Destin tragicomique

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Jane Jonas était sortie de son compartiment pour se rendre dans le wagon restaurant. Cela faisait plusieurs heures qu'ils étaient dans ce train et tous deux n'avaient pas reparlé, Ward se plongeant dans son travail et Jonas dans son avenir. Cependant, quand elle était revenue, elle avait la mine sombre et son compagnon l'avait tout de suite remarqué, étant d'une nature curieuse, il laissa les documents qu'il lisait de côté et se mit à identifier toutes informations pouvant l'aider à définir ses tourments.

Prenons les faits, l'incident avait forcément dû se passer entre son départ et son arrivée.

Merci Sherlock, tout le monde aurait pu le remarquer.

Mais cela s'était passé au wagon restaurant, après son repas. Si cela s'était passé durant l'allée, elle n'aurait sûrement pas été d'humeur à penser à donner un pourboire au serveur, le repas est compris dans le billet et elle est revenue avec moins d'argent dans son porte-monnaie.

Mais cela ne s'était pas non plus passé lors du trajet du retour, elle n'aurait pas eu le temps de reprendre contenance et d'afficher un visage neutre.

Pendant qu'il raisonnait (le constat fait précédemment ne lui ayant pris que quelques secondes, même si dire cela était un euphémisme), sa compagne de train était perdue dans ses souvenirs, en train de se remémorer la scène passée.

<<Vous êtes mademoiselle Jonas n'est-ce pas ?>>

Elle était occupée à donner un pourboire au serveur et fit comme si elle n'avait pas entendu.
Mais l'inconnu était borné, il s'assit en face d'elle sans son autorisation.
Dieu sait qu'elle détestait ce genre de personnes, en même temps qui ne le ferait pas ? Des personnes attirées par le morbide, des curieux qui s'occupaient de choses ne les concernant pas, ils étaient malsains.

<<Excusez-moi, vous êtes bien mademoiselle Jonas ? >>

À ton avis sombre demeuré...

Elle aurait pu lui dire cela, elle se contenta de sourire, son habituel sourire aimable

<<Je suis l'une d'elle effectivement
- Il faut dire qu'il n'en reste plus beaucoup>>

Et il rit de sa remarque à gorge déployée. Blessant, voilà ce qu'il était. Elle ne savait pas ce qui l'ennuyait le plus: les personnes au surplus d'empathie, ceux qui ne savaient que dire, ou bien les raclures comme l'homme en face d'elle.

Puis elle vit que cet homme enregistrait toutes ses paroles dans un de ces boîtiers révolutionnaires pour l'époque. Journaliste conclut-elle, ou simple charognard payé pour recevoir des informations. Elle se leva donc, récupéra l'objet masqué par une serviette et le jeta par la fenêtre. Tout cela si rapidement que le volé n'eut même pas le temps de protester, et pendant toutes ces actions, l'aimable et chaleureux sourire de Jane ne l'avait pas quitté. Elle s'inclina ensuite légèrement en signe d'au revoir, toujours devant les yeux ébahis de cet homme et partit sans demander son reste.

Le silence était pensant mais Ward n'osait pas la déranger. Jane soupira alors longuement, enfin sortie de ses pensées, et toujours sans un regard pour Archibald, elle lui adressa la parole

<<Arrêtez de me fixer ainsi, cela me met mal à l'aise>>

Il n'obéit pas et plus aucune parole ne fut prononcée durant le reste du trajet.

Futur incertainTempat cerita menjadi hidup. Temukan sekarang