Le Journal d'Edelgard

12 / 12 / 1181

Jour 12 de la lune des Étoiles, 1181

Pendant la lune du Loup Rouge, j'ai recouvert ma pleine santé et ai repris mon poste sur le front du Nord. J'ai été accablée en voyant l'état de mes troupes : des hommes et des femmes épuisés, assaillis par le froid et la maladie. On disait que du côté du Royaume, la situation était identique. Bien que frustrée par l'immobilisation du conflit, j'ai permis à mes troupes de faire une pause le temps de l'hiver. Je crois que Dimitri, aussi fou soit-il, en a fait autant.

Avec mes camarades, nous en avons donc profité pour nous revoir et fêter ensemble l'anniversaire de Bernadetta qui a eu lieu aujourd'hui. Avec tous ces évènements, il est vrai que ce genre de festivités est passé à la trappe. J'ai fêté mon propre anniversaire une hache à la main il y a maintenant six lunes. Quoiqu'il en soit, Bernadetta était très touchée et tous les retrouver m'a fait chaud au cœur. Si le professeur les voyait aujourd'hui, elle serait très étonnée en constatant comme ils ont... changé. Caspar a grandi (je n'insinue pas qu'il était petit avant) et les cheveux de Ferdinand poussent à grande allure. J'ai eu beau le charrier avec cela, il ne s'en est pas irrité. Il m'a simplement répondu qu'il n'avait pas le temps de se préoccuper de ce genre de choses. C'est vrai que je l'ai beaucoup sollicité au début de la guerre. Malgré tout, il a tenu bon contre le Royaume et l'Église et en cela, je lui suis très reconnaissante. Je crois qu'il m'en veut d'avoir écarté son père de sa fonction de Premier Ministre, mais je ne regrette rien. Je veux m'entourer de personnes compétentes et arrêter le pourrissement de l'Empire une bonne fois pour toutes.

Mes camarades ont tous gagné en maturité ces dernières lunes (tout du moins c'est l'impression qu'ils me donnent). Dorothea est partie pendant l'hiver dans la capitale impériale pour s'occuper des enfants de la rue. Je crois qu'elle souhaite leur donner un toit et une famille. De beaux projets. Moi à côté, je ne fais que tuer inutilement mes hommes ces dernières lunes. Il faut que je me ressaisisse.

Pendant que la guerre est en suspens, je me démène pour trouver une stratégie contre la fureur destructrice de Dimitri. Si c'est la seule solution pour faire avancer le conflit, je le défierai en combat singulier et m'en occuperai moi-même.

L'Alliance, quant à elle, reste calme. Qui aurait cru Claude capable de tenir en laisse ces nobles enragés ? Je fais tout de même surveiller le front de l'Est par Petra et son armée. Si l'Alliance venait à sortir de sa neutralité, ce serait une véritable tragédie pour nous.

On entend quelques rumeurs venant de l'Alliance disant que certaines familles souhaiteraient s'allier à l'Empire. Il est encore tôt, mais nous surveillons les divisions de l'Alliance avec intérêt.

Je doute beaucoup en ce moment, mais quand l'hiver partira mes idées seront plus claires.