans une de ces salles de bal dans les châteaux comme Versailles. On ne voyait presque pas le plafond tant il était haut. Je ne sais combien de temps j'ai passé la tête levée vers le ciel. Marguerite me tira de mes pensées d'un coup de coude dans les côtes. En regardant devant moi, je voyais une immense rue passante complètement bondée qui descendait vers un grand bâtiment que je n'arrivais pas à distinguer. Je n'avais jamais rien vu de comparable. Bizarrement, tout le monde était habillé comme dans mon monde. Il n'y avait que Marguerite qui faisait tâche avec sa robe de velours verte et ses dentelles, ce que je ne manquais pas de lui faire remarquer.

- J'étais en mission, je te rappelle.

- En mission pour quoi et pour qui ? Emmener une fille que tu ne connais ni d'Ève ni d'Adam pour la transformer en fourmi pour qu'elle accomplisse, je cite, « son destin ».

- Je ne peux pas t'en parler maintenant, pas en pleine rue avec tout ce monde autour mais je te promets qu'une fois au QG, je t'expliquerais tout.

- Tu as plutôt intérêt sinon finie toute cette histoire, je rentre chez moi.

Le monde des MomsWhere stories live. Discover now