Chapitre 9

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- Tout le monde est là ? demanda le coach Trevis.
- Oui, répondit Jude.
- Pour une fois que Caleb est à l'heure... marmonna Joe.

Le concerné grogna, comme à son habitude mais se retint de rétorquer.

- Je vais annoncer les équipes, vous irez en suite au vestiaire et nous nous retrouverons sur le terrain.

Tout les joueurs l'écoutait avec attention. Ils savaient que ce match avait pour but de prouver individuellement ce qu'ils valaient, mais l'esprit des anciens Raimon était bien trop soudé. Ils espéraient au fond d'eux tomber dans l'équipe de leur meilleur ami.
Bien évidement, quelques exceptions étaient présentes...

***

Une fois les deux équipes annoncées et réparties, le match put commencer.
Quelques tensions et hésitations étaient visibles, mais rien d'affolant.

(NDA: Est ce que j'ai la flemme de le raconter ? Totalement.)

---

Dés la fin de l'affrontement, les joueurs, les manageuses et le coach Trevis se retrouvèrent une fois de plus dans la salle de réunion.

- Je vais à présent vous annoncer les noms des 16 joueurs retenus.

Caleb et Jude était confiants, de toute manière ils n'avaient pas le choix.

- Jude Sharp.
- Oui !

Et de un.

- Jordan Greenway.
- Oh.. oui !
- Jack Wallside
- Oh c'est pas vrai je suis pris je vais pleurer !

Toad le félicita, avant de se mettre lui aussi à pleurer en entendant son nom.

- Caleb Stonewall.

Et de deux.

Ce dernier se contenta de sourire fièrement et de se diriger vers Jude.

- Ce sera un honneur de jouer à tes côtés, Jude Sharp.
- On verra si tu as autant de facilité à manier une balle qu'à ouvrir ta bouche, répondit le châtain.

Le coach continua à appeler les autres joueurs pendant que nos 2 amis discutaient, un peu à l'écart, de leur désir de prouver leur force au monde entier.
Ils avaient été éduqués comme ça, ils avaient appris le football de deux manières différentes, certes, mais leur passion était la même.

- Bien. Les éliminatoires commenceront la semaine prochaine. Ces derniers jours vous sont laissés pour retourner dans vos familles.

Caleb bloqua sur le mot "famille", et Jude le remarqua.

- Tu comptes rentrer chez toi ? demanda le châtain.
- J'aime pas les questions de ce genre, Judy.
- Pardonne moi. Si tu ne veux pas répondre c'est pas grave.

Le brun marqua un instant de silence.

- Je n'ai pas de véritable famille, c'est tout ce que tu sauras.
- Tu as un endroit où dormir ?
- Oui. On peut arrêter là ?

Il se contenta d'acquiescer, bien qu'une inquiétude commençait à se former quelque part en lui.
Le stratège apprenait petit à petit à connaître Caleb et faisait de plus en plus attention à lui, sans trop s'en rendre compte.

Ils sortirent tout les deux de Raimon après avoir récupéré leurs affaires au dortoir.

- Tu rentres à pieds ? demanda le garçon à crête.
- Mon majordome vient me récupérer, il ne va pas tarder.

Caleb afficha une tête du genre: " Un majordome ? Sérieux ?".

- Tu veux qu'on te dépose ? proposa le châtain.

L'autre rigola légèrement en donnant un coup de pied dans un morceau du trottoir.

- Merci de ton amabilité, mais les trucs de bourge c'est pas fait pour moi.
- Je ne suis pas bourge, Caleb.
- Si tu connaissais mes conditions de vie tu ne dirais pas la même chose. Bref, je rentre à pied.
- Écoute, je...
- À lundi, Jude.

Il s'en alla sans dire un mot de plus, laissant le stratège sur le bord du trottoir, ses valises à la main.

Le majordome du châtain arriva et chargea ses bagages. Jude monta dans la voiture et referma la portière.

- Mon père est à la maison, Lucien ?
- Non, il rentrera dans deux jours.

Il n'aura donc pas le temps de le voir, une fois de plus. Le stratège s'était habitué à son absence, et ça ne lui faisait plus rien. Le calme régnait dans l'immense demeure des Sharp, et ça lui convenait parfaitement.
Sa maison n'était vraiment pas loin de Raimon et il fut vite arrivé.

- Je monte vos valises dans votre chambre Monsieur, je vous laisse vous rendre à la cuisine. Votre repas est servi.
- Merci, répondit simplement le châtain.

***

Du côté du brun, ce n'était pas rose.

- Qu'est ce que tu fou ici ? Tu sais bien que c'est plus chez toi.
- Cet appartement est au nom de ma mère, alors toi dégage d'ici espèce d'ordure !

Caleb reçu un coup de poing violant de la part de la saloperie qui lui servait de père.

- Quand j'étais venu te chercher dans le parc tu avais oser me toucher sale petit con ! Tu vas me le payer !

L'adulte prît de l'élan et s'apprêtait à ruer le garçon de coups. Heureusement, même si le garçon avait été sonné, il n'avait perdu que très peu de vivacité. Il couru à l'autre bout de la pièce, enjambant la table basse sous les jurons de son agresseur.

- Tu n'es bon qu'à boire vieil ivrogne ! J'ignore comment maman à pu aimer quelqu'un comme toi, dit-il avec un air de dégout dans la voix et dans le regard, mais c'était en tout cas une belle erreur.
- Attends que je t'attrape tu vas voir qui est la tâche dans cette famille !

Le discours du plus grand aurait pu continuer longtemps et dans un bain de sang si le brun ne l'avait pas stoppé. Il saisit une des nombreuses bouteilles qui jaillissait sur le sol et la lança dans sa direction. Elle se brisa à ses pieds, l'empêchant d'avancer. L'homme grogna et accentua ses menaces. Caleb prît la fuite et monta à l'étage pour récupérer quelques affaires.
Il remplit son sac avec quelques vêtements, un peu d'argent et de nourriture, son chargeur, sa brosse à dents et une fois de plus son étrange petit boite.

Il saute par sa fenêtre et atterrit dans la pelouse mal coupée. Il se rappelait de quand celle-ci fleurissait encore, de quand sa mère s'en occupait avec passion, vérifiant sans cesse l'état de la terre, veillant chaque jour la météo à venir. C'était l'un des rares souvenirs agréables souvenirs de son enfance.

Mais les plus beaux moments sont parfois les plus douloureux.

Il enfila ses écouteurs et se commença à marcher. Il se dirigea là où se trouvait celle qui occupait ses souvenirs. Sur le chemin, il lui acheta une boîte de chocolat, pensant au gout abjecte de la bouffe de l'hôpital. Il voulait lui faire plaisir, fêter son nouveau poste au sein de l'équipe nationale, rendre fière sa mère.

- Tu dois devenir plus fort, Caleb.

Il lâcha la boîte de friandises qu'il tenait lorsque cette phrase lui revint en tête.

- Vous allez bien jeune homme ? demanda une mamie qui passait dans le même rayon que lui.

Elle se baissa pour ramasser ce qu'il avait fait tombé en se plaignant silencieusement de son vieux dos.
Le brun récupéra la boîte et assura la vieille dame que tout allait bien et qu'il était juste étourdi. Il la remercia, apporta son panier à la caisse et lui souhaita une bonne journée avant de sortir du magasin, les chocolats dans la main.
Les gens, attendris par son geste, n'ont pas prêté attention à ce qu'il avait dans les mains.
Il continua sa route presque le sourire au lèvres, ravi d'avoir arnaquer les personnes qui le prenait pour un gamin angélique.

Au bout de 30 minutes, il arriva à l'hôpital. Il monta directement là où elle se trouvait.
Il toqua doucement avant d'entrer. Elle ne dormait pas. Elle avait les yeux ouverts et elle tourna difficilement la tête vers lui.
Il vint l'embrasser délicatement sur le front avant de dégager ses cheveux de son visage. Il la regardait pendant de longues secondes ainsi, et elle aussi. Elle était belle, sa maman, vraiment très belle.

En sens inverse - [ Inazuma Eleven ]Where stories live. Discover now