CHAPITRE 15

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Declan errait dans les couloirs du Palais de la Pensée sans réellement savoir où il allait. Il n'arrivait pas à dormir même si les jumelles Faë lui avaient conseillé de se reposer car son esprit en avait besoin. Mais chaque fois qu'il fermait les yeux, il revoyait ce monstre au-dessus de lui et ressentait une peur aussi profonde que les océans. Il se réveillait en sursaut et le corps couvert de sueur, le cœur battant comme s'il essayait de s'échapper de sa poitrine. Il suffoquait. Alors, il préférait déambuler dans le Palais de la Pensée. Mais en toute honnêteté, Declan aurait préféré quitter cet endroit et se mettre à la recherche de sa sœur et de Meera.

— La patience est une vertu qui se cultive.

Declan sursauta violemment et fit volte-face. Zeros était adossé contre le mur, les bras croisés. Lorsqu'il s'était réveillé, Zeros avait été la première personne qu'il avait vu. Il lui avait expliqué ce qui s'était passé, ce qui lui était arrivé mais jamais pourquoi il était là.

— En d'autres mots ?

— Tu vas devoir attendre avant de pouvoir revoir ta sœur et ta Faë.

— Ce n'est pas ma Faë, répliqua-t-il.

— Si tu le dis.

Depuis qu'il était là, Declan n'avait jamais vu le visage de Zeros transparaitre ses émotions ; il restait toujours de marbre.

Ce dernier tourna les talons et s'éloigna. Declan poussa un soupir et le suivit puisqu'il n'avait rien d'autre à faire.

Les couloirs du Palais de la Pensée étaient en bois, du plafond au parquet. Depuis qu'il s'était réveillé, Declan n'avait pas une seule fois vu de fenêtres. Par moments, Declan avait l'irrésistible envie de sortir car il avait l'impression de suffoquer à l'intérieur. Mais malgré ses nombreux aller-retour, il n'avait pas encore trouvé la porte d'entrée.

— Et tu ne le trouveras pas sans mon accord.

Declan fusilla Zeros du regard.

— Arrête de d'immiscer dans mon esprit, grogna-t-il.

— Je n'ai pas ce don, heureusement. J'ai simplement appris à lire les gens.

— Comment ? Si je me souviens bien, tu n'es jamais sorti d'ici.

Zeros le regarda par-dessus son épaule.

— Disons que j'ai développé ce don au fil des années.

— Des années ?

Cette fois-ci, Zeros s'arrêta et le dévisagea. Une ombre passa sur son visage.

— Des années, répéta-t-il.

Declan avait bien compris qu'obtenir des réponses de la part de Zeros était comme parlé à un chien et attendre que ce dernier vous réponde. C'était bien pour cette raison qu'il préférait se tourner vers les jumelles.

— Pourquoi ici ? demanda Declan.

Zeros cligna des yeux comme si sa question l'avait ramené de là où son esprit l'avait envoyé.

— Le Pandémonium a oublié que cet endroit existait. Quoi de mieux pour s'y cacher.

S'y cacher ?

Il disait ça comme s'il fuyait quelque chose.

Ou quelqu'un.

Mais avant qu'il n'ait pu le lui demander, Zeros se remit à marcher.

Declan soupira.

— Combien de temps doit-on attendre encore ? s'enquit-il.

Zeros s'arrêta devant l'escalier en bois de chêne qui donnait une vue impressionnante sur la Grande Bibliothèque. D'infinis rayons contenant des livres aux couleurs variés s'étendaient à perte de vue. Declan n'arrivait toujours pas à croire que quelqu'un, à savoir Zeros, avait pu lire tout ce qui se trouvait sur ses étagères.

LES SEIGNEURS DE GUERRE, Tome 4 : Le Guerrier EnragéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant