Chapitre 13

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Les rayons du soleil passaient à travers la fenêtre de ma chambre.
Je me levais doucement, et m'étirais. L'alcool que j'avais ingurgité la veille m'avait donné un mal de crâne infernal.
La soirée !
Les évènements me revinrent comme un boomerang. Je me precipitais dans la salle de bain pour examiner mon corps. Je relevais mon tee-shirt devant le miroir pour voir la morsure de la créature.
Rien.
Nada.
Ma peau est aussi lisse qu'hier matin, je n'ai pas de cicatrice, pas de marque, et même pas de sang. Sur ma tête, là où elle avait cogné contre une pierre, non plus.
L'alcool m'aurait-il fait imaginer toute cette scène ? Brett ne serait donc pas venu à mon secours ? Je suis simplement rentrée chez moi après la fête ?
Ce serait l'explication la plus plausible, seulement, quelque chose au fond de moi me pousse à penser que je n'ai pas rêvé. Le moyen le plus simple de connaître la vérité, c'est de demander à Brett.
Mon réveil se mit à biper, sauf que, contrairement à d'habitude, ça résonna dans ma tête, comme un bruit très strident. Je plaquais mes mains contre mes oreilles et courais comme ça jusqu'à ma chambre pour éteindre ce foutu réveil.
Ok, ça non plus ce n'est pas normal !
Bon, c'est peut-être simplement un effet "gueule de bois".
Je descendis les escaliers, et rejoignais mes parents qui étaient tous deux assis autour de la table.
Mon père ne levait pas la tête de son journal, tandis que ma mère buvait son thé à la camomille.

- Nous ne t'avons pas entendu rentrer hier soir, me dit ma mère, tu es rentrée tard ?

- Eumh... Pour tout t'avouer, je n'en ai pas la moindre idée.

- Ah, c'est affreux ! dit mon père, toujours fourré dans son journal.

- Quoi ?

- Une adolescente a été retrouvé morte, mordue par une bête, tout près de ton lycée. Ma puce, je crois qu'elle était supporter à ton match ! Cette fille est une de tes camarades !

Je dû réprimer la bille qui s'était formée dans ma gorge. Par pitié, qu'il ne s'agisse pas de Lori, ou même de Yeleen, même si je lui en veux.

- Tu te rends compte ? me dit mon père. Ça aurait pu être toi ! Écoute, je suis désolé, mais puisque la police n'instaure pas de couvre-feu, je vais t'en imposer un : pas de sortie après les cours, ni avant. Je t'emmène et je viens te rechercher. Les week-ends, tu restes à la maison.

- Attends, t'es pas sérieux là ?

- Je sais que tu dois prendre ça comme une punition, mais je t'assure que ce n'est pas le cas ! Nora, dis moi que tu es d'accord !

- Oui, enfin... Emeraude, il va falloir que je te parle, dans l'après-midi.

J'acquiesçais.
Je ne pus m'empêcher de repenser à l'attaque imaginaire de la veille, et une vive douleur apparue sur mon flanc gauche, exactement là où m'a mordue cette chose. Et puis, je repensais aux paroles de Leo : "nous sommes des chasseurs de loups-garous".
Serait-il possible que...
Non ! Il m'a seulement dit ça pour se foutre de moi.
Et en ce qui concerne l'attaque, ça prouve juste que l'alcool fait des ravages.
Mais alors, est-ce que ce baisé avec Brett a bien eu lieu ? Oh mon dieu ! Et est-ce que je l'ai réellement repoussé ?! Je pense, oui, puisque ça s'est produit avant que je ne boive... Oh mon dieu... Quel fiasco !
Depuis le temps que je rêvais de ce moment... Il a fallu que je foire absolument tout !
Je m'installais sur une chaise avec mes parents, et commençais à prendre mon petit déjeuner avec les éléments déjà mis sur la table. Mon père, trop absorbé dans son journal, fit tomber sa tasse en voulant la prendre. Avec un reflexe surhumain, je la rattrapais in-extremis.
Ma mère me regardait, choquée, tandis que mon père me lançait un grand sourire suivi d'un  « Merci, et bien joué ma fille !  ». Ma mère, quant à elle, continuait de me fixer.

Before the PackWhere stories live. Discover now