Chapitre 5B - La Mèche 2/2

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Dès que j'eus traversé la salle de réception toujours autant bondée de monde, je sortis par la porte d'entrée, puis me dirigeai vers la limousine noire dont la portière arrière était entrouverte. Je pris place avant de la refermer. Le chauffeur démarra le moteur.

— Tu en as mis du temps, protesta Erik qui était assis à côté de moi sur la banquette en cuir beige.

— Son attelle était trop serrée et lui faisait mal... J'ai dû l'aider.

Il esquissa un sourire, sachant parfaitement que je parlais de cette jeune fille qu'il avait voulu que j'aborde.

— Pourquoi m'avoir demandé de lui parler ? le questionnai-je, les sourcils marqués par mon mécontentement.

— Je voulais avoir ton avis sur elle, me déclara-t-il calmement.

Sa réponse me fit amèrement sourire. Il tournait autour du pot, en me répétant ce qu'il m'avait déjà donné comme argument avant que je n'accomplisse cette mission. Je commençais à perdre patience.

— Oui, j'avais bien compris. Mais dans quel but ? Que comptez-vous faire de cette... de cette gamine ? lui demandai-je avec agacement, pressé de connaître ses intentions.

— Une gamine ? Ce n'est plus une enfant, c'est une femme, me rétorqua-t-il en me dardant de ses yeux assassins.

— C'est une gamine qui rougit pour un rien. Tellement prude qu'elle se fige si on a le malheur d'employer des propos déplacés.

— Qu'as-tu bien pu lui dire comme grivoiserie pour la mettre si mal à l'aise ? Regarde-toi Sven, n'importe quelle jouvencelle serait choquée d'entendre des mots salaces sortir de la bouche d'un homme aussi séduisant que toi.

— Je n'aime pas ce genre de fille, répliquai-je froidement.

Il me regarda d'un air sceptique. Pourtant, mes nombreuses conquêtes n'étaient que des femmes faciles ou des prostituées ; tout l'inverse de cette jeune fille de bonne famille. N'était-ce pas une preuve de mes préférences ? Je ne comprenais pas pourquoi il remettait en question mes propos et cela commençait à m'irriter.

— De toute façon, ce n'est pas de toi qu'il est question, mais de moi, argua-t-il.

— Et depuis quand n'ai-je pas mon mot à dire ? C'est nouveau ça ! m'offusquai-je.

— Ce qui est nouveau c'est que tu me prennes la tête pour une femme. C'est bien la première fois que ça t'arrive. Maintes fois, je n'ai pas sollicité ton avis, et quand bien même je le faisais, jamais tu n'as eu ce genre de réaction. Qu'est-ce qui t'embête ?

— Tout m'embête.

Il soupira.

— Sois plus précis. Si tu n'arrives pas à mettre des mots sur ce qui te préoccupe, je peux trifouiller dans ton cerveau pour le savoir, me proposa-t-il en me dévisageant.

Une goutte de sueur perla sur ma tempe droite. Je l'avais déjà vu réaliser cette expérience sur quelqu'un grâce à ses pouvoirs. Elle s'était révélée être tout aussi efficace qu'un sérum de vérité, mais beaucoup moins agréable. Le malheureux qui l'avait subie avait hurlé de douleur comme si on lui avait aspiré la cervelle.

— Non merci, ça ira. Je ne préfère pas que vous découvriez en même temps tous les fantasmes lubriques qui ont pu germer dans ma tête lors de nos ébats, répliquai-je soucieux du bien-être de mes neurones.

— Comme tu veux, souffla-t-il avant d'ajouter : j'ai eu une discussion avec son père. Il est PDG d'une grande entreprise multinationale qui fabrique du matériel de très haute technologie à destination militaire. Nous allons probablement faire affaire ensemble. Apparemment, il cherche à marier sa fille. Il ne l'a pas dit explicitement, mais en a fait allusion.

— Et vous vous êtes proposé comme prétendant, je présume ?

— Du tout.

— Ah ? lançai-je, surpris.

— Mais j'y songe... C'est pour cela que je désirais avoir ton avis.

— Je vous l'ai donné. Si vous souhaitez vous marier pour vous faire valoir et vous amuser, choisissez une femme expérimentée, entreprenante et réputée. Cette gamine ne vous conviendra pas et va vite vous ennuyer.

Il me jeta un coup d'œil. J'espérai l'avoir convaincu. Mais il ne répondit rien. Un long silence s'ensuivit, qui fut rapidement interrompu par la sonnerie de son téléphone portable. Il répondit sans attendre et convint avec son interlocuteur d'une visite dans une base militaire demain après-midi. Apparemment, ce n'était pas la seule de prévue pour la journée ; il en avait une autre à voir juste avant. Ce n'était pas quelque chose d'exceptionnel. Au fil des années, les relations américano-japonaises s'étaient tellement améliorées qu'il était courant que les deux nations organisent divers échanges de ce type afin de faire perdurer le climat de confiance qu'il y avait entre elles. Mais à peine avait-il raccroché, qu'un sourire diabolique se dessina au coin de ses lèvres tandis que ses yeux reflétaient l'incarnation du mal. Je compris aussitôt qu'il avait quelque chose de machiavélique en tête.

— Je suppose que ma présence à vos côtés est requise pour vos deux petites virées de demain...

— En effet, répondit-il d'une voix glaçante...


*****

Cette histoire étant désormais sous contrat et publiée sous le nom "Le Dilemme d'Arès", la suite a donc été retirée de Wattpad et vous pouvez la retrouver en ebook et broché.

Disponible sur Amazon, ainsi qu'en librairie à la commande :)

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Swen, garde du corps [sous contrat d'édition]Where stories live. Discover now