43.Viol sentimental

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-Wilson.... Ton... Ton visage...

-Tu avais promis de ne pas en faire tout un plat ! Dit-il en tournant la tête pour que je ne voie plus son visage.

-D... Désolé.

Derrière la couche de maquillage, se trouve une énorme cicatrice couvrant la moitié gauche de son visage, son œil gauche étant blanc, je suppose qu'il est aveugle de cet œil. Il me dit :

-Je sais... C'est horrible.

-J'ai jamais dit ça.

-Mais tu le penses très fort.

Il retourne dans son appartement et je le suis en fermant la porte derrière moi.

Il s'assied en boule dans son canapé et je me mets à ses côtés. Je lui demande :

-Comment... comment tu t'es fait ça ?

-On devait parler de tes problèmes. Pas des miens.

-Ça peut attendre.

Il prend un coussin qu'il sert dans ses bras et me dit :

-C'est... De l'acide. On m'a jeté de l'acide au visage quand j'avais sept ans.

-QUOI?! Pourquoi ? !

Il soupire et plonge sa tête dans l'oreiller. Ses mains commencent à trembler comme si le simple fait de se remémorer ce souvenir le plongeait dans un cauchemar éveillé.

Il inspire un grand coup et me dit :

-Je... J'avais sept ans... C'était en automne... J'étais dans une école privé de bourges. Normalement, une servante devait venir me chercher tout les jours, mais ce jour-là, elle ne pouvait pas car elle était malade. Mon père devait donc venir me chercher... Il était en retard... Après une heure d'attente dehors dans le froid, j'avais compris qu'il m'avait oublié, alors j'ai décidé de rentrer seul. Mais, à peine quelques rues traversées, que je me fais kidnapper. Je me souviens plus trop comment ça s'est passé, car tout est allé très vite. Une voiture qui s'arrête brusquement devant moi, une personne qui en sort, un mouchoir sur mon visage et je m'endors. Je me réveille quelques heures plus tard dans un lieu inconnu, attaché à une chaise, entouré d'adultes que je ne connais pas et face à une caméra. Ils...Ils me disaient que je devais regarder la caméra et dire à mon père à quel point je suis apeuré, désespérer et triste et que pour me sortir de cette situation, mon père devait leur donner cinquante mille euros. Tu sais... Comparé à tout l'argent qu'a mon père, cette somme ne représente rien. Mais il a refusé.

À cette dernière phrase, la voix de Wil craque. Il tente de le cacher, mais je vois bien que des larmes se forment au coin de son oeil droit. Il ajoute :

-Je suis resté plusieurs jours avec ces gens et quand ils ont appris la réponse de mon père, ils étaient furieux. Ils ont donc décidé d'augmenter la pression... Au début, ils voulaient couper un de mes doigts et l'envoyer à ma famille en guise de menace et , au finale, ils se sont dit que ça n'étais pas assez suffisant et qu'il fallait quelque chose de plus... visible. Ils ont allumé la caméra et... Ils ont tourné une vidéo... Une vidéo dans laquelle on voit un enfant de sept ans hurler de peur, implorer ses ravisseurs de ne pas lui faire de mal, puis recevoir un verre d'acide sur le visage... Le tout suivit de dix minutes de hurlement et des images de mon visage en train de se dissoudre... Comme ils savaient qu'avec cette vidéo, mon père céderait, ils ont augmenté le prix de ma libération à quatre-vingt mille euros. Mon père...ne voulait pas payer. Même avec la vidéo et tout le reste... Si il a fini par payer, c'est seulement pour son image. Car ça lui donne une image de mauvais père et aux yeux du publique, un mauvais père est un mauvais dirigeant. Il ne m'a pas libéré parce qu'il aime son fils... Juste pour sa putain d'image... A ses yeux, je vaux moins de cinquante mille euros. Ça peut paraître énorme dit comme ça, mais... Donner une valeur à un humain... C'est horrible. Je me sens comme un esclave ou un animal...

Pesanteur : Tome 2Where stories live. Discover now