45. Souffrance prévenue

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A mon réveil, je ne suis plus ligotée, mais j'ai les mains menottées au lit au dessus de ma tête, et les jambes attachées elles aussi aux barreaux du lit.

Je peux voir et parler, ce qui me rassure un peu.

J'observe la pièce, simple, moderne, bien emménagée lorsque mon regard s'arrête, tétanisé, sur quelque chose sur une chaise, ou plutôt... Quelqu'un.

Il me fixe, un sourire au lèvres, avant de prendre la parole :

- Bien dormi?

Je reconnais sa voix. C'est le même gars que tout à l'heure... Ou hier, je ne sais pas.

Je suis tellement apeurée que je ne réagis pas, sur le coup.

- T'as perdu ta langue ? Ou tu veux peut-être que je te la coupe, si elle t'est inutile ?

- Qui êtes-vous ? Qu'est-ce que je fous là ? Libérez moi, sinon vous risquez de mourir !

Il part soudainement dans un fou rire.

Je le regarde sans rien comprendre, lorsqu'il reprend son sérieux et se rapproche de moi en me lançant un regard noir.

Il s'assied au bord du lit et j'essaie de me reculer un maximum.

Il passe sa main sur ma joue et j'essaie de la lui mordre, sans y parvenir.

- Dis-donc, t'es agressive. On dirait une tigresse.

Il rapproche son visage du mien et murmure, menaçant :

- Personne ne peut m'atteindre, Elena, et encore moins tes ridicules potes et toi.

Il se recule et me jauge.

- Ils viendront pas te sauver.

- Vous mentez.

- Non.

- Je vous hais.

Il pose sa main sous mon t-shirt et caresse doucement mon flanc.

- Pourtant moi, je t'aime bien...

Je le dévisage durement, ce qui semble l'amuser.

- Pourquoi m'avoir enlevée?

- J'avais besoin d'une esclave.

J'écarquille les yeux.

- Qu...Quoi?

L'assurance que j'essayais de garder et de montrer vient de s'envoler.

- Je rigole.

Je ne sais pas si je dois être rassurée ou non. En tout cas il a un drôle d'humour.

- Je vais leur demander une rançon. Vu tous les vols qu'ils font, ils doivent être pleins aux as.

- Et s'ils ne donnent rien?

- Je te torturai. Ne t'inquiète pas que ton mec se dépêchera de me donner le fric quand il recevra une photo de ta gueule fracassée.

Je me mets à trembler, incapable de répondre quoi que ce soit.

Il caresse mes cheveux.

- Mais ne t'inquiète pas, tu as juste à être sage et bien obéissante.

Je fronce les sourcils.

- Tu le seras, pas vrai?

Je ne réponds rien, lui lançant simplement un regard explicite.

Il me sourit, se lève, et marche dans la pièce, réfléchissant.

- Qui êtes-vous? osai-je.

- Liam.

- Vous avez quel âge ?

- A peu près le même âge que toi.

- Pourquoi m'avoir enlevée ?

- L'argent.

- Pourquoi moi ?

Il se retourne lentement et me regarde malicieusement.

- Parce qu'il se trouve que les hommes qui t'ont kidnappée sont riches.

- Comment m'avez-vous trouvée ?

- Vous avez sauté dans le piège.

Je me tends.

- Quel piège ?

- La fusillade, chez Ahmed.

Je le fixe, ne ratant aucune de ses paroles.

- On a planifié ça ensemble. On a fait ça seulement pour que vous quittiez le pays, qu'on vous suive et qu'on t'enlève. C'est tout.

- Pourquoi ne pas avoir fait ça en Espagne?

- Zenom a beaucoup trop de potes là-bas.

J'aimerai me ronger les ongles mais les menottes m'en empêchent.

- S'il vous plaît, libérez-moi, je ne dirai ri...

- Vous dites tous la même chose.

Il me regarde, s'approche, et vient effacer avec ses pouces mes larmes sur mes joues. Je tourne la tête, dégoûtée.

- Avec moi ma tigresse, tu vas comprendre le sens du mot souffrir.

Je n'ose pas le regarder, alors je ferme les yeux et attends, tremblante, qu'il s'en aille.

ElenaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant