Chapitre 20: Inaccessible

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Mardi. 9h30.


Une semaine était passé et Enzo dormait toujours très mal depuis le match de foot avec l'équipe de Frosffal qui dormait juste à côté de sa chambre, prenant celles des autres pour se les accaparer. Enzo regardait avec nonchalance l'extérieur, il était irrité et Dimitri savait qu'en le voyant irrité, ne valait mieux pas s'en prendre à lui, ce que le prof d'histoire n'était pas censé savoir.


— Monsieur Levalier, j'aimerais votre attention pour mon cours, le réprimanda Gaspard.

— Pourquoi faire ? Votre cours est inutile comme tous les autres. Y'a aucune motivation à faire, à apprendre et à connaître ces faits historiques désuets. Est-ce seulement vrai ces complots, ces abominations qu'on acceptait dans le temps et que ça devint un sujet tabou aujourd'hui ?

— ASSEZ ! Votre insolence m'insupporte, Monsieur Levalier. Je vous pensais plus confiant en vos mains propres. Votre comportement depuis une semaine me déçoit énormément, je m'attendais à beaucoup plus de votre part. Vous aurez une retenue ce soir, annonça Gaspard d'un ton acerbe.


Enzo frissonna et regarda avec nonchalance le prof d'histoire qui le méprisait à présent. À quoi bon s'en inquiéter ? Un de plus un de moins, ça changerait quoi exactement ? Il haussa les épaules et reporta son attention vers l'extérieur. En contrebas, sur les terrains de sport qui faisaient également office de jardin, entourant les trois gros bâtiments, l'équipe de Frosffal s'entraînait avec leur deux surveillants qui criaient sur leur membre dans une hystérie qui déconcerta Enzo. Minho se laissait faire ? 


Le gros dur qu'il avait croisé durant le match et qui ne semblait pas être porter dans son cœur le surprenait. Il siffla d'agacement et reporta ses yeux noirs sur son manuel abrégée d'histoire de la sixième année. Il essayait de lire et de comprendre ce qui était écrit, mais en vain. Son esprit vagabonda et il mit sa tête entre les pages jaunis du manuel. Il dormit sous l'exaspération de Gaspard qui le regardait du coin de l'œil.


— Bien, la cloche ne devrait pas tarder à sonner, mais avant que vous ne sortiez, j'aimerais vous rappelez qu'il y a un concours dans l'établissement qui s'organisme à partir de Jeudi. Je vous rappellerais les consignes d'ici la fin de la semaine puisque je suis votre enseignant principal et le seul juge pour le concours, déclara-t-il.


La clocha sonna sous les appréhensions des étudiants qui ne faisaient que parler de ça depuis plusieurs semaines. Dimitri secoua Enzo pour le réveiller en se moquant de lui et ils quittèrent tous la salle de classe. Dimitri et Enzo parcoururent les couloirs remplis et Enzo vit le ballon de foot à ses pieds. Un jeune homme de l'équipe de Frosffal arriva vers lui pour prendre le ballon.


— Merci de l'avoir réceptionné, euh, Enzo, c'est ça ?

— Oui, comment tu—

— Notre capitaine n'arrête pas de parler de toi. Ça fait plaisir de voir que tu lui portes de l'estime. Ça fait longtemps qu'il n'avait pas eu un joueur à sa hauteur. Oh sans te vexer Dimitri, dit le joueur.

— Non ça va. Enzo à tout les droits de se faire des lauriers par l'équipe adverse, hein, même s'il a perdu contre vous. En passant, le match était génial.

— Oui, ça nous a fait du bien à tous. Nous n'avons pas eu d'adrénaline depuis longtemps.


Dimitri hocha la tête face au joueur qui semblait porter encore un tee-shirt de sport à l'effigie d'un animé de ninja, où le protagoniste avait un habit orange aux cheveux blonds en bataille avec un regard idiot et déterminé, un bandana avec un saut d'un clan au niveau de son front était à l'effigie parfait de son tee-shirt. Le nom de l'animé était marqué en japonais à la diagonale. Son short blanc et noir lui allait à ravir, moulant à la perfection ses cuisses et ses fesses. Ses biceps comme ses pectoraux lui faisaient de l'œil. Et il ne semblait pas laisser indifférent son interlocuteur.


— Et tu es ?

— Makoto. Je suis le frère jumeau de Juuya.

— Oh ! C'est mignon des jumeaux ! s'extasia-t-il.


Alors qu'une amitié se formait entre les deux, Enzo regarda Dimitri blasé. Il savait que Dimitri se lançait sur la voix de la séduction. Il ne connaissait pas réellement Dimitri que depuis l'avant-match, il y a trois semaines, mais comme s'ils s'étaient faits pour s'emboîter, ils se connaissaient à présent par cœur. Ils avaient plusieurs points communs ce qui l'avait assez étonné. Enzo avait toujours été reclus des autres camarades de sa classe et hors-classe à cause de l'influence de Guidever qui le bouffait de l'intérieur.


Enzo quitta promptement son ami qui resta auprès de Makoto et courra avec lui jusqu'à leur terrain. Sa blessure était partie au bout d'une semaine de repos. Il ne ressentait plus que l'excitation de ressentir à nouveau cette bouffé de chaleur qui le prenait, cette adrénaline qui l'envahissait une fois qu'il courrait, cette liberté qui le parcourrait lorsqu'il touchait le ballon de son pied droit. Dimitri se sentait moins emprisonné et moins dépendant d'Enzo au bout de cette semaine de repos, ce qui gonflait son cœur de joie. 


Ce n'était pas parce qu'il ne supportait pas la présence de son ami turbulent, non loin de là, mais il ne supportait pas qu'il doive quelque chose en retour, il ne supportait pas les dettes et encore moins le fait d'avoir abandonné son titre de capitaine lors du match qu'il attendait le plus. Mais, il avait ravivé cette sensation en Enzo et il était heureux de s'en être fait un ami, bien que ses paroles la vieille au match n'était pas très friendly, mais plutôt plan d'une nuit. Il avait vite oublié ce détail et le malaise reprit de lui-même, l'envahissant et le faisant frémir de peur. Est-ce qu'Enzo ressentait à nouveau ce malaise ? Est-ce qu'il interprétait mal cette nuit ? Toutes ces sensations le chamboulaient et il ne savait pas qu'Enzo ressentait les mêmes choses que lui, mais pour un homme inaccessible.


Des cris incessants parvenaient aux oreilles des enseignants qui surveillaient les étudiants à l'extérieur jusqu'à la prochaine heure qui arriva au bout d'une quinzaine de minute. Les étudiants se pressèrent dans les couloirs, se bousculant sans vergogne les uns contre les autres pour savoir lequel allait arriver premier dans la classe. Plusieurs fois le concierge de l'université hurla pour clamer le silence et pour éternuer cette effervescence qui perturbait les parois de l'université Val-De-Rosey.

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