CHAPITRE II

1.3K 82 6
                                    

Nous sommes rentrés chez nous juste après. Sans un mot. Si seulement quelqu'un l'a surveillé à ce moment-là, on n'en serrait pas là. J'en veux tellement à la nourrice.

Je m'assois sur ma chaise de bureau et regarde le vide. Je ne me sens pas bien. Une larme coule sur ma joue. Je la laisse longer ma joue. Elle atterrit sur ma main. Une colère en moi monte tout d'un coup et pour me retenir de tout casser, je mords ma main tellement fort que j'en saigne. J'éclate en sanglots.

J'entends Camila entrer. Elle se précipite vers moi et m'enlace. Je m'accroche à elle comme si ma vie en dépendait. Je crois que je réalise réellement que j'ai perdu ma fille.

- Lauren. Elle va revenir. Crois-moi, me rassure-t-elle.

Elle se redresse pour me regarder dans les yeux. Elle pose ses mains sur mes joues et met son front contre le mien.

- J'y crois, je lui dis avec un minimum d'espoir.

Elle se retire de moi et regarde ma main. Elle a un regard de reproche.

- Lauren. Tu as encore recommencé à te mordre.

- Je suis désolée.

Mes mains tremblent et je n'arrive pas à me calmer. Camila me les tient et m'embrasse délicatement. Ça me fait du bien.

- Je t'aime et on va se battre pour retrouver Karla. Ensemble.

Je hoche la tête.

- Viens. On va manger.

Je me lève et la suis dans le salon. La table est mise et une odeur se dégage de la cuisine. Camila cuisine tellement bien, je ne sais d'où elle tient ce don, mais c'est exceptionnel. Mais malheureusement, je n'ai pas faim à cause de cette disparition.

Je m'assois sur une chaise et attends que le repas arrive. J'allume la télévision et vais sur une chaîne d'infos.

- Une petite fille du nom de Karla Jauregui-Cabello a disparu, aujourd'hui, à Miami. La dernière fois que nous l'avons vu, elle était chez sa nourrice. La police pense à un kidnapping, car les caméras ont été piratés. Nous passons un avis de recherche donc si une quelconque personne l'a vu, contactez ce numéro...

J'éteins la télévision. Comment savent-ils toutes ces informations ? Je sers dans ma main la télécommande, elle craque sous mes doigts.

Camila arrive avec le plat. Elle voit mon énervement.

- Que se passe-t-il ?

- Ils ont passé à la télé des choses sur notre fille ! Comment c'est possible alors que nous avons parlé qu'à la police !

Elle ne dit rien comme si elle était coupable de quelque chose. Je fronce les sourcils. Elle pose le plat sur la table. Elle joue avec ses doigts.

- C'est moi qui ai annoncée la nouvelle aux journalistes. Je voulais que cela soit plus facile à chercher notre fille...

- Tu te fous de moi ?! Je commence à m'énerver. Tu as pensé aux conséquences de nos vies privées ?! On n'en aura plus ! Qu'est-ce que tu peux être conne ! Je lui hurle en me levant.

Elle s'approche de moi et me donne une gifle. Je pense que je le mérite.

- Ne me redit jamais ce genre de chose parce que c'est toi qui es bête en m'insultant !

Je m'en vais du salon et pars de la maison en claquant la porte. Je marche jusqu'à mon entreprise ce qui est assez long. Quand j'y arrive, je suis en sueur et essoufflais. On m'ouvre la porte de l'immeuble et j'entre. Je monte à mon étage. Je remarque qu'il y a peu de personnes. Ce qui est normal puisque l'on est samedi.

- Madame Jauregui !

Je me tourne vers la personne qui m'appelle et je vois Lucy. Je lève les yeux au ciel. Il ne manquait plus qu'elle. Je souffle.

- Oui ?

- Je suis vraiment désolée pour votre fille.

Je contracte ma mâchoire.

- Ne me parle plus de ça, s'il te plaît, je lui dis les larmes aux yeux.

Elle baisse la tête à ma demande.

- Vous vous voulez du réconfort ? Me propose-t-elle en se mordant la lèvre et en relevant la tête.

Je lève les yeux au ciel.

- Ne persistez pas. J'ai une femme et je l'aime.

Je pars vers mon bureau sans un regard sur elle. J'entre dans celui-ci et me sers un verre de whisky. Je le bois d'une traite. Ma tête tourne un peu, mais ça me permet d'oublier. Je me ressers et continue de boire comme une alcoolique. Je me noie dans ses verres et je ne les compte plus. Je ne tiens plus debout. Je m'écroule par terre et le verre se brise en mille morceaux. Je ferme les yeux et c'est le trou noir.

Je me réveille sur un divan. Je me redresse directement. Ma tête tourne à ce mouvement trop rapide. Je remarque que je suis en t-shirt. On m'a enlevé un vêtement. Qui m'a amené ici ? Je suis dans une pièce de l'immeuble. Je reconnais.

La porte s'ouvre et Lucy y entre avec de l'eau. Je hausse un sourcil. Elle s'approche de moi et me le tend. Elle me sourit. Je prends le verre et le bois cul sec.

- Il est quelle heure ?

- Vingt heures.

J'ouvre grand les yeux. Camila doit s'inquiéter. Je me lève directement, prends mes affaires et sors de la pièce.

Je cours à l'extérieur du bâtiment. Je prends mon téléphone et appelle Camila pour qu'elle vienne me chercher. Les sonneries se répètent, mais elle ne décroche pas. Je fronce les sourcils. Elle décroche directement d'habitude. Je laisse tomber et décide d'appeler un taxi.

Il arrive en dix minutes et je monte dedans. Nous faisons le trajet.

- J'ai appris pour la disparition de votre fille. Je suis sincèrement désolé, me dit le conducteur.

Je ne réponds rien. Je n'ai pas envie de la pitié des gens.

Nous arrivons cinq minutes après et je descends sans oublier de le payer.

- Non. Ne me payez pas. Vous passez un moment très dur et...

- Je vais vous payer. Ce n'est pas à cause de cette disparition que je ne dois pas le faire. Alors, tenez.

Je lui donne un billet et m'en vais. J'entre chez moi et la maison est dans le noir. J'allume la lumière et enlève ma veste.

- Camila ?! Je crie dans la maison.

Personne ne me répond. Je marche en direction du salon et il y a un bout de papier sur la table. Je le prends et le lis.

« Ne m'attends pas pour manger. Je suis chez Dinah. »

Le mot est froid. Je l'ai blessé et je m'en veux tout de même de l'avoir insulté, mais j'ai toujours le même avis sur ce qu'elle a fait. Les journalistes vont nous apporter que des mauvaises choses.

Je décide de ne pas manger et de directement aller me coucher. Je m'allonge et m'endors très rapidement.

Karla. Where stories live. Discover now