Chapitre 22

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Ce fut une Avalone agitée comme une puce qui se réveilla le lendemain matin. Elle était pressée d'assister à l'adoubement de Perceval. Elle était très contente pour lui et se demanda également à quel moment elle avait pu tisser des liens aussi forts avec lui.

Ce jour-là, elle demanda à Camilla de la faire aussi belle que possible. Camilla était très fière de servir Avalone. Beaucoup de mystères entouraient sa venue au château, mais elle la soupçonnait intérieurement d'être une très grande princesse.

En effet, jamais à la cour, Merlin, ni même Perceval ne s'étaient montrés aussi empressés avec une dame. Sans compter qu'elle bénéficiait également de l'attention du Roi et de la Reine en personne.

De plus, sa nouvelle maîtresse était une beauté comme on en avait rarement vu à Camelot. Il se murmurait que beaucoup de nobles envisageaient de lui faire la cour, une fois que son statut à Camelot aurait été défini. Dame Iris suscitait donc de nombreux commérages et Camilla était absolument ravie de pouvoir s'exprimer comme une experte dans le domaine.

Pour le tournoi elle avait prévu une tenue magnifique pour Avalone. Il s'agissait d'une longue robe en lin d'un rose cendré. Au niveau du cou, des manches et de la traine, elle était brodée d'argent, et une longue ceinture de la même couleur enserrait la taille. La robe se fendait devant où le lin était remplacé par une étoffe en satin d'un blanc ivoire. Elle avait un cou large ovale qui laissait apparaitre les épaules d'Avalone. Les manches étaient serrées jusqu'au coudes où elles s'élargissaient en un large et long volant.

Camilla coiffa ensuite les cheveux en un ensemble fait de tresses et de boucles qu'elle regroupa en une natte lâche, pour dégager le joli visage de sa maîtresse. Sur l'ensemble elle place une tiare en tige tressée.

Avalone était absolument magnifique, de plus la robe était plus légère qu'il n'y paraissait ce qui était parfait au vu du temps qu'il faisait.

A peine avait-elle fini de s'habiller que Merlin vint la chercher et comme à son habitude, il la couvrit de compliments. Ensemble ils se rendirent à la castrale, la chapelle du château.

Contrairement à ce que pensait Avalone, il n'y avait pas beaucoup de monde. Seuls quelques grands nobles et chevaliers avaient été conviés.

Sur l'estrade, à côté du prêtre, se tenait Arthur dans toute sa magnificence. Il portait des chausses et des braies noires, sur l'ensemble il avait une tunique sur laquelle était brodé un écu frappé du blason de la famille royale. Il portait un lourd et long manteau d'hermine, et aussi une couronne impressionnante faite d'or et de pierreries.

Si les jours d'avant, Avalone avait cotoyé Arthur le simple et galant chevalier amoureux transi de son épouse, aujourd'hui c'était le Roi Arthur qu'elle avait devant elle et cela l'intimidait. De toute la personne d'Arthur se dégageait une présence incroyable et il était l'incarnation même de la royauté.

La reine se tenait un peu plus bas sur la droite du Roi. Elle était encore plus belle, et l'atmosphère du lieu saint, accentuait encore plus ses traits féériques. Elle portait une longue de couleur émeraude. Ses cheveux étaient retenus en place par quelques tresses mais laissaient ses longues boucles flottées librement sur son dos. Elle portait aussi une magnifique tiare en or avec en son centre un rubis.

Les apprentis chevaliers étaient au premier rang, Perceval en premier. Il portait aussi une tunique frappée à l'emblème de sa famille. Il dominait ses 2 autres camarades, et de lui se dégageait une aura aussi forte que celle du roi. Il avait les traits tendus et un léger tic agitait sa mâchoire de temps à autre.

Avalone aperçut Lancelot, également au premier rang. Celui-ci avait les mains croisées dans son dos et gardait la tête respectueusement baissée. Sa tunique et ses braies étaient blanches. Il avait les cheveux tirés en arrière. Avalone se trouvait du côté opposé, elle ne voyait pas son visage, mais elle dut admettre qu'il avait quand même fière allure.

Quand la cérémonie commença, Perceval s'avança jusqu'au pied de l'estrade où il s'agenouilla. Après les prières et les sacrements du prêtre, Perceval prêta serment sur la bible, en citant le code des chevaliers.

A la fin de son serment, Arthur l'adouba. Il tira une longue et magnifique épée du fourreau qu'il portait à la ceinture :

-        Excalibur ! souffla Avalone en joignant les mains.

Elle était absolument admirable et semblait irradier. C'était une épée en acier et un fin dragon en or enroulait le manche. Avec son épée, Arthur lui toucha l'épaule droite puis la gauche, avant de la tendre à un serviteur à ses côtés.

-        Relevez-vous Sir Perceval, dit-il, vous voici maintenant membre de l'ordre émérite des chevaliers de Camelot. Puisse Dieu vous guidez dans votre mission et que votre épée ne soit jamais tirée que pour rétablir l'ordre et défendre la justice.

Quand il se releva, Perceval arborait un air fier et solennel. Avalone manqua d'applaudir, tellement elle était émue.

La cérémonie se poursuivie et les 2 autres chevaliers furent adoubés. A la fin, les invités furent regroupés en deux haies situées de part et d'autre de l'allée principale. Le prêtre fut le premier à passer en récitant des prières. Puis vinrent le Roi et la Reine, suivit par quelque nobles et chevaliers.

En passant devant elle, Arthur inclina la tête pour la saluer, et le cœur d'Avalone parut manquer quelques battements. Il était absolument magnifique et ses yeux bleus étaient particulièrement brillants ce jour-là. Il était beau à couper le souffle. 

Perceval venait en dernier, et quand il arriva au niveau d'Avalone et Merlin, il s'arrêta et salua respectueusement Merlin qui le félicita. Il se tourna ensuite vers Avalone et lui présenta son bras :

-        Sir Perceval, le salua-t-elle avec une révérence avant de saisir son bras.

-        Madame, lui répondit-il avec une lueur dans les yeux.

-        Je dois avouer que vous avez l'air un peu plus intimidant maintenant que vous êtes chevalier, peut-être parviendrez-vous à me battre.

-        Madame, rétorqua-t-il en riant, je ne crois point me tromper en avançant que même Lancelot, qui est le plus fort parmi nous, aurait du mal à vous affronter.

Ils partirent d'un grand éclat de rire.

-        Bravo Perceval, le félicita-elle, je sais les efforts que vous avez dû fournir pour en être à ce point. J'ai un cadeau pour vous.

Avalone lui tendit alors une rose blanche qu'elle avait cueillie en arrivant à la chapelle :

-        Me feriez l'honneur d'être mon champion pour ce tournoi ?

Perceval la regarda alors, mi-flatté mi-amusé, puis se décida à adopter une attitude plus formelle quand il remarqua qu'elle était sérieuse.

-        Vous me faites un grand honneur Madame, je tâcherai de me montrer à la hauteur.

Lost in a fairy taleWhere stories live. Discover now