Eleventh Letter

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Lily entra dans l'infirmerie et se dirigea vers la porte de la seule chambre individuelle qu'elle déverrouilla d'un simple sort. Elle déposa sur la table de nuit les cours du jour ainsi qu'une tablette de chocolat. Le garçon dormait profondément et semblait plutôt en bon état. Ça n'avait pas toujours été le cas. Elle avait découvert le secret de Remus en fin de deuxième année. Ça n'avait pas été bien compliqué de se rendre compte que chaque nuit de pleine lune, "sa mère était souffrante". C'était un miracle qu'aussi peu de personne soit au courant. Surtout que Remus n'était pas en reste pour ce qui était de l'attention des filles de l'école. Il n'avait pas autant de succès que Sirius ou même Potter puisqu'il était plus réservé, moins accessible. Son côté mystérieux, torturé et sérieux le rendait néanmoins des plus attirants. Et puis les cicatrices d'un rouge pâle qui zébraient son visage ajoutaient une facette de danger à sa personnalité déjà bien complexe. Elle-même avait eu un rapide béguin pour le garçon. Ça n'avait pas duré longtemps puisqu'elle avait fini par découvrir le second secret du timide Gryffondor.

À l'époque, il était absent toute la journée qui précédait la pleine lune et la semaine qui suivait. Elle s'était faite un devoir de lui prêter ses cours pour qu'il ne prenne pas de retard. Parfois elle se demandait s'il en avait vraiment besoin. Sans être un génie, Remus était "en avance" sur le programme. Il lui avait un jour expliqué que ses parents avaient longtemps cru qu'il n'irait pas à Poudlard. Son père s'était donc chargé de tout lui apprendre et il avait fait du sacré bon boulot puisque son fils, même en ratant une semaine de cours chaque mois, restait l'un des meilleurs élèves de leur promotion.

Depuis leur cinquième année, cette semaine d'absence avait été réduite drastiquement à deux jours. Dès ce soir il serait de retour dans son dortoir. Elle était heureuse pour lui bien sûr mais ça ne coïncidait pas vraiment avec ce qu'elle avait lu sur le sujet. D'un autre côté, les livres traitant de la lycanthropie étaient affreusement discriminatoires. Même Newt Scamander, connu pour son amour des créatures magiques, dépeignait une image peu reluisante de cette espèce. Elle ne pouvait s'empêcher de se demander ce qui avait causé cette amélioration du quotidien du garçon. Il n'avait plus aucune cicatrice ou blessure. Même son humeur semblait au beau fixe. Lorsqu'elle avait tenté de l'interroger il avait menti. Elle avait fait semblant de le croire et n'avait pas insisté.

- Merci Lily, lui dit Remus en se redressant sur ses coudes.

- Je t'ai réveillé, s'excusa-t-elle d'un sourire.

- C'est rien.

- J'ai de quoi me faire pardonner, répondit-elle en tapotant la tablette de chocolat.

- Merci, répéta-t-il en attrapant celle-ci, ses yeux brillants de gourmandise. On partage ?

- Tu sais que je ne peux pas dire non à ça.

Elle aimait ces moments privilégiés entre eux. Elle ne pouvait nier que ses premières visites à l'infirmerie avaient été motivé par la curiosité. La gamine de douze ans qu'elle était alors avait été fascinée de découvrir que les créatures de contes de fées étaient réelles et que l'une d'elles se trouvait dans la même école. Elle avait été attristé de voir qu'il n'y avait rien de féerique dans la condition de loup-garou. Elle se souvenait que la première fois qu'elle s'était faufilée dans l'infirmerie. Elle s'était réveillée à l'aube et s'était postée au détour d'un couloir. Elle avait retenu un couinement d'excitation en voyant apparaitre Madame Pomfresh et Remus. Cela confirmait toutes ses théories. Il n'était pas parti rendre visite à sa mère. Elle avait vite déchanté en voyant l'état du garçon. Elle avait attendu que l'infirmière ressorte pour le rejoindre. Il était inconscient, enveloppé de tellement de bandage qu'il ressemblait à une momie. Elle était revenue le lendemain, et le jour suivant. Lors de sa quatrième visite, elle l'avait trouvé conscient. Elle avait lu la terreur dans son regard lorsque ses yeux s'étaient posé sur elle. Son cœur s'était brisé en l'entendant la supplier de ne rien dire aux autres. Qu'il n'avait le droit de rester que si son état demeurait secret. Il lui avait promis qu'il n'était pas dangereux. Qu'il n'avait jamais fait de mal à personne. Elle l'avait rassuré comme elle pouvait. Le lendemain, elle était revenue avec les cours de la semaine et du chocolat. C'était rapidement devenue une habitude.

Deer LilyOù les histoires vivent. Découvrez maintenant