Chapitre 1 : l'hospitalisation de Lexie

4 1 0
                                    

LEXIE (LEX):

Ça faisait des heures, des heures que j'étais assise ici à attendre. On dirait qu'ils s'amusaient à tester ma patience. J'en avais marre. C'était long et je n'avais rien d'autre à faire que regarder les trois mètres carrés qui m'étaient attribués au milieu d'un couloir beaucoup trop passant à mon goût. Je me laisse tomber dans mon lit, mais dans ma hâte, ma tête heurte mon sac. Je le met par terre, collé sur le lit. Les chances qu'un médecin se blesse sont trop grandes si je le met quelques centimètres plus loin. Il y a un rideau bleu qui me sépare du reste des malades qui sont ici. Je n'ai rien en commun avec eux. Je n'ai aucune maladie. AUCUNE. Ma mère dit que je suis aussi malade que les enfants qui ont le cancer, que tout ça bah c'est normal. Il faut que j'arrive à y croire, et tout ça me fait stresser. Je porte doucement les doigts à ma bouche, mais ma mère tire le rideau au même moment, un chocolat chaud à la main.

Ma mère: Lexie! Nous sommes dans un hôpital, tu sais combien il y a de germes ici, tu ne peux pas ronger tes ongles. Vas te laver les mains tout de suite avant que l'un de nous tombe malade par ta faute.

Je me lève sans rouspéter. De toute façon, même si je l'avais fait, ma mère aurait gagner. Elle gagne toujours et je n'ai plus l'énergie de me battre pour un simple lavage de main. L'infirmière me voit sans la jaquette d'hôpital et commence à me poursuivre pour me la faire enfiler, mais je m'enferme aussitôt dans les toilettes. Je m'assois sur le trône en prenant tout mon temps pour ronger mes ongles. Après, je laverai mes mains. Monsieur Dorval, en complète psychose occupe en ce moment même l'infirmière. Je le sais avec tous les cris qu'il pousse. Vous voyez! Je n'ai aucunement ma place ici. Je ne l'aurai jamais. Les spécialistes le verront bien demain matin... J'ai juste hâte de sortir. Après cinq minutes de calme plat, ma mère assomme la porte de coup en m'appelant.

Ma mère : Lexie! Lexie! Ma chérie qu'est-ce qui te prend aussi longtemps???

Je tire la chasse pour qu'elle relaxe. Il n'y a pas mort d'homme. Je veux juste me tenir loin d'elle et de tous ces malades.

Moi: J'arrive maman, j'ai juste fait pipi, calme toi, je te rejoins au lit.

J'ouvre le robinet en savonnant mes mains le plus longtemps possible. J'étais inquiète, mais je n'avais plus d'ongles à ronger. Je devais donc me rabattre sur la manche de mon tricot gris pâle. Je le tortillais dans ma main avant de longer le couloir de droite jusqu'à mon lit, le 405. Monsieur Dorval criait toujours. Je me suis mise en boule sur le bout du lit en me bouchant les oreilles.

Au loin : Monsieur Dorval, Monsieur Dorval, on doit vous sortir d'ici. Calmant infirmière. Merci Linda. Il s'est calmé. Attaché le et transféré le en psychiatrie. Il doit être sous surveillance permanente. Laissez-le sur calmant et aucune visite.

Enfin, il va enfin partir. Il y a que des cas comme ça dans le bloc. Ils tiennent les gens à risque près du poste de garde des infirmiers qui est au bout du couloir. Au final, les grands-mères ont sans doute besoin de plus de soins que moi, mais c'est la vie.

Infirmier #20 (au moins ça) le 20e : Bonjour Lexie, moi c'est l'infirmier de soir, je m'appelle François et si tu as besoin de quoi que ce soit tu peux m'appeler ou sonner la petite cloche rouge sur le mur à côté de toi. Nous somme là pour t'aider et si tu veux un calmant ne te gêne surtout pas.

Il a dit ça comme si j'avais deux ans. Aucune chance que j'avale son calmant à la con de toute façon. Je déteste la drogue et je veux pas tomber dans les vapes. Va savoir ce qu'ils vont essayer de me faire pendant que je suis à moitié consciente. Je n'ai pas confiance en eux ni en personne d'ailleurs. Je veux juste partir... si seulement. Les infirmiers sont stupides, mais ma mère se charge toujours de leur dire quelque chose de superficiel à ma place. C'est une des choses que j'aime qu'elle fasse. Comme ça, je ne me sens pas mal et les infirmiers non plus.

Je décide de fermer les yeux. La psychiatre ne va pas arriver avant demain matin de toute façon et dormir va permettre à ce cauchemar de finir le plus vite possible.


Notre mosaïque, morceau par morceau ...Where stories live. Discover now