Chapitre 2

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11h20, Lundi 10 Juin

Hotel Bellagio, 3600 S Las Vegas Blvd

Las vegas


Dans le bureau du père, il y a une dizaines de mannequins de couture, des coffres avec des rouleaux de tissus protégés, et un bazar sophistiqué. Arisa est assise dans un coin de la pièce caché par la coupe princesse, très volumineuse, d'une robe rose. Soudain, on entends la porte du bureau s'ouvrir et le père rentre avec des clients. Arisa s'immobilise derrière la robe dans un coin de la pièce d'où elle ne voit rien mais, peut certainement tout entendre. 

- Julien, quel homme es-tu devenu ! Dit Harim enjoué en le prenant dans ses bras. Julien a 20 ans, une barbe de trois jours, grand, mince et musclé. Un parfum épicé. 

- Je ne t'ai pas vu depuis le mariage de notre frère Adriano. Comment vas-tu ? Comment vont tes enfants et ta femme ? 

- Très bien, tout le monde va très bien. Tu travailles pour la famille ? 

- Avocat, banquier et chirurgien. Il feint un sourire. 

- Retournez en Italie, les affaires sont en meilleures santé là-bas. Dit Harim d'une voix posée. 

- Au contraire, elles n'ont jamais été aussi bonne qu'au Japon. Harim lève les yeux. 

- Elles demandent moins de travail en Italie, je sais que le Japon est une mine d'or pour vous mais vous n'avez certainement pas besoin d'autant de pouvoir et d'argent, si ? Poursuit-il en essayant d'être raisonné mais Julien ne semble pas du même avis et deviens plus froid. Donc, tu ne viens pas seulement pour me saluer. 

Il lui indique la chaise du doigt et passe de l'autre côté de son bureau. Ils s'assoient sur des chaises scandinaves bleu foncé. Un grand bureau en bois noble raffinés, aux surfaces vernis, fines épaisseurs, avec retour : une chaise vide où sa femme avait l'habitude de noter les rendez-vous et prendre les appels. 

- Elena est restée à Bellagio. Harim serre le point inconsciemment. Elle aime trop la famille. Il soutient un regard désolé que Julien fait semblant de comprendre. 

- Tu veux que je l'opère. Dit-il d'une voix pas plus grave, en se penchant sur le bureau. 

- Elle ne mérite pas la mort

- Toujours aussi simple, enchaîne t-il avec un sourire en coin. 

- Oui enfin que veux-tu ? 

- La fille de Georges se marie

- Je vois, Harim se tourne sur le côté en direction de son agenda sans enthousiasme

- Tu comprends que tu es le meilleur styliste au monde. Julien essuie son front avec son mouchoir blanc en coton. Harim sourit tendrement. Ou est la commande de la climatisation ? 

- Je crois qu'elle est sur le tabouret près de la robe de soirée rose. Arisa recule jusqu'au mur et s'assoit sur ses talons, pour ne pas le surprendre. Il la voit entourée mousseline de soie rose comme on présente un cadeau, si bandante dans son pyjama satiné pourpre.

Elle retient son souffle en croisant son regard, il sourit malicieusement. Dans un murmure inaudible elle dit " je t'en supplie Julien". 

- Je ne la trouve pas, mais je vais ouvrir la porte. Veux-tu bien ouvrir la fenêtre derrière toi.- Julien, garde un œil sur Arisa.

- Jusqu'où tu veux que j'aille. Dit-il en se tournant brusquement vers Harim, en fronçant les sourcils, quelque peu surpris par cette demande. 

- Je suis vieux, commence t-il en soupirant.

- Tu as 38 ans. Abrège Julien en penchant sa tête sur son épaule, les yeux brillants et un sourire moqueur. Si tu n'est pas vieux, Harim, tu es certainement ringard. 

Harim secoue sa tête pour reprendre son sérieux, la main sur le front. Il pince ses lèvres et reprends son discours sur un ton dramatique. 

- Elle a 17 ans

- Toru aussi, j'ai 20 ans et la joli jeune femme qui m'a accompagné jusqu'ici en a 24. Julien est confus et irrité par le soudain changement d'état d'esprit de Harim. Oserais-tu remettre en question ma morale quand bien même tu sollicite ses services. Julien se détends en se disant que c'est ce qu'il fait aussi en commandant une robe alors qu'il trouve le styliste simple d'esprit. Il pince sa lèvre et baisse les yeux, désolé. 

Pour une fois, on dirait que les deux hommes sont d'accord. Harim se lève de son bureau, passe devant celui-ci en tirant sur sa petite barbe. Il marche un peu, porte deux mannequins vers l'angle de la pièce où se cache Arisa. Il ramasse des sacs qu'il pose sur son bureau. Julien marche dans la pièce, le dos légèrement penché en avant ses pas résonnent dans la chambre, plus que ceux de Harim. 

- J'ai peur que la splendeur de Las Vegas m'empêche de la voir grandir, je suis son père. Justifie t-il en soutenant le regard de son frère.

 - Oui, je vais le faire. Réponds Julien respectueusement en se redressant. 

- Viens, il est l'heure de déjeuner. Harim passe son bras sur l'épaule de Julien, et ils sortent. Arisa sort peu après et cours jusque sa chambre sans se faire voir. Il toque à la porte de sa fille. 

- Prépare toi, on sort déjeuner. Arisa se regarde dans le miroir, c'est la maladie. Elle force un sourire dans le miroir, en se préparant. Une joli robe à la hauteur de la renommé de son père.

Mafia - Affaires FamilialesWhere stories live. Discover now