00 | terreur nocturne

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CETTE NUIT-LÀ, la lune est presque pleine

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CETTE NUIT-LÀ, la lune est presque pleine. Entourée de centaines d'étoiles habituellement invisibles, elle illumine la cime des arbres et le flanc de pierre des montagnes. Elle les recouvre, presque avec délicatesse, de sa lumière argentée et donne au paysage des airs de rêve éveillé.

Pourtant, dissimulé par les hautes branches des arbres, se déroule le cauchemar d'une véritable scène de crime. En effet, quatre campeurs, trois hommes et une femme, sont étendus sur le sol de terre.

La femme est morte en première. Couchée sur le ventre, ses yeux sont encore ouverts, un filet de sang coule de sa tête sur son visage et une plaie béante lui parcourt le dos. Le coup venait de derrière elle et a été puissant, lui sectionnant la colonne vertébrale sans qu'elle puisse réagir. Paralysée, elle est tombée au sol et sa tête a heurté un gros rocher, la tuant sur le coup.

À peine un mètre plus loin se trouve le corps d'un homme qui, dans un élan d'héroïsme naïf, s'est élancée vers la femme, sa hache à la main. Son torse est barré de quatre larges cicatrices, l'une d'entre elle lui ayant ouvert la gorge. Il est mort muet, se noyant dans son propre sang. Le métal de sa hache, tombée à ses côtés, reflète la lumière de la lune.

Le deuxième homme, témoin de la scène, a pris pour arme sa carabine, posée contre le tronc d'un arbre. Il a tiré une fois en l'air, pour attirer l'attention de leur attaquant, et une seconde fois sur lui. Mais cela n'a pas suffit, son épais corps a été balancé contre un arbre comme du foin, le choc lui coupant la respiration, une branche mal-placée lui transperçant l'abdomen.

Il n'est pas mort, pas encore. Bloqué contre l'arbre, gémissant de douleur, il a pu voir le troisième homme sortir précipitamment de la tente, alerté par les coups de feu. Il a hurlé de rage en voyant les deux cadavres devant lui et s'est jeté sur l'attaquant, ce dernier étant légèrement blessé par la balle tirée précédemment, un couteau aiguisé dans la main. Son bras est sévèrement entaillé et tout si corps est recouvert de son sang. Un deuxième coup a ouvert le bas de son ventre, et il s'est écroulé sur le sol en suffoquant de douleur. Une longue minute est passée avant qu'il ne finisse par mourir.

Un moment passe, accompagné d'un silence pesant. Trois cadavres jonchent la terre de la forêt. À la droite de l'homme encore en vie, une silhouette masculine apparaît, comme sortie de nulle part.

On pose une main ferme sur son épaule et il voit un visage d'homme devant lui.

— Je suis désolé pour tes amis, lui souffle l'homme.

— Qu-qui a... Qui a fait ça ? Articule-t-il avec difficultés, ses yeux brillant de larmes.

L'homme soupire. Dans son autre main, il serre une baguette magique. Il jette un coup d'œil vers les trois corps derrière lui et reporte son attention sur le survivant.

— Tu t'es bien battu, murmure le sorcier. Repose-toi, maintenant.

L'homme parvient à hocher faiblement la tête. Le sorcier disparaît de son champ de vision et ses yeux fatigués se relèvent vers la lune dans le ciel. Brillant doucement, elle lui procure un sentiment de réconfort et lui tire un dernier sourire avant que la vie ne s'éteigne dans ses yeux.

beauxbâtons, 𝔰𝔢𝔠𝔯𝔢𝔱𝔰 𝔞𝔫𝔡 𝔩𝔦𝔢𝔰Where stories live. Discover now