« Chapitre 70 : Tu vas faire quoi, hein? »

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- Et comment il est censé faire Patrick, si je suis pas là? 

   Adossée contre le rebord de la fenêtre dans le salon de Michael, je croise les bras devant la poitrine et le regarde ouvrir l'autre fenêtre de la pièce pour faire rentrer l'air frais du soir. Il n'a pas prononcé le moindre mot depuis que nous avons quitté Arrow House pour traverser les trois cent mètres qui séparent le manoir de sa maison.

   Une fois qu'il a fini, il se plante devant moi, les mains dans les poches.

- Tu ne crois pas qu'il y a plus important maintenant que...

- Je suis sérieuse, Michael! dis-je un peu brusquement. Même si il trouve quelqu'un de compétent pour me remplacer, le temps que cette personne intègre le fonctionnement de la supérette, ça va prendre au moins une semaine et...

- Je vais envoyer un des gars s'en occuper. 

   Il a parlé à voix basse, ce qui me fait réaliser que je suis actuellement en train de partir dans les choux.

- Désolée, je... j'essaye de réfléchir à des choses normales, pour ne pas penser au fait qu'il y a des gens sur cette Terre dont le but est actuellement de me tuer - de te tuer, de nous tuer, parce que si je commence à penser à ça, je... 

   J'ai l'impression d'à nouveau vivre l'épisode Billy Kimber. Moi qui commençais plus ou moins à m'en remettre, c'est raté. 

   Lorsque je sens que je commence à paniquer - mon rythme cardiaque s'emballant, le besoin irrépressible de commencer à écailler mon vernis, Michael fait un pas vers moi et je ne me fais pas prier pour m'accrocher à lui. 

   Heureusement qu'il est là. Une partie de mon cerveau choisit cet instant pour me rappeler que si ce n'était pas pour Michael, je ne me serais même pas retrouvée dans cette situation en premier lieu, je serais encore en train de travailler paisiblement à la supérette, en ayant comme plus gros problème le fait d'avoir peur de rattraper mes examens. Mais... je n'arrive pas à prendre en compte cette information. 

   C'est comme ça, et ce n'est pas autrement. Si le fait d'être avec Michael, avec sa famille a comme conséquence de se retrouver impliqué dans des histoires de vendetta - de vendetta, et bien... ainsi soit-il. 

   S'il y a quelques mois - qu'est-ce que je raconte, ça va bientôt faire un an que je le connais, on m'avait dit que je terminerais comme ça, à ne pas pouvoir imaginer mon avenir sans une certaine personne - surtout après Harrison, je...

   Je me blottis littéralement contre Michael et remarque seulement que je venais de fermer les yeux lorsque je les ouvre de nouveau. Je sens ses doigts se balader sous mes cheveux, au niveau de ma nuque. 

- Je vais envoyer Chad s'occuper de la supérette, commence Michael à voix basse. C'est un bon gars, il apprend vite. Ensuite, on va s'organiser pour qu'il y ait toujours quelqu'un qui soit là pour Charlotte au cas où, et pareil pour tes parents. Je sais qu'on dirait pas, mais on contrôle la situation.

   Je me détache de lui et recule un peu tout en lui attrapant une main. 

- Tommy n'avait pas l'air du même avis juste avant, dis-je sur un ton un peu hésitant.

- On contrôle la situation, répète-t-il en réduisant à nouveau la distance qui nous sépare. 

   Je me retrouve collée contre le rebord de la fenêtre, son souffle se mélangeant au mien. Je sens une de ses mains glisser le long de l'arrière de ma cuisse et l'instant d'après, je me retrouve assise sur le rebord de la fenêtre.

Michael Gray » Peaky Blinders AUDonde viven las historias. Descúbrelo ahora