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Je fus réveillée par un mince rayon de soleil qui s'était faufilé entre les volets et m'arrivait droit dans l'œil. Je grognai et roulai sur le côté, dans l'espoir qu'un câlin me rendormirait, mais je trouvai le lit vide. J'entendis le bruit caractéristique de la machine café qui s'enclenchait et je me décidai à me lever. J'attrapai un pull et une paire de chaussettes et les enfilai en vitesse avant de me diriger vers la cuisine. Luc me vit rentrer et me sourit avant de me serrer rapidement dans ses bras.

- Tu as bien dormi ?

- Oui, merci, mais pourquoi ne m'as-tu pas réveillée ?

- J'allais venir avec un plateau pour un petit déjeuner au lit !

Je secouai la tête et réclamai un baiser en me dressant sur la pointe des pieds. Luc s'exécuta avec bonne volonté en passant sa main sur mes reins.

- Nul besoin d'être si parfait, dis-je avec un sourire. Tu ne trompes personne.

Il me pinça la hanche et je sursautai en essayant de l'esquiver. J'eus un éclat de rire tandis qu'il m'attrapait par la taille et me hissait sans difficulté sur le plan de travail, de sorte que je sois un peu plus à sa hauteur. Il me vrilla de ses magnifiques prunelles avant de me lancer un sourire malicieux.

- Je suis parfait.

Il glissa sa main derrière mon dos pour m'attirer à lui. D'un geste naturel, je passai mes bras derrière sa nuque enfin de l'encourager à m'embrasser. Il s'approcha de moi sans se départir de son sourire.

- Admet-le, ordonna-t-il.

- Tu essaies encore de marchander ? râlai-je. Tu es sûr de ne pas t'être trompé de vocation ?

Il ricana et fondit sur ma bouche. Nous échangeâmes un long baiser sans qu'aucun frisson désagréable ne vienne me perturber. Luc se redressa et continua de préparer le petit déjeuner avec entrain tandis que je remis pied à terre. Nous discutâmes du programme de la journée. Promenade autour d'un lac gelé puis sortie au restaurant. Je me réjouissais d'avance. Nous déjeunâmes de la brioche accompagnée de confiture et les sujets de conversation s'assombrirent.

- Est-ce que tu vois quelqu'un ? demanda Luc.

- Oui, toi, ricanai-je en terminant mon thé.

Il me fixa par-dessus sa tasse quelques secondes avant de lever les yeux au ciel.

- D'accord. J'admets, celle-là était pas mal.

- Pas mal seulement ? me moquai-je. Je t'ai pris par surprise, surtout !

Luc eut un sourire en coin avant d'attraper ma main et d'en caresser le dos.

- Je parlais d'un psy, dit-il, son ton redevenu sérieux.

- J'avais compris, répondis-je. Oui, j'ai déjà vu un psy et j'ai mon deuxième rendez-vous la semaine prochaine.

- Ça s'est bien passé ?

- Bien plus qu'avec mon avocat, avouai-je faiblement.

Je baissai les yeux sur nos mains.

- Je vais devoir lui parler de cette crise d'angoisse, confiai-je. Probablement aussi de notre relation.

Mon prof garda le silence un instant avant de se lever pour débarrasser la table.

- Ça ne me dérange pas, finit-il par dire. Par contre, je préférerais que tu limites tes confidences à l'écart d'âge, si possible. Non pas que je veuille t'empêcher de parler de nous, mais j'appréhende ce qu'il pourrait te dire...

Je débarrassai nos tasses dans l'évier et me tournai vers Luc qui avait la mine un peu trop sérieuse à mon goût. Je m'approchai et posai ma main sur sa joue rugueuse d'une barbe naissante.

Ne pleure pas mon angeWhere stories live. Discover now