Don't Forget us

Doing All Right

Londres, Juillet 2019

Je me réveille, il est 9h. Je dois aller préparer le petit-déjeuner, je descends et fais chauffer de l'eau pour le thé et sors quelques biscuits. Pour faire passer le temps, je vais m'habiller et me maquille. Une fois que l'eau bouille, je la verse dans deux tasses de thé et l'apporte à mon mari qui me remercie en me déposant un baiser sur les lèvres. Nous allumons la télé. J'hésite à lire le carnet devant lui, j'en suis quelque peu embarrassée de son contenu. Je refuse finalement de le sortir de sa cachette qui est sous mon fauteuil. Puis je me rends compte que je suis en retard pour ma séance de natation.

- Chéri. Je vais faire un peu de nage, je reviens d'accord ?

- D'accord, à tout à l'heure honey !

Je me dirige vers la salle de sport qui est à quelques rues de ma maison. Vous ne me voyiez tout de même pas comme une grand-mère qui ne faisait rien de ses journées ? Si ? Eh bien non, je suis quelqu'un de plutôt active et malgré mon âge, j'aime bouger et faire du sport ! S'il n'y a pas d'escaliers raides à monter, je me débrouille plutôt bien ! Je me dirige vers la piscine, enfile mon maillot de bain et commence plusieurs séries de longueurs. J'aimais bien faire cela étant jeune et lire ce carnet m'a donnée envie de reprendre la natation. Je faisais des compétitions et j'adorais ça ! Pourquoi avoir arrêtée ? Je l'ignore... Je sors après quelques heures. Il est 13h34. A mon retour, personne n'est à la maison. Je vois un mot sur la table du salon. "Partis rejoindre un vieil ami à une exposition... J'ai préparé le repas, ta part est dans le réfrigérateur. Je rentrerai dans l'après-midi. Love you !" Je souris et range le post-it dans mon album à souvenirs. J'aime bien quand il me laisse de petits mots, c'est mignon. Je profite de ce silence et d'être seule pour sortir le carnet. Où en étais-je ? Je tourne la page. Elle commence ainsi. "29 Juin 1971. Aujourd'hui, mon cher journal, je vais te raconter la folle semaine que je viens de passer. Tout d'abord, j'ai rejoint lundi pour la première fois John et les autres à leur séance de répétition hebdomadaire. C'était tellement incroyable !"...

Londres, Juin 1971.

J'entre dans l'établissement, il y a plusieurs portes. Le secrétaire me dit que le studio d'enregistrement du groupe portant le nom de QUEEN est au rez-de-chaussée et que je dois prendre les escaliers à droite au fond du couloir pour m'y rendre. Je le remercie et fais le trajet que l'on m'a indiqué. Arrivée en bas, je suis accueillie par Mary qui est heureuse de me voir, je la prends dans mes bras et rejoins les autres. Roger est sur le canapé, il fume une cigarette et est accompagné d'une femme aux cheveux longs et blonds. Brian est à côté du régisseur et discute avec lui sur le son. Freddie est dans la salle d'en face, séparées par une vitre, où ils enregistrent sa voix. John me salue dès qu'il me voit et me prend dans ses bras puis me présente rapidement les lieux. Je reste plusieurs heures. Vers 16h, les quatre membres discutent de leur chanson titre "LIAR", la chanson de Freddie qui, selon lui, a beaucoup de potentielle. Ils me font écouter quelques autres chansons qu'ils ont déjà enregistrées. J'aime beaucoup "Keep yourself alive". Je les observe se décider sur le son, le temps de batterie, de solo, le refrain de la chanson. Freddie se tourne vers Mary, l'autre femme blonde et moi.

- Les filles, aujourd'hui, on vous montre ce que la chanson donne et vous nous donnez votre avis okay ?

Nous acquiesçons toutes les trois de la tête.

La chanson commence, un long solo de batterie de la part de Roger commence, puis Freddie se met à chanter et Brian ainsi que John commencent à jouer sur leur guitare. Au bout de trois ou quatre minutes, quelque chose me dérange. Je tire une drôle de tête, comme si quelque chose manquait mais je ne sais pas quoi. Freddie le remarque et s'arrête. Les autres le regardent avec incompréhension.