Chapitre 22

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Au bar, Eva et Madison frémissent en croisant le regard fier de leur ami, elles comprennent qu'il va démissionner...

- je vais parler au patron, leur glisse Axel et je vous raconte tout, vous n'allez pas le croire...

- tu veux me dire quoi? Tu n'es pas là pour causer, je te rappelle...

- oui, justement, je m'en vais, je ne veux plus travailler ici... vous n'êtes pas correct... j'ai trouvé mieux ailleurs... en m'embauchant, vous aviez accepté de me laisser jouer de la guitare et vous n'avez jamais tenu parole, vous me parler comme à un esclave, j'en ai assez...

- tu me mets dans la merde!!

- je vais assurer mon service ce soir et je veux mon argent en partant, congés payés inclus...

- tu auras ce soir ton mois complet soit 20 jours de congés et déjà estime toi heureux...

- OK. vous êtes un rat de la pire espèce, je plains celui qui me remplacera...

- il ne retrouvera personne, grince Madison, avant toi, il avait passé 6 mois sans trouver personne, il a abusé de ton besoin de boulot pour t'exploiter mais tout le monde le sait maintenant... il va falloir fermer le bar certains soirs pour respecter nos droits à congé... que toi, tu ne prenais pas...

- vous allez vous en mordre les doigts, patron de l'avoir fait partir...

- et... tu vas faire quoi?

- musicos, au Gambrinus trois soirs par semaine, avec un super bon salaire...

- et voilà, alors que son talent aurait pu faire venir du monde ici, les gens iront là bas... conclut Eva en retournant servir les clients.

Mia arrive et s'installe dans son petit coin habituel avec un joli sourire pour son serveur préféré.

- qu'est ce que je vous sers, mademoiselle?

- un câlin, trois bisous dans le cou et un french kiss à me faire entendre des clochettes...

- tu perds rien pour attendre, suffoque t il alors que Madison et Eva pouffent de rire en amenant une infusion à la mure.

Comme toujours, les feuilles s'envolent mais ce soir, le patron ne hurle pas sur le serveur qui les ramasse gentiment... Le vieux grincheux est préoccupé car il sait très bien qu'il ne trouvera pas un autre employé aussi... volontaire... avant longtemps... peut être jamais...

- si vous ne consommez pas, mon patron va me mettre des claques...

- il devra se faire une raison, j'ai un devoir à faire, je vais rentrer...

- oh d'accord, 3 euros 40 offerts par la maison alors...

- merci... il y a des côtelettes de cochon et de la ratatouille au menu ce soir...

- tu as été en course?

- non, les études de médecine coûtent tellement cher que le responsable de la cantine garde les restes pour ceux qui le demandent... mais il y a beaucoup de gros bourges en cours donc pas grand monde ne demande... moi oui, sauf quand c'est vraiment dégueu... je lui ai expliqué que je vivais, à présent, chez mon amoureux étudiant lui aussi, bon j'ai dit que tu mangeais comme quatre pour avoir une part pour Hervé et je crois qu'on aura à manger gratis régulièrement...

- tu es une fée... une authentique fée... sourit il avant de craquer et de l'embrasser au milieu de la salle sans se soucier des sifflets et applaudissements.

- tu entends? ironise t il en cessant de l'embrasser, les lèvres tout contre les siennes.

- non quoi?

- les clochettes?

- ah oui... c'est vrai, j'entends des clochettes... mmm... encore...

- allez file, et si vous avez faim, ne m'attendez pas... je vais prendre le temps de dire au revoir aux filles...

- invites les un soir...

- oh tu sais, c'est compliqué, si elles se font péter leur bagnole... toi, tu as dompté Gino... mais pour les autres...

- tu leur donnes rendez vous après leur service et on vient les chercher avec ma caisse... on les raccompagnera ensuite... enfin, si tu veux...

- ouais super...

- et donnes leur mon numéro de portable puisque tu n'en as pas!

- je ne sais pas ton numéro...

Elle lui prend la main et y inscrivit son numéro en lui tirant la langue.

- bon, je m'excuse de vous lâcher messieurs dames, je dois aller coller une bonne fessée à ma chérie ici présente, plaisante Axel en s'adressant à la cantonade.

- je t'attends mon p'tit bonhomme, répond sur le même ton, une Mia déjà en position de combat, les poings en avant.

- aller, fiche le camp, vilaine fille!

Pour une fois, les gens rient dans ce bar si austère.

Mia arrive devant l'immeuble en repensant à sa première visite ici... maintenant, Tony et un autre gars qui parlementent dans un coin sombre lui font un petit signe de la main, Gino n'est pas en faction dans la cage d'escalier mais ses 'employés' lui parlent gentiment avant qu'elle n'attaque les quatre étages sans ascenseur en se motivant avec des pensées positives à propos de gainage et de cardio...

Hervé met un moment à venir lui ouvrir en précisant qu'il a d'abord 'mis un putain de froc' comme l'ayatollah a demandé. Mia le remercie en riant.

Elle sort de son sac le repas du soir, en lui expliquant sa provenance. Il lui tourne autour la mine affamée.

- tu as mangé ce midi, je suis passée, et je t'ai sorti ton repas...

- oui, je me souviens mais je crève la dalle...

- si tu veux, tu manges maintenant mais moi, je vais attendre Axel, et puis j'ai des cours à réviser et un devoir à rendre en fin de semaine, que je voudrais avancer... je te réchauffe ta part si tu veux...

- je peux le faire...

- et si, pendant que je cuisine, tu me posais des questions sur mes cours?

- oh, tu crois que je peux? Essayons...

Effectivement, il s'en sort très bien, la mine fière de 'servir à quelque chose'. Mia se promet de l'embaucher régulièrement.

Pendant qu'il mange, elle se met au travail sur la petite table de salon. Il l'observe à la dérobée... Axel leur a ramené une merveille...

Il se laisse sermonner quand il voulut quitter la table sans débarrasser et demande s'il pouvait mettre la télévision.

- fais comme chez toi, ma cousine dit que quand je bosse, je ne remarquerais pas un tremblement de terre!!

Il faut y croire.حيث تعيش القصص. اكتشف الآن