Chapitre 38

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Point de vue de Chase :

Je respire. Une fois. Deux fois et ferme lentement les yeux.

Je tends l'oreille et écoute les réactions démesurées de mon corps, mon cœur bat la chamade, mon souffle est saccadé et mes yeux sont rivés vers un corps allongé à mes côtés. Un corps roulé en boule, un corps pulpeux et magnifique à souhait. Un corps délicieux dans lequel j'étais plongé il y a à peine quelques minutes. Bon sang ! J'ai déjà envie d'y replonger.

Emma me tourne le dos, je n'ai aucune vue sur son visage, seul le rythme de sa respiration m'est audible. Je commence à perdre patience.

-"tu étais consentante" je lui lâche en déposant une main maladroite sur son dos. Elle sursaute.

-"je n'ai rien dit Chase" me répond-t-elle. Je couvre ses jambes nues et son corps offert à moi même si je voulais prolonger l'expérience. Malgré toutes les bêtises que je raconte, je la trouve belle.

-"je ne dirai rien aussi ! Je ne t'humilierais pas non plus" je lui promets en laissant mes doigts parcourir sa peau nue. Elle frissonne et me fait face.

Ses yeux émeraude me paralysent et je me rends compte que je déteste cette femme. Je la déteste car je suis bien incapable de détourner les yeux d'elle peu importe les moyens que j'emploie.

-"j'assume !" me dit-elle sans me quitter des yeux.

Elle se lève ensuite et se saisit de ses vêtements éparpillés un peu partout dans ma chambre. Son corps est entièrement découvert, je trace alors de mes yeux son imposante cicatrice violacée, là où sa peau est cartonnée et torturée, c'est horrible et beau à la fois. Ça témoigne de sa puissance face à la gravité de la situation. Je suis admiratif.

Elle enfile son pyjama maldroitement sans me quitter des yeux et semble soudainement perdue, effrayée telle une petite biche entre les pattes d'un loup assoiffé de sang, elle rougit et détourné le regard, sa main trouve rapidement la poignet et lorsqu'elle est sur le point d'ouvrir la porte je m'elance vers elle et l'embrasse.

Elle me repousse.

-"je t'ai déjà donné ce que tu voulais, fiche moi la paix à présent" me crache-t-elle en essayant de se dégager.

-"et si j'en voulais plus ?" je hasarde en esquissant un sourire empreint de sous entendus.

-"arrête ça ! J'ai accepté que tu me baises ça s'arrête là" J'ai légèrement reculé et l'ai relâché sans ménagement.

-"va-t-en alors ! Dégage d'ici" je lui crie en lui jetant sa veste à la figure. Elle la ramasse le teint livide et me fusille du regarde.

-"je vais me gêner ! De toute façon c'est tout ce que tu as à offrir !" je fronce des sourcils et m'élance vers elle.

Elle est déboussolée, ça se voit à l'expression perdue de son visage, à son corps tendu et surtout au fait qu'elle ait du mal à correctement se déplacer.

Je ricane. Je l'ai défoncé, comme je le voulais.

Elle balaie la pièce du regard puis baisse les yeux par terre avant de sûrement trouver le courage de déclarer :

-"tu as promis de ne pas m'humilier"

-"je tiendrai parole" je lui réponds sans ciller. Elle grimace.

Mon dieu ! Elle manque tellement d'assurance que c'en est troublant à voir !

-"j'espère pour toi que tu tiendras parole" me menace-t-elle. Je ris. Elle est chou. Croit-elle vraiment pouvoir m'impressionner ? Je ne saurai pas le dire exactement.

-"je le ferai si tu rampes à mes pieds" je lui susurre en lui lançant un clin d'œil aguicheur.

Elle soupire, ouvre la porte de ma chambre et tombe nez à nez avec mon fameux colocataire. John. Il ne manquait plus que lui.

Il examine Emma de la tête aux pieds puis darde sur elle un regard mauvais, celui que l'on lance à une vulgaire trainée qui sort de la chambre de celui qui l'a bien baisé.

Je ne réagis pas. Je me fiche complètement de ce qu'il peut penser d'elle. Mais lorsque ses yeux retombent sur mon corps nu, il écarquille les yeux comme s'il s'autorisait enfin à croire qu'Emma et moi on ait pu coucher ensemble. Croyait-il qu'on faisait nos devoirs ensemble ?

Je remets rapidement un pantalon mis au hasard et me confronte au silence gênant qui règne dans cette petite pièce.

-"qu'est-ce que tu fiches ici ?" lance-t-il à Emma en croisant ses bras autour de son torse. Elle hausse des épaules sans montrer grand intérêt à ce qu'il raconte.

-"ça se voit non ?" lui répond-elle vaguement.

Il se tait quelques secondes puis reporte son attention vers moi. Son regard est sévère et soudainement j'ai envie de lui arracher les yeux. De quel droit se permet-il de me juger ?

-"je croyais qu'on avait dit plus de putes dans notre appartement !" gronde-t-il de sa voix grave.

Emma hoquete de surprise et tourne son regard horrifié vers moi. Je suis en train de bouillir de rage.

Je m'avance calmement vers John et me pose en face de lui, de façon à cacher ma voisine de toute ma hauteur. Je n'aime pas cette garce mais j'aime encore moins le fait que John décrète qu'il a le droit de dire ce qu'il pense de mes conquêtes.

-"répète un peu ? Écoute John je couche avec qui je veux et tu n'as rien à dire la dessus" il ne semble pas impressionné du tout, au contraire.

-"tu ne peux pas coucher avec elle bon sang ! Et toi Emma comment peux-tu te laisser sauter par un type qui t'a fait autant de mal ? Putain ça en dit long sur l'estime que tu te portes ma vieille"

Je reste sans voix et ça n'arrive pas souvent. La voix de John n'est plus aussi dure qu'elle ne l'était il y a quelques secondes de cela et je me rends compte que ce n'est pas de la moquerie ou autre, au contraire, il se fiche bien de moi mais il semble s'inquiéter pour Emma. Pour l'estime qu'elle se porte à elle-même. Putain, ce que je ressens à présent est totalement différent et inconnu !

Emma me pousse doucement sur le côté et pose ses yeux droit dans ceux de John. L'expression qu'elle lui lance me retourne carrément l'estomac.

Elle lui sourit mais ce sourire semble si triste, si vide. Son expression ne trahit aucune joie, aucun plaisir seulement de la déception mais de quoi est-elle déçue ? N'avait-elle pas accepté de son plein gré de me suivre ?

-"ne t'inquiète pas pour moi John, ce n'est pas comme si j'y attache une quelconque importance. Quant à l'estime que je me porte ne t'inquiète pas pour elle" elle lui tape l'épaule et s'en va sans un regard en arrière.

Je reste simplement debout là, comme un pauvre idiot à la regarder s'éloigner vers la porte d'entrée. C'est impossible ! Je ne peux tout de même pas la laisser s'en aller comme ça !

Je la rattrape juste avant qu'elle ne dépasse le seuil de la porte d'entrée et me saisis de son poignet pour être sûr qu'elle ne m'échappe.

-"tu n'y attaches pas d'importance, qu'est-que tu veux dire par la ?" je lui demande en l'attirant vers moi.

-"que comme toi j'avais simplement envie de m'envoyer en l'air et puis la vie reprendra bien trop tôt et tout sera comme avant. Ne t'inquiète pas je savais à quoi je m'exposais en venant chez toi" elle me déclare en reprenant sa mains vers elle.

-"tu parles comme si je n'étais qu'un vulgaire prédateur !" je me plains plus fort que je ne l'aurai voulu.

-"ne l'es-tu justement pas ?" hasarde-t-elle.

-"non ! Je ne le suis pas !" je lui affirme avec force.

Elle hausse un sourcil avec arrogance et ce seul geste a le don de m'exciter.

-"prouve le moi alors !"

Pétasse ! Dans quoi venait-elle encore de m'embarquer ?

Dévoile moiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant