Un tout petit peu en tort I

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Remerciements : à Lili, pour la relecture, comme toujours, et à toutes celles et ceux qui laissent un commentaire !

Résumé du chapitre précédent : Harry passe les premiers jours de cette nouvelle année en compagnie de son serpent, Balthazar. Celui-ci devient un bon confesseur, et se met à détester férocement Tom, tout en appréciant les amis d'Harry, autant Sev et Bella, qu'Hermione, Ron, Neville, et tous ceux dont Harry lui parle.

#

– TOM –

J'ai attendu pendant des heures pour être sûr que tout le monde dormait et que je puisse mettre mon plan en action. Après avoir écarté l'idée : « lui offrir un autre serpent », et un millier d'autres idées toutes aussi terribles, j'ai décidé de faire en sorte que le serpent qu'il a déjà m'apprécie. Avec toutes leurs messes basses, je sais que le serpent est pratiquement une extension de l'esprit d'Harry, et donc, que ce ne sera pas facile. Comment appelle-t-il cette chose déjà ? Bal quelque chose. Balthazar ? Oui, ça doit être ça.

« Balthazar, j'appelle doucement. »

Je dois m'y reprendre plusieurs fois avant qu'il ne se réveille. Harry bouge mais reste endormi.

« Je souhaite te parler. »

Le serpent me fixe presque à travers les ténèbres. Les motifs dorés sur son dos brillent comme s'ils étaient illuminés par son aura. Il se glisse à mes côtés.

« Pourquoi souhaites-tu parler avec moi ? »

Il a l'air ennuyé, blasé de tout.

« Je voudrais savoir pourquoi tu n'as pas transmis mon message. Ça fait des mois et pourtant tu ne lui as toujours rien dit.

Quelle preuve as-tu que je ne lui ai rien dit ? me demande-t-il.

Harry m'évite toujours.

Peut-être que tes faibles excuses ne signifient rien pour lui, répondit-il durement. Tu ne mérites pas son pardon. »

Et voilà. Ce n'est pas que ce serpent me déteste, non, plutôt il m'exècre. Ma vie en est arrivée à un point où tous mes plans dépendent de l'approbation d'un serpent qui ne peut pas me sentir.

« En quoi est-ce que ça te regarde ? Qu'est-ce que j'ai bien pu te faire ? je demande.

À moi, tu n'as presque rien fait. Mais ce que tu as fait subir à mon Harry... J'ai choisi mes sentiments pour toi sur la base des siens.

À Harry ? »

Et justement, il se tourne dans son sommeil. Qu'est-ce que je lui ai fait ? Mis à part lui envoyer un serpent, et l'avoir rabaissé avec tous ces commentaires comme quoi il n'était qu'une chose insignifiante ? Ce n'est pas de ma faute s'il est si commun.

« Oui. Il a souffert de beaucoup de peines par ta faute. Il aurait pu avoir tellement plus sans toi, ajoute le serpent. »

Qu'est-ce que ça veut dire ? Pourquoi ce serpent est-il aussi vague et pourquoi ses paroles sont-elles si tranchantes ?

« Est-ce que je peux m'excuser pour ces peines ? Qu'est-ce que j'ai fait ? »

Regardez-moi. En train de demander des conseils à un serpent, de le supplier comme un animal affamé le ferait pour de la nourriture. De m'abaisser et de laisser qui je suis supposé être derrière moi.

« Tu ne peux rien faire. Tu en as assez fait. »

Je suis sûr qu'Harry n'est pas fragile au point que des mots puissent le bouleverser ainsi. Je lui ai dit la vérité, de la manière la plus cruelle qui puisse être, peut-être, mais c'était toujours ma vérité. J'étais fatigué qu'il traîne à mes côtés et qu'il cherche toujours à déformer mon esprit. J'étais fatigué, et je suis fatigué, de prétendre que je le hais.

« Est-ce qu'il a dit ça ? »

Il a cessé de s'accrocher à l'espoir absurde qu'il peut t'aider, répondit le serpent tout en retournant s'enrouler contre les pieds d'Harry. »

Une bouffée d'air s'échappe de mes lèvres alors que je me rallonge dans mon lit, défait. Je ne peux même pas influencer un serpent.

– HARRY –

« Bella, c'était ma grenouille en chocolat ! je m'écrie. »

Elle m'ignore et continue de la manger. Severus rit de ma détresse.

« Je vais lâcher Bal sur toi, j'ajoute sur un ton de menace. »

— Balthazar finirait par mordre sa propre queue, plutôt que de me faire du mal, et tu le sais, répond-elle tout en caressant doucement les écailles derrière le cou du serpent. »

Je le sais. Je souhaite juste que mon propre compagnon ne se retourne pas contre moi, mais il aime Bella et son rire chaleureux. Je ne peux pas le blâmer, je l'aime aussi.

« Sev ! j'essaye. »

Il lui donne une petite tape, sans grand enthousiasme. Je me jette sur le sol de défaite et Bella met ses pieds sur mon dos comme un guerrier après la bataille.

« Traître, je lance à Balthazar tout en m'installant sur le canapé.

Je sais comment choisir le camp vainqueur. »

« Oh, dit Bellatrix, je voulais te raconter deux-trois... »

Bal escalade mon bras et repose sa tête conte mon oreille.

« Tom Jedusor a essayé de faire en sorte que je m'excuse à sa place l'autre nuit, dit-il. »

Tom Jedusor ? S'excuser ? Même par le biais d'une autre personne... euh, de ce serpent, ça ne semble pas être une chose qui pourrait se produire un jour.

« De quoi ? je demande.

En fait, il essaye depuis des mois, admet Bal.

Il fait quoi ?C'est presque la fin de l'année, qu'est-ce que tu lui as dit ?

Je lui ai dit qu'il en avait déjà fait assez et que tu ne le pardonneras jamais.

Bal, je lui ai déjà pardonné. Et c'est bien le problème, je n'aurais jamais dû le faire. Je ne le laisserai jamais savoir ça. Il y a bien d'autres moyens de mener à bien ma mission.

Comme la mort, répond Bal. Je vote pour le plan qui inclut sa mort.

Ce qui m'inquiète c'est l'été dernier. Est-ce qu'il s'est excusé pour l'été dernier ? Il pense que je suis énervé pour quoi ? C'est génial, Bella ! »

Je n'ai pas la moindre idée de ce dont elle parle. Bella rayonne tandis que Balthazar secoue sa tête. Elle ne semble même pas avoir remarqué notre conversation sifflée, bien que Balthazar ne fasse rien pour être discret.

« Il ne sait même pas qu'il a fait quelque chose de mal ? je demande.

Je ne pense pas. Je crois qu'il te voit comme quelque chose qu'on lui refuse, conclut Bal. »

De quoi Bellatrix est en train de nous parler ? Je pense que ça a quelque chose à voir avec sa sœur en quelque sorte. Elle a l'air très heureuse. Je devrais faire plus attention à elle.

« Comment peux-tu lui pardonner ? demande Bal.

Eh bien, la plupart des choses qui pourraient me rendre furieux ne sont pas encore arrivées, tout simplement. »

Il donne un petit coup de sa queue sur ma main tout en y réfléchissant. Je sais bien que les pensées que j'ai sur mes camarades peuvent sembler ridicules, mais je ne peux pas leur en vouloir pour des choses qu'ils n'ont pas encore faites et ne feront probablement jamais.

« Attends, Bal ! De quoi parlait Bella ? je demande désespérément. »

Mais il est déjà parti.

Pour le Bien CommunOù les histoires vivent. Découvrez maintenant