The Drummer Boy - Terminé

🥁 | 18. I need your love

"Take your love and send it to me"

I Need Your Love - Ramones

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Juin 2001

Cela faisait deux ans que Joe avait sombré dans la délinquance et s'était retrouvé tel un chien, à obéir aux demandes de ce fameux Jimmy. Je ne l'avais jamais croisé et je ne voulais jamais le faire. Rien que les dires de Mitch à son sujet m'avaient flanqué la chair de poule.

Lorsque j'en avais parlé à Michael, j'avais perçu cette lueur d'inquiétude apparaître dans ses pupilles scintillantes. Il se faisait du souci pour moi, craignant que je sombre, moi-aussi, dans ce piège.

— J'ai mes parents, mes amis et toi. Il n'y aucune raison qui me poussent à suivre le même chemin que Joe, l'avais-je rassuré.

Et heureusement pour moi, je n'avais pas poursuivi la même voie que mon ami. J'étais restée une personne sobre et responsable.

Durant ces deux années, ma relation avec Michael s'était intensifiée en émotions. L'amour que l'on se portait mutuellement était si fort que j'étais persuadé de finir ma vie avec lui. Je refusais de croire cette phrase qui disait que les premiers amours ne duraient pas bien longtemps. Avec lui, j'avais tenus une année et sept mois pour être très exact.

Je n'avais toujours pas osé dévoiler à mes parents la véritable nature de ma relation avec Michael. À plusieurs reprises, j'avais tenté de leur en parler. Mais lorsque l'occasion se présentait, je restai pétrifié et muet, tandis que de longues sueur perlaient sur mon front. Je restai bloqué par cette hantise d'être rejeté par mes propres parents et je finissais toujours pas me défiler tel un lâche.

Je voyais bien que mon manque de courage agaçait Michael, mais il ne disait rien et passait au-dessus. Pourtant, en y réfléchissant, j'aurais dû prendre ce putain de courage à deux mains et affronter mes parents. Les choses se seraient-elles certainement passées autrement ? Bien que je n'aie jamais la réponse à cette question, je ne cessais de me la poser continuellement.

* * *

Ce soir-là, j'avais invité Michael au restaurant pour un diner romantique. Les répétitions avec le groupe qui avaient repris occupaient beaucoup de mon temps libre et j'avais cette affreuse impression de mettre mon petit-ami de côté. Et cette soirée entre nous avait été organisée pour ce but unique ; passer un agréable moment en sa compagnie.

J'avais choisi un petit restaurant pas très chic et caché des regards indiscrets de façon à éviter qu'on nous surprenne. Si mes parents devaient savoir un jour que j'étais gay, je tenais à ce qu'ils le savent par moi directement et non par des murmures qui ont passé de bouche à oreilles.

Alors que nous venions de nous asseoir à table, je sentais une certaine nervosité chez Michael. Son regard ne cessait de me fuir, il était maladroit et sa gestuelle était sur la retenue. Quelque chose n'allait pas, pourtant je m'étais chassé cette idée de mon esprit, décidé à passer une belle soirée avec mon amoureux.

Au fur et à mesure que le temps passait, Michael ne semblait pas se détendre et il me fallut me rendre à l'évidence qu'effectivement, quelque chose n'allait pas.

— Michael, tout va bien ? voulus-je savoir avec un ton doux.

Le son de ma voix le réprima d'un sursaut, comme si je l'avais interrompue dans ses rêveries. Il parut perdu et perplexe.

— Tout va bien ?

— Oui, tout va bien.

Il m'adressa un sourire forcé qui se voulait rassurant, mais je savais qu'il ne me disait pas la vérité, puisque les traits de son visage se crispèrent à nouveau, évitant le moindre contact visuel.