Entre deux services | Antoine Griezmann

7. Proximité

1h35
Lorélia Roden

Nous sommes toujours au bord de la piscine, lui les pieds dans l'eau, moi assise en tailleur. Nous ne bougeons pas. Je n'ai pas envie de briser ce moment précieux. Je capte la respiration d'Antoine, qui est bien plus douce de la mienne, et je tente de prendre le même rythme. Au bout de quelques inspirations, j'y arrive et cette harmonie entre nous deux me plonge dans le sommeil.

— C'est une chance en or que tu puisses travailler là-bas

C'est ces paroles d'Amélia qui occupent mes dernières pensées avant que Morphée ne m'attrape. Quand elle m'a dit ça, je ne pensais pas que ce serait aussi juste.

1h40
Antoine Griezmann

Je me décroche de mes pensées, cette superbe soirée a fini en discussion à cœur ouvert et je pense que nous en avions besoin tous les deux. Je décide de tourner lentement la tête vers elle et je la vois endormie sur mon épaule, seul mon bras l'empêche de tomber. Elle a l'air vraiment épuisée, je ne veux pas la réveiller. Je décide de la faire basculer et la porter, jusqu'au salon. Je veille à ce qu'elle ne tape pas la baie vitrée lorsque je pénètre dans le salon. Je la dépose sur le canapé, et lui dépose une couverture attrapée rapidement. Avant de partir, je la regarde une dernière fois. Elle a l'air si paisible, beaucoup moins tourmentée lorsqu'elle dort. J'éteins toutes les lumières avant de partir me coucher à mon tour.

10h50
Lorélia Roden

J'ouvre les yeux péniblement. Le soleil me les détruit, il est si fort. Où est-ce que je suis ? Il est quelle heure ? Je réalise enfin que je suis dans le salon d'Antoine. Je déverrouille mon téléphone qui était resté dans ma poche : 10h51. Ça craint. Je me lève immédiatement, mais je suis arrêtée par un raclement de gorge derrière moi.

— Bien dormi ? me demande la voix dans mon dos.

Je me fige.

— Euh oui, je suis désolée de m'être endormie comme ça hier soir, dis-je très doucement, encore incertaine de ce qu'il se passe.

— Ce n'est pas grave, tu as eu raison, c'était épuisant de se livrer de cette façon, me répondit-il Tu n'as pas à te préoccuper de moi jusqu'à ce soir, je ne serais pas là de la journée, je dois enchaîner interview et rendez-vous, je serais là vers 20h »

— D'accord, je préparerais le repas pour cette heure-là alors, répondis-je avant de le voir disparaitre dans le couloir qui relie le salon à la cuisine.

Je repars en direction de ma dépendance pour me doucher, me changer et me rendre un peu plus présentable. En me regardant dans le miroir, je me rappelle que maquillage et pleurs ne sont pas réellement amis. Et dire qu'Antoine m'a vu comme ça sans avoir peur.

20h25
Lorélia Roden

Alors que j'attendais Antoine dans le salon tout en lisant un livre, j'entends le bruit d'une voiture à l'extérieur, signe qu'il arrive. Je me lève pour aller dans la cuisine, et je le vois surgir par la porte d'entrée.

— Hey, désolé du retard, fichus rendez-vous, je vais me doucher rapidement, je fais vite, s'excuse-t-il tout en montant les escaliers à toute vitesse.

J'entends l'eau de la douche commencer à couler, et je décide de préparer les assiettes directement, et de les placer sur la table de la salle à manger, afin que tout soit prêt quand il reviendra. Il réapparaît quelques minutes après, uniquement vêtu d'un short et de sa serviette sur les épaules. J'aurai presque oublié qu'il était footballeur, mais il me le remémore bien.