Chapitre 1

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Dimanche 6 août 2017 - Paris 16e

Aux alentours de 18 h, la température commençait à descendre. Il faisait encore chaud, mais 25 degrés restaient surmontables.

Ce soir-là, Paul était loin de se douter qu'un drame attendait sa famille.

Chaque fois que sa femme partait à son travail, il avait peur de la perdre. Ne plus jamais revoir son sourire, ses cheveux mi-longs roux et ses fines tâches de rousseur sur son nez, ou encore l'entendre chanter faux sous la douche était pour lui impensable. Adeline était sapeur-pompier, et c'était d'ailleurs la raison pour laquelle il n'était pas anormal qu'elle travaille de nuit en plein mois d'août.

— Tu m'appelles si jamais tu sens que...

— Paul, ne t'en fais pas. Tout va bien se passer. Ce n'est qu'une simple garde pour moi. Luc et les autres seront là eux aussi.

— Alors pourquoi y vas-tu ?

Paul n'aimait pas savoir Adeline à la caserne quand quasiment tous ses coéquipiers étaient présents et par dessus-tout la savoir loin de lui la nuit. Après tout, ils avaient tous les deux un fils de cinq ans prénommé Mattéo et il avait peur que le pire arrive à Adeline. Mattéo considérait sa maman comme une super-héroïne. Il savait qu'elle bravait les flammes comme elle aimait bien le lui raconter les soirs où elle restait à la maison avant qu'il s'endorme.

— Paul. Tu ne me feras pas changer d'avis.

— Je sais. Tu es tellement... bornée et parfois trop altruiste.  

À cette entente, les lèvres d'Adeline tremblèrent. Paul n'avait pas été subtile dans ses propos.

— Là, je t'arrête tout de suite. Comment peux-tu me reprocher d'aimer mon métier ? s’énerva Adeline.

— Je... écoute, mets-toi à notre place deux secondes. Le pauvre petit choupinou s'inquiète pour toi lui aussi.

Adeline, connaissant déjà la suite, s'approcha du porte-manteau pour saisir sa veste en cuir rose et l'enfila en un rien de temps. Elle se tourna ensuite vers Paul, le regard triste.

— À plus tard, fit-elle en l'embrassant sur la joue.

Lorsque la porte d'entrée se ferma, Paul tapa du poing le mur et poussa un juron.

— Bordel, cria-t-il, tu ne peux pas te taire parfois. Mais en même temps s'il lui arrivait quelque chose...

Il s'en voulait de s'être montré aussi froid avec Adeline. Elle ne l'avait même pas embrassé sur la bouche. C'était inconcevable pour lui qu'elle soit partie dans cet état d'esprit-là. Sans réfléchir à deux fois, Paul prit son blouson et courut le plus vite possible pour essayer de la rejoindre. Par chance, elle ne fut pas bien loin.

— ADELINE !

Elle ne se retourna pas tout de suite. Peut-être ne l'avait-elle pas entendu. Oui, ça devait être ça. Paul en était convaincu. Il essaya alors une autre tactique, celle qui marcherait à coup sûr.

— BOUCLE D'OR !

Adeline avait beau avoir des cheveux roux, et non blonds comme la fillette du conte inventé par les frères Grimm, Paul ne fut pas surpris de la voir se retourner à l'entente de ce surnom. Un sourire se dessinait sur leurs lèvres.

— Paul ? Qu'est-ce que tu fais ici ?

— Je m'en veux pour tout à l'heure. Pardonne-moi s'il te plait. Je ne le pensais pas.

Adeline soupira, mais garda tout de même son sourire.

— Oh si, tu le pensais... mais ne t'en fais pas, c'est oublié !

Le bonheur n'est pas à un nuage prèsHikayelerin yaşadığı yer. Şimdi keşfedin