A coeur Ouvert.

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Ce soir là, la lune n'écrasait pas le ciel. Inexistante, elle laissait place aux nuages noirs se fondant dans les ténèbres d'une nuit de crachin glacial. Hargade dans les méandres des rues ténébreuses de Breston , je courais à en perdre haleine. La pluie coulait à torrents sur mes bras nus, advienne que pourra. Je perdurais ma course effrenée. Mon souffle devanait chaotique, mon coeur se retournait dans tous les sens faisant chavirer ma poitrine. Les larmes ne pouvaient couler, je suffoquai seulement glissant sur les pavés verglacés. Ma cheville était d'autant plus douloureuse.

Mes doigts engourdis à cause des engelures, tentèrent frènétiquement d'appuyé sur le bouton d'alimentation de mon Smartphone. L'écran afficha 21:01. Un gémissement désespéré sortit dans ma gorge brûlante. Il m'avait semblé que j'avais quitté l'appartement depuis des heures. Le temps se macérait. La nuit allait-elle ne jamais prendre fin?

Je traversai une longue route qui semblait elle aussi ne pas avoir de terminaison. Je me hissai pardessus le profond fossé pour tituber vers "Nulle Part". Mon premier retour-de-conscience fut le réflexe de téléphoner à Bradley . Il était le seul de ce monde que je voulais voir. Sa candeur me rassurerai. Personne ne savait qui il était, ni comment il avait réparer mon coeur. Pas même Ollie qui l'avait entre-aperçu , le jour où étions allé snacker chez Pizza Hut. Sa voix, les petites notes joyeuses des fins de ses phrases. Il avait rentré son numéro sur le portable. J'appuyai sur le téléphone vert, mon esprit divaguait lentement. Un cerveau normalement constitué pouvait avoir jusqu'à plus de dix mille connexions neuronales, je doutais que le miens en fasse ne serait-ce qu'un dixième. L'écran du gadget afficha un rapport d'erreur, indiquant que mon téléphone n'était pas doté de carte SIM.

Je devais faire marche-arrière.

Mon cri aurait du déchirer le ciel, maismon corps n'en laissa échapper qu'un faible murmure.

-*-

Il y avait à quelques allées du Poudlard - le lycée de Breston- une vieille cabine téléphonique. Depuis près de trois mois j'étais passé devant, sans y prèter un quelconque intérêt. Une chance que mon cerveau eusse eu la capacité du précieux souvenir. Maculée de tags vulgaires et cernée par de nombreux déchets nauséabonds, je fus plus effrayé qu'elle ne soit pas fonctionnelle que prise de dégoût. Je m'emparai ducombiné graisseux. Habituellement, je me serai imaginé quel individu crasseux avait posé sa bouche sur le métal infesté de bactéries de l'appareil, mais ce ne fut qu'un soulagement incommensurable que je ressenti en entendant la tonalité telle une hymne de la liberté.Il n'y avait plus "d'habituel" dans mon futur à présent. Mes doigts tremblant composèrent le numéro de téléphone de Bradley sur les touches effacées. La machine quémandait une livre cinquante la minute. Il me restait une livre soixante-douze.

Si Bradley était sur répondeur, ma vie le serait aussi.

Je priai "mon Allah" durant les cinq sonneries décisives. Il entendit mes suppliques à la septième détonation- assez réactif comme Dieu n'est-il?- .

- Allô? , demanda une voix hésitante mais familère.

J'éclatai en sanglots, incapable de pouvoir stopper ses flots véhéments inondant mon visage.

- Jill? Jill?

- C'est toi?

- Dis moi où tu es?

- Jill...

Il n'abandonnait pas.

- Répond.

Les secondes filaient à la vitesse de la lumière.

- Je su-suis à , à , dans la cabine téléphonique de Breston, étaient les seuls mots qui purent - avec difficulté- sortir de ma bouche.

- J'arrive aussi vite que possible ok? Tu m'entends? Ne t'éloigne sous aucun prétexte de cette foutue cabine, tu m'entends? Fin, peut-être si tu es sequestrée par un fou-furieux en possession d'une bombe à retardement. Mais mis à part cas d'urgence vitale, tu reste dedans hein? J'arrive tout de suite. Je suis là Jill. Je serai toujours...

Going Nowhere- Bradley Simpson (The Vamps)Where stories live. Discover now