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Une bonne heure s'était écoulée et nous venions de terminer notre repas, composé de charcuterie ainsi que d'un plat de pâtes au saumon. Nous en étions à deux verres de vin chacune et le meilleur restait à venir : Lexa avait prévu un gâteau au chocolat pour le dessert. Elle m'en tendit une part que j'attrapai en la remerciant, n'attendant pas plus longtemps pour en croquer la pointe. Mon visage exprima une satisfaction extrême à ce moment là, et je savourais cette merveille tandis que Lexa me regardait, un sourire aux lèvres.

— Ce gâteau est une vraie tuerie, où as-tu trouvé un délice pareil ? Demandai-je après avoir avalé la première bouchée.

Assise face à moi, elle s'approcha lentement jusqu'à pouvoir atteindre mon visage de sa main. Une fois suffisamment proche, elle passa son pouce au coin de ma lèvre pour y retirer un peu de gâteau en riant. Je rougis instantanément à cette action, je ne savais plus où me mettre à ce moment là. Elle se replaça un peu plus loin sur le plaid avant de prendre une part à son tour.

— J'ai dit que je ne savais pas cuisiner, pas que je ne savais pas faire de pâtisseries, annonça-t-elle avant de mordre dans sa part de gâteau.

Je la fixai, ne sachant pas trop quoi dire. Elle avait donc fait ce gâteau elle-même ?

— Tu l'as fait toi même ? Demandai-je, les yeux exorbités.

— Il se pourrait bien que oui, j'en conclus qu'il te plaît.

Son petit sourire en coin montrait une pointe de fierté, j'étais impressionnée par ses qualités de pâtissière. Je ne mis pas longtemps à terminer ma part, ce gâteau était trop bon.

Quelques minutes plus tard, la brune se leva et me tendît la main que je pris pour me relever. On rassembla les affaires mais au lieu de rejoindre la voiture comme je l'imaginais, elle me fit faire le tour du lac jusqu'à un petit ponton. Je compris ses plans lorsque j'aperçus la barque qui flottait juste à côté.

— On va réellement faire ça ? Rigolai-je.

— On va monter dans cette barque, en route mademoiselle.

Elle m'aide à monter et fit de même après avoir laissé le panier à picnic sur le ponton et défait le noeud sur la corde qui retenait la barque, elle s'installa face à moi et se mit à ramer pour nous emmener vers le centre du lac. Aucune lumière ne venait gâcher le spectacle qui se jouait au dessus de nos têtes, les conditions climatiques permettaient très clairement de voir toutes les étoiles qui ornaient le ciel noir. Je descendis mon regard pour trouver les perles émeraudes de Lexa, qui brillaient d'une lueur que je ne pouvais déchiffrer. Ce n'était pas la lueur triste qui était présente quelques semaines auparavant, elle avait l'air d'apprécier le moment autant que moi. Son regard croisé le mien, et elle posa les rames à l'intérieur de la barque toujours en me fixant.

— Nous y voilà, au beau milieu du lac, murmura-t-elle.

J'observais les alentours curieusement, tout était si beau.

— As-tu toujours vécue ici ? La questionnai-je.

Elle hocha la tête.

— J'ai été élevée ici, c'est dans ce lac que j'ai appris à nager, c'est ici que les gens du coin viennent en famille ou entre amis l'été, tu verras à quel point il peut y avoir du monde autour de ce lac pendant les journées les plus chaudes de l'année, expliqua-t-elle.

— Et tu n'es jamais partie ? Je veux dire, tu n'as jamais eu envie de changer d'air ? Reformulai-je.

Ma question eut l'air de lui rappeler de douloureux souvenirs, et je me mis une gifle mentale pour ça.

— Lorsque j'ai perdu mon père, commença-t-elle doucement, j'ai décidé de diriger à mon tour l'hôtel qu'il tenait. Il l'a nommé comme mon deuxième prénom, Jasmin. Je ne me sens pas prête à rentrer dans les détails, mais un jour je t'expliquerai ce qu'il s'est passé car je veux que tu saches, que tu comprennes l'origine de mon comportement avec toi à notre rencontre...

Elle baissa les yeux vers ses mains qu'elle était en train de triturer nerveusement.

— Je ne t'en veux pas pour ça, et j'attendrai le temps qu'il faudra pour que tu m'en parles. Mais pour le moment, je veux que tu comprennes que le passé est derrière nous, tu n'es plus comme avant avec moi et c'est ce qui compte, peu importe pourquoi et par rapport à quoi, tu es en train d'avancer, la rassurai-je.

Elle garda son regard baissé.

— C'est toi qui me permet d'avancer... avoua-t-elle à demi-mot.

Mes yeux croisèrent les siens à ce moment là, j'étais réellement touchée par cet aveu.

— Tu n'en as peut être pas l'impression, mais tu m'aides aussi beaucoup, confiai-je en retour.

Le léger sourire qui prit place sur son visage me fit fondre, c'était peut être le moment de lui donner le cadeau que j'avais préparé. Je fouillai dans mon sac que je transportais depuis des heures à la recherche de l'objet en question, qui n'était pas difficile à trouver puisqu'il prenait pas mal de place. Je lui tendis le paquet sous son regard interrogateur.

— Ouvre, il est pour toi.

Elle n'attendit pas plus longtemps pour déchirer le paquet et ce qu'elle découvrit la fit sourire d'autant plus. La peluche raton laveur  entre les mains, elle fronça les sourcils, ses lèvres toujours étirées en un sourire.

— Je me suis dit que comme tu n'avais plus ton lion, il te fallait une autre peluche pour-

Je fus coupée dans mes explications par une main qui vint agripper ma nuque, je n'eus pas le temps de comprendre quoi que ce soit que des lèvres se posèrent sur les miennes brusquement. Ma main attrapa la joue de Lexa que je caressai doucement tout en l'embrassant, tandis qu'elle m'administrai les mêmes caresses dans la nuque. Mon ventre se retourna à cette sensation nouvelle, je ressentais tellement de choses à cet instant. Ce baiser n'avait rien à voir avec le premier qui était tout bonnement chaotique, celui-ci était doux et lent. Tout naturellement, je frottai mon nez contre le sien pour changer mon visage de côté, mais elle se recula pour me regarder, sa main toujours dans ma nuque et la mienne sur sa joue, le souffle court.

— J'ai fait quelque chose de mal ? Demandai-je, inquiète de l'avoir brusquée.

— C'est ton nez...

Je la regardai, interloquée, alors qu'elle lâcha un rire gêné.

— Tu as fait la même chose avec ton nez, la première fois que je t'ai embrassée, et ça me fait totalement chavirer à chaque fois, avoua-t-elle.

Je rougis à l'entente de ses explications, je voyais ça comme quelque chose d'anodin, je ne pensais pas que ce geste la perturbait autant.

— Joli jeu de mot, tant que ce n'est pas la barque qui chavire, plaisantai-je pour la détendre.

Ma blague eut l'air de fonctionner puisqu'elle laissa échapper un petit rire.

— Merci pour la peluche, Clarke.

Je m'approchai pour l'embrasser chastement, ce qui lui provoqua un rougissement.

— Merci pour cette superbe soirée.

Elle me fit un clin d'œil, qui ne manqua pas de me faire sourire.

— Je pense qu'il est temps de rentrer, qu'en penses-tu ? Demanda Lexa en sentant le vent se lever.

— Je pense que tu as raison, rentrons.

Elle s'empara des rames et nous repartions tranquillement jusqu'au ponton, éclairées par les étoiles et la lune.

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Après un bon moment d'absence me revoilà ! Pour me faire pardonner, voici le deuxième chapitre qui sort aujourd'hui et il est probable qu'il y en ait un troisième qui arrive dans la soirée... Merci de suivre cette histoire, j'adore l'écrire pour ma part et j'espère que vous l'appréciez autant que je l'apprécie !

La couleur de son âme (Clexa AU)Where stories live. Discover now