le petit exorciste

retsu

ッ

« Lee Félix, dix-neuf ans, blond, brun, cela dépends des saisons. Aimable à regarder mais un imbécile de première, enfin du moins, c'est ce qu'il laisse paraître et Renjun savait que la première chose dont il fallait se méfier dans la vie, était les apparences, si trompeuses.

Il était dans la classe de son amie et ne travaillait pas beaucoup, bien que certaines filles et certains garçons lui trouvent un air cool à faire le branleur. Renjun soupira, Tzuyu aurait pu faire un effort sur le fond, la forme passait tout juste. »

La jeune Taiwanaise éclata de rire après la lecture de cette tirade par son ami, qui en était aussi l'auteur et qui avait pris un air snobe pendant toute sa lecture.

_Est-ce que tu avais besoin de parler à la troisième personne ? rit la jolie brune.

_Evidemment ! Et remercie ma bonté qui a eu pitié de toi en ne me faisant pas prendre la voix suraiguë du cliché gay. renchérit-il.

_Oh bon sang quelle horreur ! feignit-elle de s'évanouir, morte de rire.

S'étant fait virés du car par une bande de lycéens, élèves d'un établissement voisin du leur, les deux amis étaient tous les deux allés à la plage après cet incident. Voulant s'amuser un peu, oublier les propos acerbes tenus par les lycéens à Renjun et ne plus penser à leurs amours respectifs, bien que Tzuyu soit en phase de purgation, comme Renjun aimait à l'appeler, depuis un bon mois et la jeune fille commençait doucement à ne plus souffrir de la présence de Félix.

_D'ailleurs tu sais, par moment, quand je le vois, un drôle de sentiment est là. Ah comment dire... c'est un peu semblable à lorsque tu regardes tout le chemin parcourue depuis l'arrivée, tous tes efforts mais c'est pas de la fierté...C'est moins puissant que ça mais tout aussi satisfaisant.

Renjun prit le temps d'enregistrer et de comprendre les mots de son amie.

_Je vois ce que tu veux dire.

Ils regardèrent un temps vers l'immense étendue d'eau qui commençait déjà à accueillir les reflets plus proche du soleil. Alors chacun se perdit dans ses pensées, réfléchissant aux devoirs qu'ils allaient devoir faire, à un moyen de rentrer, pensant à leurs familles, restées aux pays, planifiant quelques broutilles en plus, essayant de chasser les affections. Tout serait plus simple si ils n'avaient pas le cœur déjà fragmenté.

_Vous êtes bien silencieux les jeunes !

Tzuyu se retourna vivement et Renjun l'imita après plus doucement, sourire aux lèvres, ayant reconnu cette voix si spéciale.

_Salut toi. rit le petit frère en se levant et allant câliner son aîné.

Tzuyu se détendit, c'était Zitao. Elle se mit également debout et alla saluer à son tour, le plus âgé du –désormais– trio.

_Vous allez bien ? demanda-t-il.

_Oui ça va.

_Ça passe.

_Pourquoi vous n'êtes pas au pensionnat ?

Tzuyu et Renjun rirent jaune.

_On s'est fait virer du car par une bande de p'tites pédales sauvages. répondit la jeune fille dépitée.