1 : L'étrange tableau et son amulette

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Il était onze heures moins le quart lorsqu'un étrange tableau fut apporté par le postier à la famille O'Connell. La peinture fut exposée dans le tout petit salon que dispose l'étroite maison de Kean O'Connell, le père de famille. Cette œuvre fut léguée à cet homme par son arrière-grand-père qu'il ne connaissait point. Il faut dire qu'il n'a pas connu sa famille originaire d'Irlande car son père est mort avant sa naissance. En réalité, le coli fut envoyé par un musée d'Italie. On avait découvert une inscription à l'arrière du tableau indiquant ceci :
« Pour le futur Kean O'Connell, qu'il puisse profiter à son fils Edan O'Connell. »

La peinture représentait un paysage irlandais. On y voyait des falaises et l'eau s'écrasant contre. Lorsqu'Edan jeta un œil à l'œuvre, il crut apercevoir les vagues se mouvoir. Il se frotta les yeux afin d'être certain de ne pas être en train de rêver, mais il ne vit plus aucun mouvement de la part des eaux. Aucun doute, ce tableau lui faisait froid dans le dos. Il décida de ne plus le regarder à nouveau et passa l'après-midi et la soirée seul dans sa chambre. C'était un jeune homme aux longs cheveux marrons et bouclés, aux yeux verts et dont les joues étaient pleines de tâches de rousseurs. Quand vînt l'heure de se coucher, Edan se blottit sous sa couverture. Il sentit qu'il était couché sur quelque chose de dur. Peut-être du bois, songea-t-il. Il se leva et il vit l'objet. C'était une amulette en bois de chêne, dessus y était gravé un symbole celtique ; le triskèle.

Intrigué, Edan se mit à faire les cent pas, l'amulette en main. Il passa devant un miroir. À ce moment, celui-ci se brisa. L'irlandais sursauta. Il s'attendait à voir une multitude de morceaux de verre au sol. Cependant, il ne les vit pas. De plus, quelque chose d'étrange se produisit. Le triskèle se mit à briller et à travers la fente du miroir se dévoila un îlot flottant. On aurait dit une parcelle de terre volante. Au centre, un grand et vieil arbre se dressait fièrement. Ses branches n'étaient point recouvertes de feuilles et elles s'entremêlaient. Autour de celui-ci s'étendait une clairière à travers laquelle un ruisseau y passait. Quelques champignons étaient visibles sous l'arbre ou encore dans l'herbe. Un jeune garçon aux oreilles pointues et aux longs cheveux roux et bouclés jouait de la flûte assis contre l'arbre. Il était vêtu de vert, portait des bottes brunes en daim et un cerf écoutait sa prestation.

À droite, un jeune homme aux longs cheveux lisses et noirs chevauchait un loup au pelage brun dont la taille était supérieur à la norme. Le cavalier avait lui aussi les oreilles pointues et portait une longue cape rouge. Il était vêtu de blanc, portait des bottes montantes noires et à sa ceinture était accrochée une corne de vache. Plus en avant, à gauche, un petit homme ayant les cheveux touffus et la longue barbe émeraudes jouait de la harpe près du ruisseau. Il portait également une longue cape, or il était vêtu uniquement de brun. Une sorte d'arbuste avait l'air d'apprécier le son de l'instrument. Cette arbuste semblait avoir un visage souriant et n'avoir qu'un seul œil. Edan remarqua que sous l'îlot s'étendaient des racines. De plus, il faisait jour sur le lopin de terre mais pas dans le vide. La lune était pleine et les étoiles brillaient dans le ciel.

Edan se demanda s'il était devenu fou, il pensa qu'il avait des hallucinations. Soudain, il vit un aigle se diriger vers lui à toute vitesse. Il recula de justesse et l'aigle sortit du miroir. Le jeune homme était dans sa chambre face à un aigle. Mais ce ne fut pas le plus étonnant dans cette histoire, en effet l'aigle était doué de parole. Ainsi il s'adressa à Edan :
- Fils de Kean O'Connell monte sur mon dos.
L'irlandais s'exécuta, il s'agrippa du mieux qu'il le pouvait aux plumes du grand oiseau et ils décollèrent. Ils passèrent à travers le miroir, on ne sait trop comment et l'aigle le déposa sur l'îlot qu'il avait tant observé.
- Edan O'Connell, appela l'homme à la cape rouge, c'est un honneur de vous rencontrer, dit-il en s'inclinant.
- Qu'est-ce que cet endroit ? Demanda Edan confus.
- Fairland. Je vous ai fait venir, je crains que nous n'ayons besoin de l'aide d'un O'Connell encore une fois de plus.

S'ensuivirent les présentations. Le jeune garçon aux cheveux roux était un elfe, on l'appelait Declan ce qui signifie « plein de bonté ». Le petit homme à la longue barbe émeraude se nommait Gildas et c'était un nain. Quant à l'arbuste qui était à ses côtés, c'était Awen, un petit être gardien de la forêt. Le noireux aux vêtements blancs dirigeait le groupe et était un elfe, son nom était Finn. Le loup dont il était le cavalier était Brian, celui-ci savait parfaitement parler. Puis, étant donné qu'ils avaient fait connaissance, ils pouvaient enfin passer à table. Tous se réjouirent de la venue d'Edan, on mangeait un grand festin en son honneur. Sauf que lui-même ne savait pas pour quelle raison on l'acclamait. Ce soir-là, la bière coulait à flots, on ne comptait pas le nombre de verres qu'on buvait. Le repas fut copieux, il y avait du gigot d'agneaux, du faisan, de la dinde et du poulet. Gildas mangea trois dindes entières à lui seul, Edan n'en revenait pas. On chantait des chansons au coin du feu, Declan jouait des airs joyeux à l'aide de sa flûte. Tous se mirent à danser, le jeune homme fut emporté dans le mouvement et participa aux réjouissances. Plus tard, il sentit que ses paupières étaient lourdes et il s'endormit.

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