𝐥𝐞 𝐦𝐚𝐢𝐭𝐫𝐞 {chp6}

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𝐋𝐄 𝐌𝐀𝐈𝐓𝐑𝐄
ou l'impression de se prendre une
claque pendant trois heures
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VOUS SAVEZ, QUAND on dit qu'on retient dans les moindres détails les grands bouleversement de notre vie, quand on dit que chaque seconde reste gravée dans notre mémoire à vie, qu'on oubliera jamais ce souffle de vent, cette température, étouffante...

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VOUS SAVEZ, QUAND on dit qu'on retient dans les moindres détails les grands bouleversement de notre vie, quand on dit que chaque seconde reste gravée dans notre mémoire à vie, qu'on oubliera jamais ce souffle de vent, cette température, étouffante, cette odeur qui collait à notre peau, parce que ce qu'il se passait était un grand bouleversement, non, juste un bon gros uppercut en pleine figure. Et bien, croyez-moi, c'est faux. On se berce tous d'illusions, on espère tous tout retenir dans les moindres détails ces moments qui font mal, ces moments qui nous construisent. Ce n'est que chimères, balivernes, croyez-moi, tout simplement parce qu'on n'a jamais conscience de vivre un moment qui va marquer le futur. Jamais. On tente juste d'endiguer quelque chose qui en fait, ne pourra jamais s'arrêter, pris par les tourments de l'histoire. On veut tout retenir, je le sais, j'essaie encore de me souvenir des gestes qui ont conduit à cette situation, mais c'est flou – et ça le restera, je le sais. Mais ces instants qui font tout basculer, ils ne durent qu'une demi-seconde et le temps qu'on réalise que c'est la fin, on a loupé le coche pour retenir et empêcher le raz-de-marée. Tout finit dévasté sous nos yeux encore ébahis, pris par surprise, parce qu'on a tous la fâcheuse tendance à croire que tout nous est acquis et que le bonheur, même partiel, que l'on connaît, ne disparaîtra pas.

Et quand il disparaît, en une demi-seconde, les jambes sont fauchées et on est jetés à terre – et on sait, on sait très bien, que notre monde, lui, ne pourra pas se relever.

Je m'effondre.

Juste la sensation que je tombe dans une crevasse sans fond et que rien ni personne ne va me retenir.


Une goutte salée qui roule sur la joue. La tête qui résonne contre les pierres. Le soleil qui sourit de là-haut. Les yeux brillants de Nicolas. Le regard impassible de Liam. Qui s'efface. S'estompe. Disparaît. Le soleil qui se ferme. Les volets qui claquent en une seconde. Le fil de la vie qui s'amincit malgré tous les encouragements à progresser. Un bruit strident qui hurle d'abandonner et de tout laisser tomber. Une petite brise qui atténue le bruit – le bruit du cœur qui essaye de continuer à battre. À vivre malgré toutes ces épreuves à endurer. Mais la larme fraîche qui dévale la joue pour finir sa course sur le sol désagréable supprime, d'un clin d'œil, cette sensation que ça va mieux, même si ça ne peut pas aller mieux. Et la voix martèle, sous ton crâne ton frère vient de mourir. Elle susurre, insidieuse. EncoreElle grogne. Sous tes yeux.Tempête, rage, furieuse. Alors que tu aurais pu faire quelque chose pour l'aider et que c'est toi qui es allé lui demander de l'aide. Et cette voix te maudit, vague résidu de conscience qui emporte les restes de ta vaillance.

INSAISISSABLES (ancienne version)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant