Le coeur qui parle

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PDV JASMINE

- Et 40 ! Soupirai-je en reposant mes pieds.

Les abdos sont vraiment ce que je déteste le plus. Mon corps ne s'y habitue pas. Malgré le fait de les faire tous les jours, après l'effort je me retrouve toujours avec quelques courbatures au niveau de mes abdos. C'est en sueur et fatiguée que je m'éponge et me dirige vers le vestiaire ramasser mes affaires afin de rentrer chez moi.

Je soupire en avançant. Les jours se suivent et se ressemblent. D'un côté ça me fait du bien, le temps passe, d'un autre ça me fait mal. Chaque jour qui avance m'éloigne de lui. Je me force à ne pas regarder les comptes gossip qui parlent de lui mais je ne me fais pas d'illusions, maintenant qu'ils sont connus il doit en profiter et m'avoir oublier depuis bien longtemps. Bientôt un an que je ne suis plus que le fantôme de moi même. Un zombie parmi les hommes. Ma perte de poids affole mes proches, je suis sur le qui-vive dès que j'entends en bruit et mes cauchemars ne me quittent pas. Je me dis qu'un jour, malgré ma promesse tenue, ils reviendront...

- Toujours al la naine. Entendis-je alors que je glissais ma carte sur le portique.

- Walid. Le saluai-je.

Depuis notre rencontre il y'a quelques mois, je le croisais régulièrement ici. C'était un homme sympa qui n'était pas rentre-dedans et qui me parlait en tout bien tout honneur. Il m'avait expliqué qu'il vendait depuis qu'il était lycéen. Cette partie de son histoire m'avait rappelé Nabil et j'avais coupé court ne voulant pas que mes souvenirs ne remontent à la surface face à lui. Il m'avait expliqué qu'il venait régulièrement pour s'entretenir car il n'est jamais à l'abris d'une course poursuite. D'ailleurs, je remarquais souvent que lorsqu'il rentrait dans la salle, il balayait la salle du regard et restait aux aguets, prêt à réagir. Bien qu'il ait mon âge, je le trouve très mature. Il me confie souvent que sa voie est le rap et que ce qu'il fait ce n'est pas une fierté mais un besoin pour survivre. Là encore son discours m'a rappelé quelqu'un bien qu'il n'ait jamais parlé de ça devant moi mais les actes parlent d'eux mêmes.

- Azy viens je te raccompagne on sait jamais y'a quoi à Sevran.

- Tu veux qu'il y ait quoi ? Demandai-je.

- N'oublies pas que t'es dans le département le plus dangereux. Dit-il.

- Ça c'est que sur le papier. Marmonnais-je.

- Hein ?

- Rien. Tu as fais quoi aujourd'hui ?

- Bibi comme d'hab. Que Dieu nous pardonne. Toi laisse moi deviner ? Encore des corrections ?

J'étire mes lèvres légèrement me disant que finalement je n'étais pas si dure que ça à déchiffrer.

- Ahhhhh un petit sourire ! On fait des progrès !!!! Hamdulah ça progresse.

- Ça n'en était pas un. Répondis-je alors que nous avancions jusque chez moi.

- Hassoul, les gamins ils ne t'emmerdent pas trop ?

- Ils sont agités mais rien d'extraordinaire. Si ils arrêtaient de crier Hou-Oh dans les couloirs ça m'éviterait l'asile.

Sans que je ne m'y attende, Walid explosa de rire se tenant carrément le ventre.

- Ça c'est impossible ! Ça vient de chez nous ! Pure produit Sevranais.

Je regardais au loin devant moi lorsqu'il me sorti cette réplique.

- Là où j'étais c'était un Z avec les mains. Dis-je loin dans mes pensées.

- T'étais où ?

La bouche pleine pourtant vide (PNL)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant