NAT ET JO Spin off M.A.P.L.V.

Chapitre 61

Le directeur le convoqua de nouveau à midi, l'empêchant involontairement d'aller voler un baiser à sa belle.

- le ministre a dit qu'il était possible qu'il vienne personnellement constater les conditions dans lesquelles tu étudies.

- je ne sais rien de ce qu'il vous a dit, Mr.

- je voudrais savoir de quoi, tu t'es plaint.

- je ne suis pas en position de me plaindre, Mr, le ministre a été appelé par le colonel responsable de la compétition, suite à l'agression dont j'ai fait l'objet et qui a failli coûter la vie à ma petite amie. Mais ensuite, il a voulu parler à tous ceux qui sont responsables de moi... il vous a appelé aussi, je crois... mais moi, je n'ai rien eu à dire, on ne m'a rien demandé... ils ont constaté des choses graves et illégales et ont cherché à y remédier mais je n'ai rien demandé à personne.

- ah d'accord.

- et je n'ai rien à dire... aucune plainte à formuler, même si je pouvais le faire, à propos de l'enseignement que je reçois ici, Mr. Et soyez sans inquiétude, même si on ne me cassera plus la mâchoire pour une heure de cours manquée, je ne vais pas changer d'attitude et rester assidu et ponctuel.

- très bien... OK... donc si tu as un problème, tu n'hésites pas à venir m'en parler...

- je ne pense pas avoir de problème mais oui... merci Mr. Bonne journée.

- et ton bras?

- double fracture, mais je m'en sors bien, mon amie, la pauvre, a un sévère traumatisme cervical... pardon, cela ne vous concerne pas, excusez moi... puis je aller manger, j'ai mon traitement à prendre en mangeant et l'heure tourne...

- bien sur...

Trois filles l'attendaient devant la porte du bureau.

- alors, il voulait s'excuser?

- occupez vous de vous fesses, et non, le directeur n'a pas d'excuses à me faire, il n'y est pour rien dans ce qui s'est passé dimanche.

- votre camarade a raison, vous devriez vous tenir à l'écart des ragots et éviter de répandre des rumeurs... je sais à présent qui colporte des informations erronées sur ma relation avec Mr Barrat, et merci de répondre honnêtement Giovanni.

Natacha, comme lui, avait eu un comité de réception dès son arrivée au lycée.

- viens là que je te serre dans mes bras mon amie!! s'écria Ariane en s'approchant.

- pas moyen!! mal au cou!!

- oh...vous avez tous entendu, ne touchez pas mon amie, ça lui ferait mal.

Les yeux au ciel, elle la contourna sans faire de commentaire et partit en cours. Jo avait insisté pour qu'elle prenne un tout petit sac, avec juste un bloc note et un crayon mais il lui pesait déjà sur les vertèbres... la journée allait être longue...

Elle le fut. La douleur irradiait jusque son front et ses épaules... se concentrer sur les cours était vraiment difficilement possible, alors avec, en plus, tous les rangs de devant retournés pour la regarder, c'était infernal.

A midi, porter son plateau lui sembla impossible, elle prit juste un yaourt et alla s'asseoir bien droite sur un banc.

Un surveillant la vit et s'approcha.

- Mlle Malket, je pense que vous devriez aller à l'infirmerie...

- merci mais c'est inutile, ici ou à l'infirmerie, j'aurai mal...

- vous ne mangez que ça?

- pas eu le courage de porter un plateau...

- venez. Allez. Je vais montrer à vos camarades comment on peut..

- non, non, pas les autres élèves, s'il vous plaît... ils sont vraiment lourds...

- OK OK, allez en tout cas, je suppose que vous avez des cachets à prendre, alors il faut manger...

Le silence se fit dans le réfectoire quand ils entrèrent, et que le surveillant lui porta son plateau y mit dessus ce qu'elle lui désignait et l'accompagna s'asseoir.

- voilà, fit il en lui servant à boire, vous laisserez le plateau sur la table, je vais prévenir les dames... bon appétit.

- merci.

Elle mangea et resta la tête soutenue par ses mains, les yeux fermés un petit moment, appelant de ses vœux l'anesthésie des médicaments.

- alors? Il le sait Giovanni?

- dégage Ariane, t'es qu'une connasse. Répondit elle sans ouvrir les yeux.

- il est mignon Karim...

- dégage, je t'ai dit.

- j'ai fait une photo, ça va pas lui plaire à Giovanni...

D'un geste brusque, Natacha envoya l'intégralité de son plateau dans la figure de son ex compagne de pension.

- oh, pétasse!!

Mais le geste avait maltraité les muscles de la jeune fille, tétanisée de douleur en arrière sur sa chaise. Les dames rappelèrent vite les surveillants, le fameux Karim en tête.

- il s'est passé quoi?? demanda le CPE.

- elle m'a lancé son plateau Mr, j'ai de la purée partout.

- oui on le voit mais pourquoi?

- parce qu'elle a envoyé une photo de... Karim et moi, il a gentiment proposé de porter mon plateau... sinon, je pouvais pas manger... elle l'a envoyée à mon copain...

- pardon?? montrez votre téléphone!

- c'était une blague...

- de bien mauvais goût mais je crois que le destinataire a une idée assez précise de votre intelligence, rit le CPE, en montrant à tous et surtout à Natacha la réponse de Giovanni.

- 't'es vraiment toujours aussi conne ma pauvre, heureusement, que quelqu'un de l'équipe enseignante se dévoue pour aider Nat, la pauvre... parce que si on attend après ses soi disant amies...'

- téléphone confisqué, et une mesure disciplinaire, sous entendre qu'un surveillant puisse avoir des relations non professionnelles avec une élève, c'est de la diffamation...

- et je vais porter plainte.

Le portable de Natacha vibra.

'rappelle moi quand tu as deux minutes, tout va bien, je t'aime, Jo'

- ça doit être énervant de vouloir faire des histoires sans y arriver... articula Natacha.

- vous n'allez pas pouvoir suivre les cours cette après midi, vous souffrez...

- pourtant, c'est exactement ce que je vais faire Mr, j'ai une eval de biologie, j'ai beaucoup réviser, il n'est pas question que je la loupe...

- j'ai besoin de mon téléphone, moi, Mr, s'il vous plaît...

- allez vous en rachetez un, ou amenez moi vos parents...

-  ils sont en Suède.

- dommage pour vous, le téléphone est dans le tiroir de mon bureau tant que je les ai pas en face de moi. mais ne vous inquiétez pas, je m'assure que vous laissiez Mlle Malket tranquille et je les appelle...

Marcher était vraiment difficile, alors les escaliers... mais bon, l'éval fut facilement passée et la fin de journée arriva tranquillement.