Chapitre 15 : Solitude

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Kuroko ouvre difficilement les yeux, l'esprit lourd. Le soleil lui agresse les rétines alors qu'elle a à peine entre-ouvert les paupières, la forçant à les refermer immédiatement en poussant un gémissement. Plus prudente, elle recommence à les ouvrir, bien plus lentement. Elle sent tout son corps être engourdie, raide au possible et ses muscles la tirent, la poussant à ne pas bouger. Où était-elle ?

-Shirai-san !

La voix est forte, fait mal à ses tympans, lui tirant un autre gémissement. Elle parvient à voir, un peu brouillé et flou, les visages souriants d'Uiharu et Saten et est presque sûr de voir des larmes perler aux coins de leurs yeux. D'une voix rauque, qui lui fait mal à la gorge, elle croasse péniblement :

-Hey...

-Tu es réveillée ! C'est fantastique, sanglote Uiharu, alors que Saten prévient les infirmières en vitesse.

Bien vite, ils sont plusieurs à son chevet, dont Heaven Canceller. Les examens d'usages sont lents, Kuroko devant répondre à de nombreuses questions. Elle a soif, mal un peu partout, mais se sent globalement bien, bien qu'elle sente de nombreux bandages contre son corps. La longueur des examens lui laisse du temps pour se remémorer ce qu'il s'est passait. Le téléporteur, l'effondrement de l'entrepôt. Et tellement plus...

On lui fait un rapide bilan de ses blessures, somme toute assez banale. Le petit choc est d'apprendre qu'elle a dormi une longue et interminable semaine. Elle ne sait pas par quel miracle elle a été autant épargnée de l'effondrement d'un bâtiment sur elle, mais elle ne va pas s'en plaindre.

Elle finit par s'impatienter, ayant impérativement besoin de nouvelle de Misaka, ne pouvant pas rester plus longtemps dans le flou à son sujet. Personne ne lui a encore rien dit. Dès que les deux infirmières sortent, elle réclame de savoir :

-Où est Onee-sama ?

Elle voit du coin de l'œil, la mine de Saten et Uiharu s'effondrée. Elles qui étaient si joyeuse de la voir, échangent un regard attristé, lui faisant craindre le pire. Canceller prend une longue inspiration, cherchant ses mots, alors que Kuroko insiste, la terreur faisant battre son cœur :

-Où est-elle ? Que se passe-t-il ?

Face au silence glaçant, elle tente de se redresser dans son lit, prête à le quitter et aller chercher elle-même des réponses. Canceller la saisit délicatement par les épaules et la maintient allongée, qu'elle ne se blesse pas inutilement.

-Shirai-san, calme-toi. Ton amie va bien, elle est dans une autre chambre.

-Et ? le presse-t-elle à continuer, comprenant qu'il lui manque beaucoup d'éléments.

Le médecin commence ses pénibles explications, voyant le regard de Kuroko se briser au fur et à mesure de ses explications. Il lui parle des blessures de Mikoto, son coma, son hypoxie probable, les dommages irrémédiables que cela pourrait entraîner, qu'ils ignorent encore. Kuroko l'écoutent longuement parler, plongée dans un profond silence, ses épaules s'affaissant progressivement. Elle entend les mots, les comprends, mais ne peut pas les accepter.

Mikoto est dans le coma. Morte cliniquement pendant quatre minutes. Elle pourrait ne jamais se réveiller. Sur le visage pâle de Kuroko, les larmes commencent à couler à torrent, sans qu'elle puisse les contrôler, le cœur brisé, et elle hoquète :

-Si seulement j'avais pu battre le téléporteur, elle irait bien ! Si j'avais été plus rapide... Elle m'a protégé... C'est ma faute !

-Ne dis pas ça ! la coupe Saten en la prenant dans ses bras. Misaka n'aimerait pas t'entendre dire ça ! Et ce n'est pas ton genre de t'apitoyer. Elle va se réveiller, tu verras !

L'obscurité nous entoureDove le storie prendono vita. Scoprilo ora