Chapitre 22

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La louve sentit la prise des gardes se resserrer autour de ses bras. L'un d'eux avait sans douceur empoigné ses cheveux afin de lui relever la tête. Chacun de ses muscles étaient tendus, prêt à craquer. Devant elle, le regard malsain et intensément fou de Hans la toisait.

La mâchoire de la pauvre bête se contracta quand elle ressentit une émotion l'ayant abandonnée depuis longtemps. La peur. Une peur panique de l'être humain s'immisça en elle. Pour la première fois, Mak voulu abandonner et fuir, sans regarder derrière, simplement sauver sa peau. Malgré elle, l'instinct animal reprenait ses droits. Le fil de ses pensées se concentra alors à peu de chose. Comprenant seulement que Hans était un danger, qu'elle devait soit l'éliminer, soit le fuir, rien de plus. Plus rien à foutre d'Arendelle, plus rien à foutre des loups ou des Ficede. Juste elle, elle qui allait bientôt mourir si elle ne partait pas très vite d'ici.

La prince se pencha, ne s'arrêtant qu'à un souffle du visage du loup, et murmura:

- Alors tu as peur? Je peux le voir dans tes yeux. C'est un magnifique cadeau que tu me fais là. Je pourrais me saouler à l'alcool de ta peur, brave loup. Où plutôt, minable Loup.

Mak fut incapable de répondre, paralysée dans son propre corps. Frénétiquement, la louve se débattit violemment, cherchant à se défaire de cette prise, quoi qu'il lui en coûte.

- Tu sais ce que font les loups quand ils ont une pattes prise dans un piège?

Demanda soudain le prince, en se redressant.

Pas de réponse.

Hans plongea son regard dans celui de Mak, cherchant maladivement à lui glacer le sang.

- Ils se rongent la patte jusqu'à se l'arracher afin d'être libre. Nous allons voir jusqu'où tu peux aller avant de craquer. Ça va être amusant.

- Anna arrête!

Supplia Elsa, en dégageant sa main de la prise de sa sœur.

- Elsa, je t'en pris. Il faut qu'on continue. Tu as entendue Mak comme moi. Elle veut que tu sois à l'abri, elle...

- Silence!

Cria la reine en fermant les yeux. Sa sœur se tut instantanément.

Au plus profond d'Elsa, quelque chose d'infime se manifesta. Un sentiment effroyable d'insécurité. Une pointe de faiblesse. La peur de la mort, la peur de souffrir, la peur de la peur elle-même.

- Elle a peur...

Murmura Elsa, prenant conscience que ce sentiment n'était pas le sien.

- Quoi?

Demanda sa sœur, sans comprendre.

L'esprit embrumé, Elsa rouvrit les yeux, les fixa sur Anna, et répondit, horrifiée:

- Je ne sais pas comment c'est possible, mais je ressens sa peur. Elle est morte de peur. Elle a besoin de moi.

Décida la reine, avant de tourner les talons. Anna empoigna son bras.

- Elsa, attend! C'est du suicide!

Elsa se dégagea violemment de sa sœur, souffla en voyant son regard d'incompréhension, et expliqua:

- Je ne te demande pas de comprendre. Je dois la sauver. Je lui dois tout. Et je l'aime...Je l'aime non d'un chien! Je ne peux pas la laisser mourir. Alors es-tu avec moi, ou pas?

Anna était resté hébétée face aux hurlements de sa sœur. Elsa? Sa sœur, froide comme la mort? Qui soudain semblait avoir trouvé une raison de se battre, une raison de crier. Anna fronça les sourcils, et promis:

Cristaux ensanglantésWhere stories live. Discover now