Chapitre 52 - Les Chasseurs de l'Ombre

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Il y eut un petit instant de surprise puis tous les Chasseurs de l'Ombre rabaissèrent précipitamment leur masque, dégainèrent leurs armes (ou ustensile de cuisine) et se mirent en position de combat.

– Où sont Margotille et Calidon ? tonna Églandine, le Glaive pointé en avant. Et qu'avez-vous fait d'eux ?

- Rien du tout ! répondit le chef, celui avec le couteau à pain brandi devant lui. On est justement à sa poursuite parce que vous l'avez laissé filer !

Églandine jeta un coup d'œil sur les sandwiches aux patates tombés dans la précipitation et la poussière. Ce n'était pas le genre d'occupation qu'elle imaginait de la part d'enleveurs d'enfants et d'assassins d'orphelin. Ça avait même l'air d'une activité tout à fait normale. Et à première vue, il n'y avait aucun prisonnier dans le coin.

– Assez. Je vous le répète une dernière fois et n'essayez pas de me mentir : où sont les enfants ? On sait que c'est vous qui nous avez drogués pour venir quand on dormait. On a trouvé ça, grogna la jeune femme en brandissant le minuscule crâne entre ses gros doigts.

- Mon bouton ! couina l'un des guerriers, celui avec le pantalon mal fermé qui glissait lentement sur ses genoux.

– Idiot, tu nous as fait repérer, rouspéta le chef avant de s'adresser à Églandine. En effet, nous sommes passés pendant votre sommeil mais la petite s'était déjà enfuie avec son frère. Vous n'auriez pas appris notre présence si tout le monde avait suivi les ordres à la lettre.

– Mais c'était vraiment pressant... gémit le mal-boutonné.

Ses acolytes le foudroyèrent du regard, il baissa piteusement la tête.

– Nous ne vous avons pas drogué, assura le chef. Vous etiez déjà endormi quand nous sommes passés.

– Alors qui ? Le menaça l'héroïne de son glaive.

– Mais elle ! Margotille ! s'écria-t-il comme d'une évidence. Comment pouvez-vous êtes aussi stupide et ne pas voir dans son jeu ?

– Quoi ? Mais non, c'est absurde ! répliquèrent les vertueux compagnons d'Églandine.

– C'est vous qui l'êtes de ne pas comprendre !

– Jamais elle ne ferait ça !

– Mais bien sûr que si !

– Alors là, si vous croyez qu'on va vous croire !

– Bandes de héros idiots !

– Vous nous prenez pour des crétins ou quoi ? Je vais vous péter la gueule, moi ! s'égosilla Basine en agitant les poings.

– Ah ouais ? J'aimerais bien voir ça ! rétorqua celui qui était maintenant en slip.

– Moi je vous crois, trancha Grimug au milieu des exclamations.

Églandine s'aperçu que contrairement à tout le monde, la gobeline était calme. Elle baissa son arme.

– Bon, on est tous à cran, là. Au lieu de se crier dessus jusqu'à ce qu'on finisse par s'étriper, on va essayer de tirer ça au clair.

Le chef plissa les yeux, pas sûr de savoir s'il s'agissait d'une ruse ou d'un geste de paix. Elle rengaina son arme et s'assit sur une souche. L'atmosphère se détendit un peu.

– Je suis Églandine, la Porteuse du Glaive des Mille Prodiges, l'Héroïne de la Prophétie, etc. Je parcours tous les royaumes à la recherche d'un Maître du Chaos ou d'un Seigneur des Ténèbres à arrêter. Voici mes compagnons : l'orphelin Pierrot, les princes Pierrick et Rigold, la princesse Basine, la... boulangère Livia, la gobeline Grimug et la licorne Cadichon.

Églandine, le Magicien, la Princesse et les tonneauxWhere stories live. Discover now