𝟸𝟻. ʟᴇᴠᴇᴢ ᴅᴜ ʀɪᴅᴇᴀᴜ ᴅᴇ sᴄᴇɴᴇ

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Je relisais les notes de mon journal intime- enfin je ne tenais pas ce genre de truc en général, mais là je n'avais pas le choix de faire un retour en arrière. Juste avant de partir pour St-Pôle en septembre, j'avais fait un cauchemar.

Un cauchemar qui menait à une sorte d'intuition. Ça m'avait tellement claqué au visage que j'avais décidé de l'écrire. Aujourd'hui je remerciais mon geste en tant que Postérité.

J'avais fais un putain de songe qui m'avait plongé dans une nostalgie particulière de l'histoire que nous racontais à Agathe et moi, le grand-oncle. Vraisemblablement ça ne l'avait pas plus choqué que ça, contrairement à moi.

Mais je ne pouvais plus fermer les yeux. Pas après tout ce qui m'était tombé sur le minoi. Alors je déchiffrais mon écriture :

D'après un ancien de notre famille, sûrement un arrière-arrière grand-père du nom d'Augustus, notre arbre était spécial.

[...]

Comme quoi nous étions des Subconscients et de générations en générations, nous étions capables de voir des êtres différents : des anges et des démons.

[...]

Mon grand-oncle m'avait toujours mit en garde : "Ne te fais pas avoir par de fausses images. Anges ou démons, si un jour tu en croise un, t'es foutue ma petite nièce."

[...]

D'après les Subconscients - si je devais croire à tout ce brol - ces deux espèces étaient des Monstres, l'un parfois pire que l'autre.

J'y avais cru longtemps, mais à force d'espérer sans rien obtenir, je ne voulais plus rien savoir. Maintenant que je remets les éléments les uns derrière les autres je ne peux que penser à une seule chose : et si St-pôle était un nid infesté d'anges et de démons ?

Je sais que ça paraît fou. Oui, j'ai presque envie de me faire interner avec Alice (au pays des merveilles) et pourtant j'ai un doute.

D'abord Agathe qui ne connaissait pas le campus Citacielle.
Après le panneau "entre nulle part et ailleurs".
Ensuite Gaëlle, la beauté des gens et les mythes étranges de l'université.
Sans parler de la violence de certains, par exemple la force du Chevalier ou de Catherine (ou clairement son visage à cette vieille folle)
Ou même la fête du nouvel an d'Archibald avec son thème des anges et des démons.
Le sang qu'avait fait coulé Octavio dans l'ombre.
Le problème sur mon dossier d'inscription, la Chasse de mai, le fait que je sois l'unique sans cicatrice en forme d'éclair sur le front... non. Les archives ! C'était trop.

Je repensais aux paroles de ma sauveuse.
"Saletés de démons, ils se croient tout permi"
"Ah ! N'oublie pas ces monstres nous collent à la peau une fois qu'on arrive à les voir. Je te conseille d'apprendre à te défendre."

Ça ne pouvait pas être des paroles en l'air, à part si tout le monde subissait le même bad trip que moi. Et si la réponse avait été juste sous mon nez pendant tout ce temps ? Il me faut un preuve, juste un déclic.

C'était quoi la petite chanson affreuse que Gaëlle m'avait chanté le premier jour ?

  - Ophélie ! Sort de ta tente on doit aller au spectacle ! Cria ma colocataire.

Je sursautais. La couette qui me conférait un cocon fut arrachée. Je tombais nez à nez avec Gaëlle qui tenait mon drap dans sa main.

  - Allez, hop, hop, hop, au pas de course !

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