34-William

9.2K 738 41
                                    

_Tu es d'accord Davis ?!, m'interpelle Douglas.

_Hein ?, dis-je en relevant brusquement la tête.

_Tu n'as rien suivi pas vrai ?!, dit-il plus comme une affirmation qu'une question.

_Je suis désolé. On pourrait faire ça lundi, je n'ai vraiment pas la tête à ça aujourd'hui.

_D'accord, accepte mon collègue, refermant simultanément le dossier qu'on essaie de traiter depuis presque deux heures. C'est quoi le problème ? Tu agis bizarrement depuis que tu es revenu de tes congés pour régler une affaire urgente.

_Ouais ouais t'inquiète. Je dors pas beaucoup ces dernières semaines, c'est tout. Je vais y aller, je dois récupérer mes enfants chez mon ex-femme.

_Ok. Bon week-end alors. Repose toi surtout, j'ai besoin de toi frais et dispo lundi !

J'esquisse un sourire factice avant de prendre mes affaires et de sortir de son bureau. J'ai la tête ailleurs depuis un certain moment, depuis Aliyah en fait. Son emménagement a coïncidé avec une naissance de sentiments que je ne veux pas encore nommer. Trois semaines qu'elle vit chez moi, trous semaines que j'ai l'impression d'être en enfer. Mes enfants préfèrent passer le plus clair de leur temps à s'amuser avec elle qu'à me tolérer moi. Moi qui croyais qu'ils voulaient un père plus présent. Ça me fait plaisir qu'ils s'entendent aussi bien, mais je me sens seul. Et la nuit, je pense, enfin je rêve, d'elle. De son corps nu frissonnant sous mes doigts experts, du son cristallin de sa voix quand je la touchais, de ses cuisses tremblantes... Je ne dors donc pas, et je me réveille en sueur la queue dure entre les jambes. Je me plais à penser que j'ai juste besoin d'une bonne dose de sexe, parce que même la branlette ne suffit plus. Surtout que chaque fois que je m'y mets, mes yeux se ferment, je la revois encore et encore en train d'haleter. Cette femme a colonisé mon esprit, je suis comme un adolescent puceau qui a son premier désir sexuel. C'est bête, je sais, mais je ne peux pourtant pas m'en empêcher. Que fait-elle pour m'aider ? Rien du tout. C'est tout le contraire. Mlle se plaît à se promener à moitié nue dans la maison et à augmenter le chauffage de manière excessive. À moitié nue c'est un peu exagéré, disons que ses tenues ne laissent pas de doute quant au fait qu'elle n'est portée aucun sous vêtements. Et ça, c'est toujours en absence de mes enfants. J'ai encore mal à la cheville alors j'évite de trop prendre les escaliers, je suis obligé de rester en bas à l'observer se pavaner. Je me retrouve neuf fois sur dix avec une érection que je n'essaie même plus de cacher. Elle me regarde, le souffle court comme un chien en chaleur, et retourne dans sa chambre à laquelle je n'ai pas accès. Aliyah est le diable en personne, mère de mon enfant, mais le diable quand même.

J'arrive devant l'immense maison de mon ex-femme et je descends. Je ne sonne même pas à la porte que celle-ci s'ouvre sur ma furie de fillette blonde.

_Jessy, ne sors pas sans chaussures, j'entends hurler depuis l'intérieur de la maison.

Je pousse ma fille à retourner au sein de la villa et je la suis. La porte refermée, mon nez me conduit jusqu'à la cuisine où Morgan est en train de cuisiner... des cookies? Aussi loin que remontent mes souvenirs, Morgan n'a jamais su cuisiner, malgré les nombreux livres qu'elle avait acheté.

_Tu veux empoisonner nos enfants Mo ?, la questionnai-je.

_Du calme Davis Brown, tout le monde n'est pas un chef étoilé comme toi. Et puis ce n'est pas moi qui les ai fait. Ce sont les enfants, je les enfourner juste, me corrige Morgan.

_Dieu merci, mon ex femme me tire la langue . On doit donc attendre la fin de la cuisson ?!

_Une première tournée est déjà prête. Celle là, c'est pour Heden, répond Stacy.

Un boss encombrantWhere stories live. Discover now