{Chapitre 19} Cambridge

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La carte menait à un point précis. Cambridge.

J'avais le doigt pressé sur le point indiqué en rouge. 28 rue Tymothy. Je ne connaissais pas cette adresse. Elle n'avait jamais encore été évoquée par ma mère ou Bellatrix dans les bribes de conversation dont j'avais pu saisir l'objet. En vérité, je pense qu'elles n'en parlaient jamais lorsque j'étais à la maison, sûrement par peur que je m'engage dans une aventure totalement folle.

Ce que tu as fini par faire, avec ou sans leur aide.

Derrière moi, un bruit de talons sur les pierres froides du sol de la bibliothèque se fit entendre. J'avançai sans bruit vers la fenêtre la plus proche, histoire d'enfin pouvoir en finir avec tout ça. Si tout allait bien et que j'avançais vite, je serais à destination en début de matinée.

Et, personnellement, j'avais hâte de rendre une petite visite surprise à ma très chère grande-cousine...

. . .

Les bâtiments se rapprochaient de plus en plus, et ça tombait bien: j'avais froid. J'étais épuisée, aussi. Vraiment, j'avais l'impression que si je posais ne serais-ce qu'une seule secondes mes fesses sur un quelconque banc, j'allais m'endormir de suite. Au coin d'une ruelle sombre sans passants, je quittai ma forme d'Animagus. Il fallait que je trouve cette petite maison et que j'en finisse avec cette aventure totalement folle. J'avais hâte de retrouver toutes les personnes auxquelles je tenais, notamment la compagnie de Rose qui semblait chaque jour ressembler à un rêve lointain. Il était vrai que ça n'était pas en passant un mois et demi quasiment complets avec mon cousin qui m'avaient permis de m'étendre sur mes sentiments.

Si seulement ce Potter n'était pas aussi impulsif...

Le tumulte qui se jouait dans ma tête ne portait pas de nom: il était indescriptible tant j'étais remuée par ce qu'il m'avait craché au visage. Sans le savoir, il avait fait apparaître devant mes yeux l'une de mes peurs les plus grandes: ressembler à ma mère. Et, j'avais beau occulter tout ce que je pouvais, ça m'avait sérieusement fait du mal.

- Bon, ma vielle, pour ce que tu t'apprêtes à faire, il va falloir être réveillée...

Une tasse de café serait sûrement la solution à tous mes problèmes de fatigue. Le tout accompagné d'un croissant, histoire de ne pas débarquer aux enfers le ventre vide.

La dernière scène de cette pièce de théâtre longuement répétée pouvait enfin commencer.

. . .

C'était là. Juste devant moi. 28 rue Tymothy.

Contrairement à ce à quoi je m'attendais, le bâtiment ne fichait pas vraiment froid dans le dos comme le manoir dans lequel j'étais coincée durant les vacances. Les murs de briques rouges étaient certes quelque peu ternes, ce qui démontrait bien un manque d'entretien, mais c'était tout.

Rien n'indiquait qu'un garçon était retenu prisonnier ici.

Il me fallait un moyen discret d'entrer sans me faire remarquer, et ça tombait bien, une fenêtre était ouverte au deuxième étage.

Grande ouverte.

On aurait dit qu'elle n'attendait que moi.

. . .

- On entre dans cette maison comme dans un moulin, si on sait comment faire, grommelai-je en époussetant ma veste.

Il fallait que je me cache jusqu'au soir. La nuit serait plus propice à mes recherches. Non seulement je risquais moins de croiser du monde, mais en plus, l'obscurité me permettrait de me cacher. Je partis donc à la recherche d'un placard à balais ou d'un grenier, quelque chose du genre. Je déambulais dans les pièces, en silence, entendant quelques bruits en bas des escaliers. Des voix, des bols que l'on posait sur une table en bois. Beaucoup de bruits anodins.

Beaucoup de bruits anodins jusqu'à une voix criarde que j'identifiai dans peine.

- Twinky ! Combien de fois faudra t-il que je te répète de ne pas tout transporter à la fois ! Sale créature maladroite !

J'entendis des bruits de bas terriblement forts dans l'escalier. Il ne me restait donc plus qu'une solution: le couloir à ma gauche. Je m'y engouffrai, le coeur battant à mille à l'heure, et avisai l'escalier sombre qui semblait mener à un autre étage, qui devait sans aucun doute être le grenier au vu de la petite trappe qui coupait net l'ascension. Il fallait que je me dépêche, alors je passai ma main sur la poignée et ouvrit le tout, d'un coup sec.

En produisant un horrible grincement.

À cet instant, un instinct venu de nulle part reprit le dessus, et je dégainai ma baguette magique, la pointant droit sur une boule de papier qui se trouvait là. Il me suffit d'un soupçon de concentration et de volonté pour la transformer en un horrible rat bien trop joufflu.

Bellatrix se rapprochait, je l'entendais. Alors je passai mon corps tout entier dans ce maudit trou et refermai la trappe derrière moi, sans me poser plus de questions quant à l'endroit dans lequel je me trouvais.

Par une minuscule fente, je regardai le rat se faire tuer par un rapide sortilège impardonnable, et attendit que celle que ma mère voulait que je considère comme ma tante ait tourné les talons pour me placer dos au pilier derrière moi, les yeux fermés.

J'avais réussi à transformer une boule de papier en un rat. Ça n'était pas normal, et pourtant, ça m'avait semblé être si facile. Aussi bon professeur était-elle, McGonagall ne permettait pas à ses élèves de 4ème année d'avoir un tel niveau. Il fallait au moins avoir passé ses ASPICS pour être capable de faire une telle chose, et être un sorcier puissant.

Ce que, d'après énormément de personnes, j'étais. Mais ça n'était pas assez pour expliquer ça. Il fallait de l'entraînement, des cours théoriques et de la pratique pour savoir faire ce genre de choses, et honnêtement, je n'avais jamais lu un seul livre sur le sujet.

Alors comment, par Morgane, pouvait-on expliquer cette pulsion soudaine ?

Je repris ma respiration bien trop rapide pour être normale, inhalant de grandes bouffées d'air frais.

Tu comprendras bientôt, Anastasia. Bien assez tôt.

J'ouvris brusquement les yeux en entendant un bruit de parquet qui craquait, et je ne pus retenir un petit cri de frayeur.

Quelqu'un se tenait là, dans l'ombre. Je tâtai ma poche et y sentis la présence rassurante et familière de ma baguette, que je brandis devant moi. J'étais prête à attaquer. Sauf que lorsque le garçon sortit de sa cachette, je me sentis désarmée par ce regard tellement vide et tellement brisé.

- Anastasia ? demanda t-il la voix plus rauque que dans les souvenirs.

Je venais de retrouver Albus Severus Potter.

. . .

Oui le sadisme de l'auteur qui vous laisse à ce point là est présent. Mais je vous rassure, le prochain chapitre arrive bientôt !

Sinon, on arrive à la fin de la première partie de ce tome (il reste quatre chapitres), et je peux vous dire que le reste va être fort en émotions, notamment deux chapitres que j'ai hâte d'écrire et un que je sais que je dois écrire mais avec lequel je vais avoir du mal !

J'espère que ce chapitre vous a plu, même si il n'y avait pas beaucoup de dialogues comparé aux autres, mais vu qu'Anastasia était seule du début jusqu'à la fin, c'était difficile de faire parler des personnages...

À votre avis, que va t-il se passer maintenant que notre chère héroïne à retrouvé Albus ?

A.





𝑨𝒏𝒂𝒔𝒕𝒂𝒔𝒊𝒂 𝑹𝒐𝒈𝒖𝒆 [TOME 2] TERMINÉ Where stories live. Discover now