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Lorsqu'il sort de son immeuble, Patrick est attiré par la lumière dans le bistrot qui est juste en face. À la terrasse, son meilleur ami l'attend. Il vient s'asseoir en face de lui.

– J'imagine que tu es au courant de tout.

– Ta femme était hystérique, elle a appelé tout le monde. Surtout pour savoir qui était au courant.

– Tu lui as dit quoi ?

– J'ai fait comme si j'étais surpris, évidemment.

– Et, enfin, toi tu en penses quoi ?

– J'avoue que je pensais que de coucher avec des hommes, c'était juste passager, la crise de la quarantaine et que tu allais t'en lasser. Mais en fait, tu es tombé amoureux. Je suis content pour toi. Il me faudra un peu de temps pour digérer, le revirement a été brutal. Je pourrai le rencontrer bientôt ?

– Évidemment, tu viendras faire un tour à Nice.

– Tu as quelque part où dormir cette nuit ?

– Il n'y a plus de train. J'ai réussi à louer une voiture, je ne peux pas attendre, il faut que je rejoigne Damien.

– Fais attention à toi.

Son meilleur ami le prend dans ses bras et le laisse partir.


Chargé de ses valises, Patrick marche jusqu'à la société de location. Le trajet sera long, mais il s'en fiche. Il ne veut pas passer une minute de plus dans cette ville, loin de celui qu'il aime. Il sera un peu occupé, puisque d'abord c'est Steven qui l'appelle.

« Eh bien, tu as fait des progrès plus rapidement que je ne pensais. »

– Comme tu le disais, on ne contrôle pas les sentiments.

« Tu aurais certainement aimé que les choses se passent autrement avec ta femme. »

– En fait, je ne sais pas comment j'aurais voulu que ça se déroule. C'est arrivé de cette manière. Maintenant c'est fait, j'ai l'impression que c'est déjà derrière moi.

« Tu n'as même pas un petit pincement au cœur ? »

– Au risque de passer pour un mufle, pas vraiment. Je n'ai qu'une seule idée en tête et c'est de me retrouver dans les bras de Damien.

« Je suis heureux pour toi. »

– Merci.

À lui aussi il doit promettre de l'accueillir à Nice. Il n'est même pas encore installé et le planning des visites se remplit. Puis c'est Luc qui l'appelle.

« Salut tonton, t'as foutu un sacré bordel dans la famille. »

– Je sais, je suis désolé.

« Non, c'est cool, au moins ça met un peu d'ambiance et réveille toutes ces grenouilles de bénitier. Tu vas bien ? »

– Très bien, merci.

« Tu es mon héros, tonton. Tu plaques tout pour te caser avec un mec, je trouve ça super. »

Patrick ne peut pas s'empêcher de rire. Il est heureux d'entendre l'enthousiasme de Luc.

« Alors, j'imagine qu'on ne fera plus rien tous les deux, même virtuellement. »

– Effectivement.

« J'espère qu'un jour je trouverai l'amour comme toi. »

Patrick se sent bien. Les kilomètres défilent, il n'en a pas vraiment conscience. Il est obligé de faire des pauses sanitaires, mais à part ces arrêts obligatoires, il veut filer vers sa destination.


Quand il arrive, au petit matin, il se jette dans les bras de Damien.

– Voilà, toutes mes affaires sont là. Je vais devoir m'installer ici.

– J'ai passé la nuit à ranger pour te faire de la place dans la penderie.

Ils s'embrassent longuement.

– Comment tu te sens ?

– Je suis crevé.

– Viens, on va se coucher.

Damien referme ses bras autour du corps de Patrick. Ce dernier s'endort presque instantanément, le sourire aux lèvres.

Sa vraie natureOù les histoires vivent. Découvrez maintenant