14 - Le clou du spectacle

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Déprimé par tous nos efforts sans aucun résultat, je marche péniblement à côté de Shouto. Cela fait un mois que Kacchan a été attaqué, et qu'il a perdu son alter. Un mois que la police et les héros nous tiennent à l'écart de cette affaire, malgré notre motivation et nos capacités. Dans la presse, ils parlent souvent de cas similaires à celui de mon ami d'enfance. Des baisers forcés, de portails dans lesquels les gens apparaissent et disparaissent... Ce criminel sévit encore, et il n'est pas prêt d'arrêter vu à quel point on avance dans notre enquête. D'accord, nous n'avons pas encore notre licence de super-héros, que ce soit la provisoire comme la définitive... Mais c'est notre futur boulot ! On devrait pouvoir participer ! Je soupire et mets mes mains dans mes poches. En plus de toute cette histoire, les examens approchent. Kacchan est plus irritable que jamais, les révisions sont plus intenses. Personne ne veut être mis sur la touche. On va souvent réviser à la bibliothèque, avec Ochako et Tenya. Cependant, Shouto ne vient pas réviser avec moi. Il préfère probablement la présence de Momo. Je le vois tout le temps avec elle ces temps-ci, et ça contribue à rendre mon humeur plus maussade. Du coin de l'œil, je vois Shouto réfléchir, ses deux doigts tenant son menton. Il semble dans la lune, et j'abandonne ces pensées remplies de jalousie. Après tout, c'est moi son petit-ami, pas elle. Ce n'est pas elle qui lui fait l'amour, et qui se réveille le matin dans ses bras. Regonflé à bloc et ma bonne humeur de retour, je décide d'interpeller mon petit-ami, histoire qu'il ne rentre pas dans un poteau par inadvertance.

« Tu as encore l'air ailleurs, Shouto. »

Il redresse sa tête et plonge son regard dans le mien. Ah, j'adore quand il me regarde. Je peux voir tout le charme de ses pupilles, toutes les nuances des couleurs présentes dans ses yeux. Un petit sourire se dessine sur ses lèvres, et là, tout de suite, j'aimerais tant l'embrasser.

« Je songeais juste à la liste des courses.

- Oh. Eh bien, il me semble qu'il nous faut juste de quoi manger et du papier toilette, non ?

- Oui, mais de quoi manger, c'est assez vague...

- On verra bien ce dont on aura envie à l'intérieur ! »

Je l'entends soupirer, et je profite de sa capitulation pour l'entraîner joyeusement dans le magasin. Je lance un grand bonjour au vendeur, qui m'ignore presque, et je me dirige vers les rayons en chantonnant. Oh des avocats ! J'adore les avocats. Avec du saumon, c'est trop trop bon. Et puis on peut en faire du guacamole aussi, j'adore le guacamole. Je les touche pour voir s'ils sont mûrs, car s'ils ne le sont pas, ils sont durs et c'est presque impossible à manger. Puis, je porte mon regard sur le prix et, avec toute la peine du monde, je repose ces fruits géniaux. Choqué et déçu. Bon, le prix s'explique probablement par la saison dans laquelle on est... Mais c'est du vol quand même ! C'est inadmissible ! L'industrie des avocats nous ment !

Je me dirige vers les carottes, toujours aussi triste à cause du prix des avocats. Les carottes, elles, sont toujours bonnes et abordables, elles. Alors que je fulminais dans mon coin, jurant sur le monde entier que je ferai la guerre aux avocats capitalistes, une voix d'enfant me fait sortir de ma torpeur.

« Monsieur Midoriya Izuku ? »

Je me retourne et voit un enfant, brun aux yeux sombres, me regarder. Il semble nerveux, si bien qu'il froisse le bout de papier qu'il avait avec ses doigts, sous le coup de l'émotion. Mais laquelle ? La colère, la peur ? Je me mets à genoux devant lui pour être à sa hauteur, et lui fais un grand sourire. Une odeur bizarre me chatouille le nez, mais ça ne doit pas être grand-chose. À son âge, je ne voulais jamais me laver... Parfois, je faisais couler l'eau de la douche pour faire croire à ma mère que je me lavais. Etrangement, ça ne marchait pas.

「Born to be a hero」Where stories live. Discover now