Un an plus tard.

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Il y a des journées simples. Des journées où tu te lèves de ton lit et tout est clair. Tu sais exactement ce que tu vas faire et pourquoi tu le fais. C'est comme si ton chemin est tout écrit à l'avance. Le destin fait bien les choses aurait dit ma mère. Je ne comprends tout simplement pas le destin. Il m'enlève ma mère et maintenant il m'enlève une autre personne que j'aime. Ce matin-là, tout était clair. Je me suis levé, je suis allé prendre une douche. Comme toujours, je chantais en rêvant à la journée que j'allais passer. Je suis descendu à la cuisine, embrasser mon père sur le front et j'ai démarré la cafetière. Ce matin-là, tout était comme à son habitude. Un matin simple. Un comme les autres.

Ce matin-là, j'avais l'impression qu'il était simple, comme les autres, mais je ne m'attendais pas à ce qui est arrivé.

Les autres matins étaient différents, ils étaient gris et compliqués. Je les passais dans mon lit en regardant la photo de nous au plafond. Les yeux rivés dans ses yeux bruns. Ces yeux que j'aimerais tellement pouvoir regarder en vrai de nouveau. Les saisons passaient si vite cette année-là. J'avais l'impression de cligner des yeux et la saison avait changé. Je restais dans ma petite chambre jour et nuit. Mon père et quelques'unes de mes amies venaient me rendre visite, mais je restais dans ma chambre. Je n'avais aucune envie de les voir. Cela peu paraître égoïste, certe, mais les voir sourire et rire me donnait mal au cœur.

Sa mère était venue aussi. Un poignard avait traversé mon cœur et me l'avait arraché. Il ressemblait comme deux gouttes d'eau à sa mère. C'était les mêmes yeux, le même sourire... C'était elle, mais en homme. Je me souviens du regard de pitié qu'elle m'avait lancée. J'aurais aimé disparaître. Si cela avait été possible, c'est probablement ce que j'aurais fait.

« Comment vas-tu ma chérie? »

Mon regard s'était posé dans ses yeux et un frisson avait parcouru mon corps. Je n'avais rien répondu. Je ne pouvais simplement pas répondre.

Elle m'avait simplement prise dans ses bras et elle m'avait parlé pendant de longues minutes. Pour être honnête, je n'ai rien retenu de ce qu'elle m'avait expliqué à ce moment.

Il était parti et elle me faisait penser à lui encore plus.

**

Aujoud'hui, cela fait un an qu'il est parti. Je me sens mieux, je dois l'avouer.

Il fait gris aujourd'hui, les nuages on envahit le ciel en laissant une pluie fine tomber au sol. C'est une journée d'été assez froide.

Il n'y a personne dans la rue lorsque j'éteins le moteur de ma voiture. La rue est déserte contrairement à l'habitude. Mon regard se tourne vers le cimetière et celui-ci aussi est complètement vide. Je me dirige lentement vers la pierre qui m'est familière. Une fois devant celle-ci, je m'assois sur le gazon humide à cause de la petite pluie. Je laisse tomber un soupir d'entre mes lèvres. Venir dans ce cimetière me fait toujours vivre beaucoup d'émotions. J'ai envie de pleurer et en même temps je suis en colère. Je dépose tranquillement le bouquet de fleurs que j'ai apporté. Ce sont ses fleurs préférées. Sans même que je puisse me retenir des larmes coulent sur mes joues. Instantanément, j'essuie ses larmes avec la manche de ma veste.

« Bonjour, maman, comment vas-tu? Moi, je dois avouer que je ne vais pas super aujourd'hui. » Je regarde la pierre tombale qui inscrit :

« Marie-Christine Dubois, une femme et mère merveilleuse »

« Aujourd'hui, ça fait un an qu'il est parti et que je n'ai pas eu de nouvelles. Je dois t'avouer que je ne comprends toujours pas pourquoi il m'a quitté de cette manière. Du jour au lendemain il est parti et depuis, je n'ai pas eu de nouvelles. Je ne sais même pas s'il est mort. »

13 Juillet.Where stories live. Discover now