Chapitre 31

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« Alors comme ça c'était votre maison familiale ?, dis-je après une gorgée d'eau.

-Techniquement c'est aussi la tienne, souligna ma génitrice en regardant le fond de son verre de café.

-En tout cas ça explique l'amour que portes John à Londres, interprétai-je avec un sourire fatigué.

-C'est aussi un amoureux des chats. On avait un chaton noir aux yeux bleu.Malgré les stéréotypes il voulait absolument l'adopter et s'en occupait plus que sa petite amie – quand il en avait une. »

Y aurait-il un lien avec Sherlock ?, pensais-je bêtement à cette relation très forte qu'entretenait mes deux oncles. Pfff, n'importe quoi ...

« Sinon à propos de ..., tenta Harriet avec maladresse après un moment.

-Je t'arrêtes tout de suite, l'interrompais-je avant qu'elle n'aboutisse ce à quoi je pensais. Je ne doutes pas une minute que tuais eu tes raisons à ce moment-là en fonction de nombreux facteurs– ce n'est pas pour autant que je vais passer l'éponge. Mais je t'avouerais que ça commence à me gaver que tout le monde ait à s'expliquer sur ses faits passés – moi la première – même si c'est moi qui est venu les chercher au début. Alors tu as fait ce que tu as fait, et je préférerais qu'on tourne la page, qu'on commence sur de nouvelles bases. »

Je débitais toutes ces paroles sans la regarder une seule fois et je ne voulais en aucun cas le faire. Dès que je pris conscience du poids de mes paroles je sentis un coup de chaud intérieur m'envahir. Je sentais que mes joues brûlaient littéralement mais j'étais bien trop fière pour assumer mon excès de sentimentalité dont je venais de faire preuve. Je sentais son regard pesé sur moi mais mes yeux restaient rivés fermement sur mon verre.

« La salle de bains est en haut sur ta gauche, c'est écrit sur la porte », m'indiqua-t-elle comme si elle avait lu dans mes pensées.

Sans attendre un seul instant je me ruais vers le lieu pour éteindre l'incendie dont mon corps était victime. Je n'omis tout de même de pas de jeter un regard en sa direction, par curiosité. Elle avait un sourire des plus chaleureux et des plus doux, ses yeux étincelant.

Je fis couler l'eau froide et me jetai dessous. Le fluide coulait sur ma peau, rafraîchissant mes ardeurs physiques, mais pas mentales. D'un côté j'étais assez satisfaite car j'avais énoncé ce que je pensais. De l'autre le fait qu'elle s'explique pouvait peut-être lui apporter du confort (merci les cours de psychologie) et je venais de l'en dissuader.

Je finis par sortir une dizaine de minutes plus tard. Harriet avait bien vu ; je me sentais beaucoup mieux. Mais il était hors-de-question que je remettes mes affaires : l'odeur de la transpiration était tout sauf humainement supportable. J'attachais donc une serviette au niveau de ma poitrine, découvrant ainsi la quasi-totalité de mes jambes. Ça me mettait assez mal à l'aise mais je n'avais pas le choix. L'hygiène avant tout. Je descendis les escaliers ainsi, les cheveux qui gouttaient.

« Dis, tu n'aurais pas des vêtements pour moi s'il te plaît ?, demandai-je en débouchant dans le salon.

-Mais tu es magnifique comme ça !, avisa Harriet avec un sourire taquin après m'avoir regardé de la tête aux pieds.

-C'est très bizarre venant de ta part, soulignai-je ce qui la fit rire.

-Je vais te chercher des vêtements, on doit faire la même taille »,annonça-t-elle en allant dans sa chambre.

Elle revint quelques temps plus tard avec un t-shirt vert kaki des ACDC au col plongeant, des sous-vêtements gris et un jean noir.

« Tu n'aurais pas un sweat plutôt ?

-Non, mais si tu veux j'ai des robes en ...

-Ok ça va aller je garde ça. », me contentai-je en allant me changer avec résolution dans la salle de bains sous l'œil amusé de ma génitrice.

Je finis par la quitter une bonne heure plus tard après avoir répondu à ses inquiétudes sur le fait que je n'avais pas de petit ami –qui ne serait qu'un handicap et un fardeau – et que je n'étais nullement intéressée par une relation amoureuse, ce qui la contraria fortement. Mais le plus étrange n'était pas qu'elle me comparait à la sentimentalité de mon paternel qu'elle qualifiait de« très sexy », mais plutôt que je sortais de chez elle le cœur léger comme il ne m'était jamais arrivé auparavant. J'avais l'impression que ma vie allait enfin prendre un nouveau tournant, meilleur que tout ce qui avait pu m'arriver. Un nouveau souffle frais et neuf s'était insufflé en moi. C'était donc bien dans mes baskets et habillée comme une ado rebelle à la recherche d'une identité que je fumais une petite cigarette de plus belle.

[FR] Holmes a day, Holmes forever ... [OFFICIAL/!\]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant