CHAPITRE III

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Le bruit de la porte d'entrée qui claque me réveille en sursaut. Je me lève lentement du lit. Je me frotte les yeux. Je me dirige vers la salle de bain. Je me lave, me brosse les dents, m'habille et descends dans le salon. J'y retrouve Camila et Dinah. Elles ne disent aucun mot. Sa meilleure amie me voit et s'approche de moi pour me faire la bise.

- Comment tu vas ? Me demande-t-elle inquiète.

- Ça pourrait être mieux.

Camila ne vient pas me voir. Je me mords la lèvre de culpabilité.

- Je crois qu'il faudrait que tu t'excuses, me conseille Dinah.

Je hoche la tête. Elle a raison.

Je m'approche de ma femme lentement, j'appréhende ce qu'elle va me dire. Elle est très rancunière et se sent blesser très rapidement. Je m'assois à côté d'elle, à notre table. Je lui sers la main qui est sur la table. Elle ne me regarde pas. Elle a un regard vide. Je ne pense pas que ce n'est que de ma faute, c'est aussi par rapport à la disparition de notre fille.

- Camila. J'aimerais m'excuser de mon comportement tout sauf mature. Je dois t'avouer que je me suis bourrée la gueule hier et je regrette d'avoir fait ça. Je suis... tellement triste et désorientée alors, j'ai besoin de toi et de ton soutien. Je ferai la même chose pour toi. On survivra de cette épreuve, ensemble.

Elle me sourit faiblement, se lève et me prend dans ses bras. Je crois que j'ai réussi à la convaincre de me pardonner de mon insolence.

- Je t'aime et je suis désolée de t'avoir giflée, s'excuse-t-elle.

- Je ne t'en veux pas. On est émotionnellement infligée par la tristesse.

Elle relève la tête de mon cou et m'embrasse amoureusement. On ressent tout l'amour et la peur dans ce baiser. On est effrayée de ce qu'il peut arriver. De perdre notre fille à jamais.

On se détache et elle se relève directement. Elle saute sur les documents mis sur la table et me montre quelque chose.

- Tu te rappelles, Normani nous a dit qu'elle allait faire des analyses dans la maison et dans le jardin. Figure-toi qu'ils ont retrouvé quelque chose dans la pelouse, me dit-elle avec un air d'espoir.

- Qu'est-ce que c'est ? Est-ce qu'on peut retrouver la personne grâce à ça ?

- Je ne sais pas, mais c'est un bout de tissu. Sûrement d'un t-shirt. Cela est peut-être dû au fait que notre fille s'est débattue et a arraché un bout de son vêtement.

Je me lève précipitamment et fais les cents pas. Je réfléchis à ce que l'on pourrait faire.

- Inutile de réfléchir. La police fait des analyses d'ADN et trouveront potentiellement quelque chose, me rassure-t-elle.

Je hoche la tête.

- Je pense qu'il faudrait que l'on se repose aujourd'hui, conseille Camila en me prenant les mains.

J'entrelace nos doigts et la rapproche de moi. On colle nos fronts.

- Tu ne partiras pas ? Je lui demande avec de la peur dans ma voix. Parce que je ne pourrai pas tenir.

Elle pose sa main sur ma joue et me regarde dans les yeux.

- Ma vie sans toi n'est rien, alors non, je ne pars pas, je reste. Nous sommes deux mamans qui essayent de retrouver leur petite fille et je ne compte pas laisser tomber et toi non plus. D'accord ?

Je baisse la tête. Elle me la relève et m'embrasse chastement.

- Ça vous dit une journée série ? Demande Dinah de manière lasse.

Nous rigolons. Ça fait du bien de lâcher un rire. Rien que faire un sourire me rend un peu moins triste.

Nous nous installons dans le canapé. Camila se met dans mes bras et pose sa tête sur mon épaule. Je lui fais des papouilles dans les cheveux et lui embrasse quelques fois le front. Mais je ne peux pas m'empêcher d'être anéantie intérieurement. Les larmes coulent toutes seules sur mes joues, sans que je puisse les arrêter. Je pleure silencieusement, personne ne le voit et c'est très bien comme ça. Au bout d'un moment, je suis tellement fatiguée d'avoir pleuré que je m'endors sur la tête de Camila.

- Maman ?!

Je me retourne vers ma fille qui vient de m'appeler. Je m'accroupis à sa hauteur et elle se jette dans mes bras.

- Tu m'as manqué ! Je t'aime ! Me crie-t-elle dans les oreilles.

- Toi aussi, tu m'as manqué, je lui réponds avec un sourire ému.

J'admire son visage qui me ressemble tellement. Je lui embrasse la joue délicatement.

- Moi aussi, je t'aime.

Je me relève et vois Camila à deux mètres de nous. Je lui souris. Elle a les larmes aux yeux. Elle court vers moi et m'embrasse brutalement.

- Beurk ! S'exclame Karla.

Je me retire de ma femme, mais elle reste tout de même dans mes bras.

- Je vous ai manqué à ce que je vois, je leur dis en rigolant.

- Ton déplacement était beaucoup trop long, Lauren. Ça fait deux mois sans te voir et c'est compliqué pour Karla.

- Je te jure, la prochaine fois, pour mes déplacements, je ne ferai que trois jours maximum, mais c'était très important et en plus, j'ai réussi à avoir le contrat, je lui annonce en souriant.

Elle m'embrasse comme pour me féliciter.

- Lauren ? Il est l'heure de se lever, mon cœur.

- Non, je grogne.

J'ouvre les yeux et je la vois qu'elle me sourit.

- Dinah est partie ? Je lui demande en constatant qu'il n'y a que nous deux.

- Oui. Elle a dit qu'elle avait des choses à faire.

On ne dit rien pendant quelques secondes avant que je ne brise le silence.

- J'ai fait un rêve.

- Raconte-le-moi.

- Il y avait Karla et je vous retrouvais après un long déplacement. Elle disait que je lui manquais, je finis en lâchant un petit sanglot.

- Non, ne pleure pas. S'il te plaît.

Elle se contient de ne pas craquer. Je tourne la tête vers l'horloge et remarque qu'il est quatre heures.

- Bon. On... on devrait sortir prendre l'air, je lui propose avec un volume de voix très bas.

Elle hoche la tête, mais éclate en sanglot par la suite. Elle tremble en se levant. Je m'approche d'elle pour la réconforter, mais elle met sa main devant elle pour m'arrêter. Je pense qu'il faut que je la laisse un petit peu seule.

Elle prend son manteau et je fais de même et nous sortons. Mais ce que je ne pensais pas voir, c'étaient les journalistes. Ils nous prennent en photo. Les flashs nous éblouissent. Je mets ma main devant mes yeux et passe un bras autour de la taille de Camila pour la garder contre moi.

- Madame Jauregui ?! Madame Cabello ?! Se répète dans la foule. Savez-vous qui a kidnappé votre fille !? Vous pensez que c'est sa nourrice ?! La police a-t-elle trouvé des indices ?!

Je ne réponds pas aux questions ni Camila. On se dirige dans ma voiture et nous entrons. Je me mets à rouler le plus loin possible de cette foule de journalistes.

Karla. Tempat cerita menjadi hidup. Temukan sekarang