Chapitre 11 : Il est temps d'être heureux

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Shikamaru ne prit pas la peine de toquer avant de pénétrer dans la petite chambre d'hôpital d'où émanent des éclats de rires. Deux têtes se tournèrent dans sa direction lorsqu'il entra. Neji se leva immédiatement pour l'accueillir, lui prenant la main et la pressant.

-Je dois vous dire merci, souffle-t-il d'une voix tremblante.

-Je n'ai rien fait de spécial.

-Sans votre père, Lee n'aurait jamais survécu ! Je vous suis infiniment reconnaissant.

Shikamaru posa ses yeux chocolat sur Rock Lee, toujours allongé dans son lit. Le jeune garçon arbore un sourire immense, et ses yeux brillent d'une joie sincère. Il reporta son attention sur Neji, dont le visage exprime le soulagement. Il avait l'air très fatigué, sûrement est-il debout depuis des heures déjà, alors qu'il était resté avec son ami toute la journée de la veille. Au moins, il a mangé, comme le confirme des emballages de sandwich jetés dans la poubelle.

-Je suis heureux de te voir en forme Lee.

-Merci Shikamaru-san !

Neji reprit sa place dans le fauteuil, tandis que Shikamaru s'autorise une pause en s'asseyant sur chaise près du lit. Il écouta les deux jeunes adolescents discuter, Lee reprochant à l'Hyuuga de ne pas s'être reposé correctement. Une heure passa durant laquelle Shikamaru ne dit pas un mot, paraissant plongé dans ses pensées. Neji lui jeta un coup d'œil, puis se leva, s'étirant doucement.

-Je vais aller chercher à boire. Vous voulez quelque chose ?

-De l'eau s'il-te-plaît, demande poliment Lee.

-Un thé ne serait pas de refus, soupire Shikamaru.

-Je reviens vite.

Neji quitta la chambre, refermant silencieusement la porte derrière lui. Shikamaru écouta les pas du brun résonner dans les couloirs. Une fois qu'il fut sûr que le Hyuuga était partit, il rapprocha sa chaise, prenant la main de Lee dans la sienne. L'adolescent lui fit un sourire triste.

-Tu ne lui a pas dit n'est-ce pas ?

-Je n'ai pas eu le courage.

-Comment te sens-tu ?

-C'est étrange comme sensation. Comme si je n'avais plus rien.

Il posa ses mains sur ses genoux, et Shikamaru suivit son mouvement des yeux. Il avait discuté avec son père avant de venir voir son patient, et c'est là qu'il a été mis au courant des résultats de l'opération. Il avait été sincèrement heureux de savoir qu'il s'était réveillé et que ses jours n'étaient plus en danger. Il y a pourtant un « mais », car tout ne s'était pas passé comme prévu. Lee caressa distraitement ses cuisses, le regard rivé sur la fenêtre.

-Je ne sens pas les caresses, dit-il.

-Tu peux les bouger ?

-Non. Elles sont inutilisables.

L'opération s'était bien passée au début. Shikaku avait été très minutieux, faisant tout calmement sans commettre aucune erreur. Malheureusement, il y a eu des complications à un moment donné, et il a dû agir vite. Pour éviter que Lee ne meure, il a stoppé l'opération plus tôt que prévu. Il n'y a pas de séquelles majeures, hormis que ses jambes sont restées paralysées. Il ne peut pas être opéré à nouveau, car son corps ne le supportera pas.

Depuis qu'on le lui avait dit, Lee avait beaucoup réfléchit. Il ne pourrait plus jamais marché. Il était devenu handicapé à vie, obligé de se déplacer en fauteuil roulant. Il avait perdu beaucoup dans cette opération, mais il aurait pu y laisser la vie. Alors il ne s'est pas laissé démoraliser. Il est triste, bien sûr, mais il était encore là pour ressentir ce sentiment, et c'est le plus important.

Les bannis ont droit d'amourOù les histoires vivent. Découvrez maintenant