Chapitre 1

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Bleu, blanc,blanc,bleu. Bleu, blanc, blanc, bleu, bleu. Blanc. Alice changea de sens. Bleu, bleu, blanc, blanc, bleu. Le mur où trônait sa fenêtre. Elle fit avancer sa chaise roulante. Un , deux, trois... Quatre ! Et cinq ! Cinq oiseaux dehors dans le grand chêne. Ils chantaient fort car la jeune fille les entendait de sa chambre. Sa chambre. Un lit, des placards, un bureau, une table de chevet et... Une bibliothèque. Une grande bibliothèque pour tout ses livres, car oui, Alice était une grande lectrice !

Elle remarqua qu'un jeu de cartes s'était glissé sur son bureau et s'amusa à trier les cartes. Elle commença par enlever les deux jokers et les mis à part. Trois de carreau, elle fit un premier tas. As de cœur, un deuxième. Valet de pique, un troisième. Six de carreau dans le premier. Deux de trèfle ? Un dernier tas. Lorsque qu' elle eut fini, elle tria chaque paquet dans l'ordre croissant puis les mis les uns au dessus des autres et posa les deux jokers au dessus des cartes et rangea celles-ci dans la boite.

Elle se mit à tripoter ses boucles blondes qui tombaient sur ses épaules. Au bout de quelques minutes elle décida d'aller travailler un peu. Elle se dirigea vers la pièce blanche. La pièce où siégeait son piano, un magnifique piano à queue, noir. Alice se mit à jouer. Elle tapa sur les touches, ses doigts glissèrent et la mélodie commença. Le concert approchait. La rentrée des classes aussi. Ce serait la première fois qu'Alice irait à l'école. Une école normale,avec des enfants normaux et une vie normale. Cela était tout nouveau pour Alice et bien sûr, cela l'effrayait.

La crainte, l'incertitude, voila se que ressentait Alice. Et si les autres enfants ne l'aimaient pas ? Et si ils ne l'acceptaient pas à cause de son handicap ? Voila les questions que se posait Alice. Fausse note. Elle enleva son pied de la pédale, se leva et parti. Elle jeta un œil au cadran de sa montre. Seize heure trente-quatre. L'heure du goûter.

Elle étala la pâte a tartiner sur son morceau de pain, le dégusta, en fit d'autres et les dégusta aussi. Elle se rendit ensuite dans sa chambre, pris un t-shirt, un jean noir des chaussettes et des sous vêtements et se rendit à la douche. Elle se déshabilla et entra dans la petite cabine. Alice alluma l'eau d'abord glacé puis tiède. Elle le passa sur son corps nu. Ce sentiment si agréable de cette eau chaude sur sa peau.

Elle fini sa douche. Vingt-deux heures cinquante-sept. La porte d'entrée s'ouvrit ses parents étaient rentrés, elle, était déjà couchée. Alice se rendormit.

Bip! Bip ! Bip ! Bi...p. Encore ce fichu réveil. Sept heures quarante-trois. La jeune fille prit des vêtements et sortit. Elle alla chercher du pain à la boulangerie à deux pas de chez elle.
Ses cheveux caressaient ses épaules et les pièces teintaient dans sa poche. Elle arriva devant le petit commerce et ouvrit la porte.

Driiing...

- Bonjour mademoiselle, que voulez-vous ? Demanda Miss Perlingson la boulangère.

Alice désigna une baguette de son doigt, celle à quatre-vingt-huit centimes. Elle lui donna sa pièce de un euro, récupéra la monnaie, pris le pain et sorti.

Elle aracha un morceau de baguette et en donna un peu aux pigeons. Elle mangea le reste. Arrivée à la maison de pierre, Alice ouvrit la porte d'entrée et prépara le petit déjeuner.

Quand elle eu fini elle alla voir ses parents et leur indiqua que le repas était prêt. Ils le mangèrent tous ensemble.

Elle termina de manger et sortit dans son jardin. Elle attrapa la balançoire et se mit à rêver.

Dans son rêve, elle chantait. Elle chantait aux oiseaux, aux plantes. Elle rigolait aussi, avec ses amis. Chose impossible pour une fille comme Alice. Une fille...

Une fille muette.

Pour elle toutes ces choses étaient impossibles. Pourtant, c'était ce qu'elle souhaitait le plus au monde. La jeune fille essuya une larme qui s'était glissée sur sa joue.

Elle se rendit dans sa chambre...

Les semaines s'écoulèrent. Toujours le même quotidien.

Le jour de la rentrée. Le jour tant attendu. Alice n'avais pas fermé l'oeil de la nuit, aussi avait-elle d'énormes cernes.

Arrivée au collège, elle se rendit au bureau de la principale accompagnée de sa mère. Elle s'était bien sûr muni de son petit carnet de communication qui lui servirait à parler avec ses camarades.

Elles arrivèrent devant un long bâtiment en brique. Au dessus de la porte se dressait une pancarte avec écrit : direction.

- C'est ici Maman ! Signa-t-elle.

Mère et fille entrèrent. Des portes, des portes et encore des portes. Elles s'arrêtent devant la vingt-quatrième et frappèrent.

- Entrez !

Mme Lewis ouvrit la porte. Elles la passèrent et Alice inclina sa tête en signe de bonjour.

- Bonjour, salua sa mère.

- Bonjour Mme Lewis, bonjour Alice, répondit la principale. Prête pour ta rentrée au collège ?

*Oui, j'ai vraiment hâte*, écrivit-elle.

- Dans ce cas, allons y sans plus attendre. Madame ?

- C'est bon. Bonne journée Alice, au revoir Madame.

- Au revoir.

Sa mère sortit.

- Allons te présenter à tes camarades, si tu te sens prête.

*Oui c'est bon, j'ai préparé une présentation déjà*

Elles sortirent et traversèrent la grande cour de sept hectares. Alice passa devant deux ou trois bâtiments avant d'entrer dans celui où elle aurait cours.

Elles montèrent par le grand escalier. Au bout de cent trente-quatre marches elles arrivèrent dans un couloir longé de vingt-deux portes. Mme Bird frappa à la salle deux cents dix-neuf.

- Oui ? Sonna une voix masculine.

La directrice ouvrit la porte.

- Bonjour.

Les élèves se levèrent.

- Bonjour madame.

- J'ai deux choses à vous dire. Premièrement veuillez acceuillir Alice qui va se présenter de devant vous.

Alice ouvrit son carnet et chercha la première page de sa présentation.

*Bonjour, je suis Alice. *
*Je suis muette voilà pourquoi je vous parle à l'aide de ce carnet.*
*J'espère que nous deviendrons de bons amis*

- Merci Alice, tu peux t'asseoir. Deuxièmement, je tiens à préciser que cette année et celle du brevet. Je tiens à ce que vous fassiez un max d'efforts ! Est-ce clair ?

- Oui madame.

- Bien, sur ce, bonne journée.

Et elle partit avec un sourire satisfait.

Leur professeur principal, M. Bonmarché distribua un carnet de liaison et une carte de self à Alice qui était nouvelle.

M. Bonmarché. Petit, cheveux noirs et bouclés qui lui tombent sur le front cachant une bonne partie de son visage. Yeux marrons. Rien de spécial, il a l'air sympa. Celui-ci passa encore une heure à leur faire lire le règlement intérieur avant de les laisser à la pause.

Alice alla s'installer sur un banc. Quelques minutes plus tard, une fille plutôt grande s'approcha d'elle. Ses cheveux châtains étaient remontés en queue de cheval lisse et ses yeux verts étaient très maquillés. Elle avait de l'assurance.

- Salut la nouvelle ! T'es associable pas vrai ?

Alice secoua la tête.

- C'est vrai ! Tu ne peux pas répondre. Moi c'est Émy. Interdiction de m'approcher, c'est clair ?

Cette fois ci elle hocha la tête. Pour sûr, cette fille devait être une vraie peste ! Cela risquerait d'être compliqué avec elle, Alice le sentait.

May.

Différences [Inachevée]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant