Alcée :elle soit la flêche et moi la cible

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Des pas encore de plus en plus proche et avant que je ne puisse inspirer, elle plaque sa main sur ma bouche. Sa paume brûlante et sucrée semble caresser mes lèvres.
Une respiration accélérée, je ne sais pas si c'est moi qui la provoque ou la peur de se faire attraper.
Mais ses yeux ne quittent pas les miens comme si je ne devais pas non plus lui échapper.
Et puis je la perd, elle semble s'en aller, parce que ses paupières se ferment alors qu'ils sont sur le palier. Pourtant sans me l'expliquer , un téléphone sonne et ils font demi tour aussi vite qu'ils sont arrivés.
Elle ne revient pas à la réalité, et son corps sous mes mains semblent s' alourdir.
Mais son sourire vient vite me rassurer, un sourire qui ne dure qu'une demi seconde avant qu'elle ne pose ses mains contre mes clavicules pour m'écarter.
_ Tu n'étais pas obligée de venir.
_ Je...
Comme si le temps était compté, elle court fermer  toutes les issues à clés. Je ne peux pas partir ni apparemment savoir ce qui se trouve dans les autres pièces.
Sauf que sur ses mains, des traces de couleurs révèlent ce qu'elle était en train de faire. Je dois trop regarder, trop me poser de questions parce qu'elle se dépêche de les cacher.
_ Tu vas attendre un peu avant de descendre, il a peut être laissé poster un de ses gars dans la rue.
_ Je peux savoir ce qui se passe ?

Elle s'approche, le ton beaucoup plus froid que son regard troublé qui essaye de se concentrer.
_ C'est pas plutôt à moi de te poser la question ?
_ C'est moi que tu enfermes à clé !
Quelques pas en arrière et un léger regard derrière le rideau de la fenêtre :
_ C'est toi qui a débarqué chez moi ! Alors on va faire comme si on ne voulait savoir ni l'une ni l'autre de quoi il en retourne.
_ Et si moi je veux savoir ? C'est qui ces mecs et...
_ Un verre d'eau ? Un thé ?
Encore un mouvement sur cet échiquier dont elle seule connaît les règles et auquel je dois m'adapter. Elle prend calmement une casserole comme si rien ne s'était passé.
_ Boire quelque chose n'est pas ma priorité et...
_ Tu vas passer les prochaines heures ici alors il vaut mieux qu'on discute un peu devant un bon thé ou café.

Cette fois c'est moi qui bouge et croise les bras, comme une enfant qui boude parce qu'on ne veut rien lui révéler.
Et puis les yeux au ciel je fini par capituler :
_ Va pour un café...Apparemment je suis pas prête de dormir non plus.

Son rire me déstabilise, en temps normal je partirais au quart de tour parce qu'elle se moque de moi mais avec elle c'est impossible. Parce qu'il semblerait bien qu'elle soit une flèche et moi la cible.

"Trop près de Toi" Où les histoires vivent. Découvrez maintenant